Le psaume 39 (38 selon la numérotation grecque) est attribué à David. C’est une méditation du sage de la fragilité de l’homme devant Dieu qui se termine en une prière pour une vie paisible.
N.B. S’il y a conflit de numérotation des versets entre l’hébreu et le latin, c’est l’original hébreu qui prévaut et la traduction française le suit. Par contre, le latin ne se plie pas à la numérotation affichée. Les numéros de versets s'appliquent au texte latin, mais la traduction est décalée par endroits.
verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
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1 | לַמְנַצֵּחַ לידיתון (לִידוּתוּן), מִזְמוֹר לְדָוִד | [Au chef des chantres.] [À Jeduthun, Psaume de David.] | [in finem Idithun canticum David] |
2 | אָמַרְתִּי-- אֶשְׁמְרָה דְרָכַי, מֵחֲטוֹא בִלְשׁוֹנִי:אֶשְׁמְרָה לְפִי מַחְסוֹם-- בְּעֹד רָשָׁע לְנֶגְדִּי | Je disais : Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par ma langue ; je mettrai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera devant moi. | Dixi custodiam vias meas ut non delinquam in lingua mea posui ori meo custodiam cum consisteret peccator adversum me |
3 | נֶאֱלַמְתִּי דוּמִיָּה, הֶחֱשֵׁיתִי מִטּוֹב; וּכְאֵבִי נֶעְכָּר | Je suis resté muet, dans le silence ; je me suis tu, quoique malheureux ; et ma douleur n’était pas moins vive. | Obmutui et humiliatus sum et silui a bonis et dolor meus renovatus est |
4 | חַם-לִבִּי, בְּקִרְבִּי--בַּהֲגִיגִי תִבְעַר-אֵשׁ; דִּבַּרְתִּי, בִּלְשׁוֹנִי | Mon cœur brûlait au dedans de moi, un feu intérieur me consumait, et la parole est venue sur ma langue. | Concaluit cor meum intra me et in meditatione mea exardescet ignis |
5 | הוֹדִיעֵנִי יְהוָה, קִצִּי--וּמִדַּת יָמַי מַה-הִיא; אֵדְעָה, מֶה-חָדֵל אָנִי | Éternel ! dis-moi quel est le terme de ma vie, quelle est la mesure de mes jours ; que je sache combien je suis fragile. | Locutus sum in lingua mea notum fac mihi Domine finem meum et numerum dierum meorum quis est ut sciam quid desit mihi |
6 | הִנֵּה טְפָחוֹת, נָתַתָּה יָמַי-- וְחֶלְדִּי כְאַיִן נֶגְדֶּךָ;אַךְ כָּל-הֶבֶל כָּל-אָדָם, נִצָּב סֶלָה | Voici, tu as donné à mes jours la largeur de la main, et ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme debout n’est qu’un souffle. [Pause] | Ecce mensurabiles posuisti dies meos et substantia mea tamquam nihilum ante te verumtamen universa vanitas omnis homo vivens [diapsalma] |
7 | אַךְ-בְּצֶלֶם, יִתְהַלֶּךְ-אִישׁ-- אַךְ-הֶבֶל יֶהֱמָיוּן;יִצְבֹּר, וְלֹא-יֵדַע מִי-אֹסְפָם | Oui, l’homme se promène comme une ombre, il s’agite vainement ; il amasse, et il ne sait qui recueillera. | Verumtamen in imagine pertransit homo sed et frustra conturbatur thesaurizat et ignorat cui congregabit ea |
8 | וְעַתָּה מַה-קִּוִּיתִי אֲדֹנָי-- תּוֹחַלְתִּי, לְךָ הִיא | Maintenant, Seigneur, que puis-je espérer ? En toi est mon espérance. | Et nunc quae est expectatio mea nonne Dominus et substantia mea apud te est |
9 | מִכָּל-פְּשָׁעַי הַצִּילֵנִי; חֶרְפַּת נָבָל, אַל-תְּשִׂימֵנִי | Délivre-moi de toutes mes transgressions ! Ne me rends pas l’opprobre de l’insensé ! | Ab omnibus iniquitatibus meis erue me obprobrium insipienti dedisti me |
10 | נֶאֱלַמְתִּי, לֹא אֶפְתַּח-פִּי: כִּי אַתָּה עָשִׂיתָ | Je reste muet, je n’ouvre pas la bouche, car c’est toi qui agis. | Obmutui et ; non aperui os meum quoniam tu fecisti |
11 | הָסֵר מֵעָלַי נִגְעֶךָ; מִתִּגְרַת יָדְךָ, אֲנִי כָלִיתִי | Détourne de moi tes coups ! Je succombe sous les attaques de ta main. | Amove a me plagas tuas |
12 | בְּתוֹכָחוֹת עַל-עָוֹן, יִסַּרְתָּ אִישׁ-- וַתֶּמֶס כָּעָשׁ חֲמוּדוֹ;אַךְ הֶבֶל כָּל-אָדָם סֶלָה | Tu châties l’homme en le punissant de son iniquité, tu détruis comme la teigne ce qu’il a de plus cher. Oui, tout homme est un souffle. [Pause] | A fortitudine manus tuae ego defeci in increpationibus propter iniquitatem corripuisti hominem et tabescere fecisti sicut araneam animam eius verumtamen vane conturbatur ; omnis homo [diapsalma] |
13 | שִׁמְעָה תְפִלָּתִי יְהוָה, וְשַׁוְעָתִי הַאֲזִינָה--אֶל-דִּמְעָתִי, אַל-תֶּחֱרַשׁ:כִּי גֵר אָנֹכִי עִמָּךְ; תּוֹשָׁב, כְּכָל-אֲבוֹתָי | Écoute ma prière, Éternel, et prête l’oreille à mes cris ! Ne sois pas insensible à mes larmes ! Car je suis un étranger chez toi, un habitant, comme tous mes pères. | Exaudi orationem meam Domine et deprecationem meam auribus percipe lacrimas meas ne sileas quoniam advena sum apud te et peregrinus sicut omnes patres mei |
14 | הָשַׁע מִמֶּנִּי וְאַבְלִיגָה-- בְּטֶרֶם אֵלֵךְ וְאֵינֶנִּי | Détourne de moi le regard, et laisse-moi respirer, avant que je m’en aille et que ne sois plus ! | Remitte mihi ut refrigerer priusquam abeam et amplius non ero |
Le verset 8 du psaume 39 se trouve dans la amidah de Rosh Hashanah[4].
Traditionnellement, ce psaume était récité ou chanté dans les monastères aux matines du lundi[5], selon la distribution de saint Benoît de Nursie établie vers 530[6],[7].
Au regard de la liturgie des Heures actuelle, le psaume 80 est chanté ou récité à l’office des lectures du mercredi de la deuxième semaine[8].
Une partie du texte (versets 13 et 14) est utilisée dans le premier mouvement de la symphonie de Psaumes d'Igor Stravinsky.