Jean-Rodolphe Perronet
Portrait de Jean-Rodolphe Perronet, 1764.
Biographie
Naissance
Décès
(à 85 ans)
Paris
Nationalité
Formation
auprès de Jean Beausire
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Distinction
Œuvres principales

Jean-Rodolphe Perronet, né à Suresnes le , mort à Paris le , est un ingénieur et architecte français, fondateur et premier directeur de l’École des ponts et chaussées[2].

Vie et carrière

Jean-Rodolphe Perronet est né à Suresnes le 25 octobre 1708, enfant naturel d'un jeune « cadet » des Gardes suisses protestant, et d’une jeune vigneronne catholique de 19 ans[3]. Après l’assassinat de son père en 1725[3], il entre à dix-sept ans comme apprenti-architecte au cabinet de Jean Beausire, premier architecte de la ville de Paris[2]. Il est chargé du projet et de la conduite du grand égout de Paris, des travaux des quais et de l’entretien des chemins de banlieue. En 1735, il est nommé sous-ingénieur à Alençon et il entre en 1736 au corps des ponts et chaussées. Néanmoins, il aimera toujours se dire architecte et c'est en cette qualité qu'il apparaît dans son portrait par Alexandre Roslin, actuellement au musée de Göteborg[4].

En 1737, il devient sous-ingénieur, puis ingénieur de la généralité d'Alençon[2]. En cette qualité, il construit la lanterne de la basilique Notre-Dame d'Alençon[4].

Le 14 février 1747, un arrêt nomme Perronet à la direction du Bureau des dessinateurs du Roi, que vient de créer Trudaine, pour lever les cartes et les plans du royaume. Il a pour mission de former les ingénieurs des ponts et chaussées et d’en contrôler l’action dans les généralités où ils sont employés. Il reçoit en outre la direction du lever de tous les plans des routes et le droit de projeter, conduire et inspecter tous les travaux dans les provinces, concurremment avec les inspecteurs généraux[2].

En 1750, il obtient le grade d'inspecteur général et, en 1764, celui de premier ingénieur dont il remplit les fonctions pendant plus de trente ans[2]. Il réalise de très nombreux ponts, dont le pont de la Concorde à Paris. Entre 1747 et 1791, 2 500 km de routes sont ouvertes ou rectifiées sous sa direction.

Double portrait dit l'Architecte Jean-Rodolphe Perronet et son épouse, Antoinette Charlotte Besson, par Alexandre Roslin (1759), au musée des beaux-arts de Göteborg.

Il entre en 1756[4] à l'Académie royale d'architecture. Il est nommé premier ingénieur du roi en 1763 et devient membre associé de l’Académie royale des sciences en 1765[2].

Le Bureau des dessinateurs du Roi qu'il dirige depuis 1747 devient le Bureau des élèves des ponts et chaussées puis, en 1775, l’École des ponts et chaussées. Organisateur, animateur et pédagogue, il est le véritable père spirituel de ses élèves et met en œuvre une pédagogie originale qui, encore aujourd’hui, semble d’actualité.

La première École des ponts et chaussées est installée dans l’hôtel Libéral Bruant à Paris.

Jean-Rodolphe Perronet a contribué aux articles « pompe à feu » et « épinglier[5] » dans l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et d’Alembert. En 1772, il devient membre de l'Académie royale des sciences de Suède[1].

Selon Michel Gallet : « On est encore mal informé sur sa propriété de Perroy, sur le lac de Genève, où la villa palladienne, de forme ronde, évoque l'architecture de son ami Louis Le Masson[6]. »

Le nom de Jean-Rodolphe Perronet est souvent cité dans la correspondance de Diderot, car Perronet était amoureux de Marie Charlotte Legendre, la sœur de Sophie Volland et l'épouse de Jean-Gabriel Legendre, lui-même inspecteur général des ponts et chaussées[7]. Il avait épousé Antoinette Charlotte Besson.

Réalisations

Outre les ponts ci-dessous, l'ingénieur Perronet a supervisé la construction de la première manufacture de Sèvres dont l'architecte est Laurent Lindet.

Ponts

Première pensée de Perronet pour le pont de la Concorde[8].
Le second pont de Neuilly, conçu par Perronet.

Publications

Hommages

L'église Saint-Pierre de Neuilly et le monument à Perronet dans les années 1910.
Statue de Jean-Rodolphe Perronet, à l'extrémité de l'île de Puteaux.

Notes et références

  1. a et b (sv) « 125 (Kungl. Svenska Vetenskapsakademien : Personförteckningar 1739-1915) », sur runeberg.org (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k et l F.-P.-H Tarbé de Saint-Hardouin (1884), Notices biographiques sur les ingénieurs des ponts et chaussées, p. 29–31.
  3. a et b Claude Vacant, « Jean-Rodolphe Perronet », sur le site des Archives nationales de France (consulté le )
  4. a b et c Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1), p. 403.
  5. Tome II, Article « (Art de l') Epinglier », p. 450–478.
  6. M. Gallet, Op. cit., p. 403. V. aussi : (it) P. Hofer, Palladio : La sua eredita nel mondo, Milan, , « Il Palladianesimo in Svizzera ».
  7. Georges Roth, in Diderot, Correspondance, t. V, Minuit, 1959, p. 49.
  8. a et b En ligne : Première pensée de Perronet pour le pont Louis XVI.
  9. a b et c Lesage, p. 11.
  10. a et b « Monument à Jean-Rodolphe Perronet – Neuilly-sur-Seine (fondu) », sur e-monumen.net (consulté le ).
  11. Service Archives-Documentation de Neuilly-sur-Seine, « Les statues dans Neuilly », sur neuillysurseine.fr (consulté le ).
  12. « Monument à Jean-Rodolphe Perronet », anosgrandshommes.musee-orsay.fr, consulté le 4 novembre 2023.
  13. « Des écrins de choix pour Parmentier et Perronet », neuillysurseine.fr, 31 octobre 2023.

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes