Robert Lafont
Robert Lafont en 1973.
Fonctions
Conseiller municipal de Nîmes
-
Secrétaire général
Comité occitan d'études et d'action (d)
-
Président
Institut d'études occitanes
-
Secrétaire général
Institut d'études occitanes
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
FlorenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Robert Auguste César LafontVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Rédacteur à
La Vie méridionale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Andrée Lafont (d) (de à )
Fausta GaraviniVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Liste détaillée
Grand prix quinquennal des lettres occitanes (d) ()
Prix Théodore Aubanel (d) ()
Prix Ossian (d) ()
Croix de Saint-Georges ()
Grand prix littéraire de Provence (d) ()
Docteur honoris causa de l'université de VienneVoir et modifier les données sur Wikidata

Robert Lafont, né à Nîmes le et mort à Florence (Italie) le (à 86 ans)[1], est un universitaire et intellectuel français. Professeur de linguistique à l'université de Montpellier, il contribue dans les années 1970 à l'émergence d'une nouvelle théorie linguistique, la praxématique[réf. nécessaire]. Il s'est par ailleurs intéressé à l'histoire de la littérature occitane et aux sciences sociales (en particulier au travers d'essais politiques sur les espaces régionaux), tout en développant une activité littéraire soutenue d'expression occitane (essentiellement en provençal) et française et tout en s'engageant périodiquement en politique. Robert Lafont laisse plus de cent titres publiés et environ mille articles.

Biographie

Le commencement du militantisme occitan et la guerre

De 1940 à 1943, il a étudié les lettres classiques à Montpellier. Durant cette période, de 1941 à 1942, il est devenu membre du Félibrige à Nîmes en 1941 et 1942, avant de créer le movement Joventuts Occitanas. À partir de l'été 1943 jusqu'au mois de mai de l'année suivante, il a dû travailler aux chantiers de la jeunesse française, en premier à Mauriac et puis à Lescar (Béarn). Après la libération il a travaillé quelques mois dans le cabinet du préfet du Gard avant d'être mobilisé, en 1945, dans les Troupes françaises d'occupation en Allemagne et en Autriche.

La maturation intellectuelle et sociale

Après la Libération, il est devenu membre du nouvel Institut d'études occitanes qui s'était créé en février 1945. Cette même année, le 3 décembre, il s'est marié avec Andrée Chauchard, une enseignante de français originaire d'Anduze. Ils ont eu deux enfants, Suzanne et Michel.

Lafont a reçu l'influence des idées fédéralistes portées par Charles Camproux et sa revue Occitània, et de l'œuvre de Mistral. Il a édité en un journal, l'Ase negre, qui revendiquait ces orientations. Cependant au bout d'un certain temps, l'écrivain a commencé à s'éloigner du fédéralisme.

Dès 1949 Robert Lafont a été professeur à Bédarieux, Sète, Arles et finalement au lycée de Nîmes où il a travaillé jusqu'en 1964. Tout en travaillant dans l'enseignement secondaire, dès 1951, il était entré à l'université de Montpellier où il travaillait avec Camproux et où il enseignait l'occitan. Il est devenu universitaire d'une manière définitive en 1964. Il a terminé sa thèse, La Phrase occitane, qui a été publiée en 1967. En 1972, il est devenu titulaire de la chaire de langue et littérature occitanes de l'université Paul-Valéry de Montpellier. Il finira professeur émérite de cette université[1],[2],[3].

Carrière

Linguiste universitaire de profession, il fut tout à la fois polyglotte, romancier, poète, auteur de théâtre, essayiste, médiéviste. Écrivain polyvalent, son œuvre comporte près d'une centaine de livres et un millier d'articles en occitan, en français, en catalan[2]. On y trouve aussi bien des ouvrages sur l'histoire littéraire et l'histoire des sociétés, que des ouvrages sur la linguistique et la sociolinguistique, ou des ouvrages sur les déséquilibres socio-économiques en France et en Europe. Ses amis présentent Robert Lafont comme un citoyen du Monde et d'Europe, penseur et acteur majeur d'un occitanisme ouvert.

Dans ses essais en français, il présente la situation, non seulement de l'Occitanie, mais également de l'ensemble des minorités vivant sur le territoire français. Il est l'un des théoriciens de ce qu'il est convenu d'appeler le colonialisme interne[4],[3], en parlant de la situation occitane. L'autre volet de son œuvre, la littérature en langue occitane, participe au renouveau de la création littéraire dans cette langue.

En 1945, il participe à la fondation de l'Institut d'études occitanes dont il est secrétaire général (de 1950 à 1958), puis président (1959-1962)[2],[3] (il le quittera en 1981 à la suite de tensions internes). Avec le militant breton Armand Keravel, il lance en 1958 le Mouvement laïque des cultures régionales[5]. Il a animé, à la suite de Paul Delarue et de Pierre-Jakez Hélias, la commission Arts et traditions populaires de la Ligue de l'enseignement dans les années soixante. En 1964, il est élu à l'Académie de Nîmes[6].

Il a assumé la direction de diverses publications périodiques (L'ase negre en 1946, Viure en 1962, Amiras dans les années 1980, la Revista Occitana en 1993). Il a également été producteur de théâtre d'animation sociale.

En 1962, il fonde le Comité occitan d'études et d'action (COEA)[7] d'où sortira en 1971 Lutte occitane. En 1974 ce mouvement organise la présentation de Robert Lafont à l’élection présidentielle française[1],[3], mais sa candidature est rejetée par le Conseil constitutionnel[2] faute d'un nombre suffisant de signatures d'élus validées pour qu'il atteigne le seuil requis ; il sortira de ses comités de soutien le mouvement Volem viure al país, dont des membres fondèrent ultérieurement, avec adhésion de Robert Lafont, le Partit occitan, membre de la fédération Régions et peuples solidaires.

En 1981 il participe à la fondation de l'Association internationale d'études occitanes. Il est président de la section occitane du Cercle d'Afrairament Occitanocatalan entre 1981 et 1986. En 1983, il est cependant élu conseiller municipal de Nîmes[8].

Un colloque organisé les 26 et à Nîmes par Gardarem la Tèrra, mouvement altermondialiste et occitaniste structuré en comitats de país, sous le titre « Robert Lafont, la haute conscience d'une histoire », a analysé « 50 ans d'action et d'écrits politiques, de la Révolution régionaliste » à Gardarem la Tèrra et en a débattu[9].

Ses archives son déposées au CIRDÒC (Centre International de Recherche et de Documentation Occitanes, Béziers).

Distinctions

Postérité

Un prix Robert-Lafont est institué en 2010 par la Generalitat de Catalogne pour récompenser une personne ou une institution s'étant engagée pour la défense et la promotion de la langue occitane[10].

Œuvres

Poésie

Romans et contes

Théâtre

Essais

Linguistique

Histoire littéraire

Histoire et société

Directions

Collaborations

Traductions

Voir aussi

Bibliographie

Discographie et filmographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a b et c « Robert Lafont, linguiste, écrivain occitan », sur lemonde.fr, .
  2. a b c et d (es) Antonio Jiménez Barca, « Robert Lafont, defensor de la lengua occitana », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d « Robert Lafont », sur universalis.fr (consulté le ).
  4. Décoloniser la France, 1971
  5. « Lafont, Robert - Persée », sur www.persee.fr (consulté le )
  6. https://academiedenimes.org/site/wp-content/uploads/2013/04/LISTE-ALPHABETIQUE-DES-FAUTEUILS.xls
  7. « Le Comité occitan d'études et d'action (COEA) », sur Occitanica.eu (consulté le )
  8. https://web.archive.org/web/20101219042015if_/http://nimes.fr/fileadmin/directions/archives/dossiers_historiques/elections/conseil_municipal_1983.pdf.
  9. « LEM - actualites - la_mort_de_robert_lafont », sur portal-lem.com (consulté le )
  10. (ca) « Premi Robèrt Lafont », sur Llengua catalana (consulté le )