Cet article est une ébauche concernant la mécanique des fluides.

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Le nombre de Knudsen, généralement noté , est un nombre adimensionnel permettant de déterminer le régime d'écoulement (en termes de continuité du milieu et non en termes de turbulence) d'un fluide. Ce nombre porte le nom de Martin Knudsen, physicien et océanographe danois.


Il s'exprime par est le libre parcours moyen[1] et une longueur caractéristique du problème vue sous l'angle de la mécanique des fluides. Cette dernière longueur peut être définie par étant n'importe quelle grandeur : température, pression, etc. On peut souvent en donner une estimation a priori : c'est une grandeur caractéristique du domaine d'étude comme la taille du domaine ouvert à l'écoulement dans un problème de milieu poreux ou de microfluidique ou le rayon de courbure de paroi en aérodynamique.

Domaine définissant un écoulement continu

Les équations de Navier-Stokes décrivent un milieu fluide proche de l'équilibre thermodynamique local. Or l'analyse adimensionnelle de l'équation de Boltzmann fait apparaître l'inverse du nombre de Knudsen comme pondération du terme décrivant les collisions et tendant à ramener le système vers l'équilibre thermodynamique. La validité de l'approche continue sera donc d'autant mieux vérifiée que le nombre de Knudsen est faible. On considère[2] que le milieu est :

Application au cas d'un écoulement particulaire

L'étude d'écoulements multiphasiques, plus particulièrement entre un fluide et des particules en suspension, nécessite également de caractériser[3] le nombre de Knudsen relatif à la phase particulaire afin de qualifier la continuité d’un milieu vis-à-vis de la taille des particules. Dans ce contexte, l'expression du nombre de Knudsen est alors définie par:Avec, à nouveau, le libre parcours moyen qui est la distance moyenne parcourue par une particule dans une direction donnée, avant que sa vitesse suivant cette direction ne devienne nulle. Ceci est dû au fait que les particules en suspension dans un fluide subissent constamment des chocs avec les molécules constituant la phase porteuse. De ce fait, leurs trajectoires s’apparentent davantage à des courbes lisses qu’à des successions de segments de droite (cas des molécules). Cette valeur vaut environ 0,066 μm pour l’air dans les conditions standards de pression et de température. représente le diamètre moyen des particules étudiées.

Sur la base de cet indicateur, il est possible de distinguer 3 descriptions différentes de l'écoulement particulaire selon la valeur obtenue:

Avec , et trois constantes dont la valeur dépend des auteurs dans la littérature scientifique. On peut noter toutefois les valeurs[5] obtenues de manière empirique : , et .

Relation avec d'autres nombres adimensionnels

Si on définit les quantités de référence suivantes :

alors on peut définir

On en déduit la relation de von Kármán s'écrivant

Références

  1. (en) Normand M. Laurendeau, Statistical Thermodynamics. Fundamentals and Applications., Cambridge University Press, , 448 p. (ISBN 0-521-84635-8, lire en ligne)
  2. (en) Graeme A. Bird, Molecular Gas Dynamics and the Direct Simulation of Gas Flows, Oxford, Oxford University Press, , 458 p. (ISBN 0-19-856195-4)
  3. Fortain, Aude, CARACTERISATION DES PARTICULES EN GARES SOUTERRAINES, Université de La Rochelle, (OCLC 774109662, lire en ligne)
  4. C N Davies, « Definitive equations for the fluid resistance of spheres », Proceedings of the Physical Society, vol. 57, no 4,‎ , p. 259–270 (ISSN 0959-5309, DOI 10.1088/0959-5309/57/4/301, lire en ligne, consulté le )
  5. Akira Tsuda, Frank S. Henry et James P. Butler, « Particle Transport and Deposition: Basic Physics of Particle Kinetics », Comprehensive Physiology,‎ , p. 1437–1471 (DOI 10.1002/cphy.c100085, lire en ligne, consulté le )

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