Jean Beausire
Présentation
Naissance
Paris, France
Décès (à 92 ans)
Paris, France
Nationalité Drapeau du royaume de France Royaume de France
Mouvement architecture classique
Activités Maître général, contrôleur et inspecteur des bâtiments de la Ville de Paris, maître général triennal des bâtiments du roi, ponts et chaussées de France
Œuvre
Distinctions Académie royale d'architecture (1716)
Entourage familial
Famille Jean-Baptiste Augustin Beausire (fils)
Barthélemy Bourdet (gendre)
Jacques Vinage (gendre)
Pierre-Louis Moreau-Desproux (petit-fils)

Jean Beausire est un architecte français né à Paris le et mort dans la même ville le .

Maître général triennal, contrôleur et inspecteur des bâtiments de la Ville de Paris pour Louis XIV et Louis XV. Il s'illustrera particulièrement dans la réalisation et la gestion d'un important programme des fontaines de Paris entre 1682 et sa mort à 92 ans. Son fils, Jean-Baptiste Augustin Beausire, reprendra sa charge.

Trois voies de Paris, toutes contigües dans le 4e arrondissement, portent le nom de Jean Beausire : la rue Jean-Beausire, l’impasse Jean-Beausire, et le passage Jean-Beausire à l'accès "privatisé".

Biographie

Jean Beausire est le fils d'un maçon installé dans le quartier Saint-Séverin de Paris. En 1670, il se marie avec Marie Roman de qui il aura huit garçons, mais cinq mourront en bas âge. Des trois restant, deux entreront dans les ordres et le dernier, Pierre, né en 1673, deviendra fontainier.

Sa première femme morte en 1679, Beausire se remarie rapidement avec Marie-Catherine Le Trotteur, fille d'un riche commerçant. Ils auront dix-neuf enfants dont bon nombre seront impliqués dans son entreprise de fontainier de la Ville de Paris, créant ainsi une véritable dynastie.

En 1681, il participe à des chantiers royaux comme la clôture du Palais-Royal ou la reconstruction de la fontaine Sainte-Avoye.

En 1683, avec l'aide de son riche beau-père, il achète la charge de « maître maçon de la Ville de Paris ». En 1690, il est nommé par Louis XIV « contrôleur des bâtiments de la Ville de Paris » en remplacement de Michel Noblet. En 1706, ces deux charges sont fusionnées et il devient « maître général, contrôleur et inspecteur des bâtiments de la Ville de Paris », responsable de toutes les fontaines de la ville. Il a dû payer 50 000 livres pour obtenir cette charge, mais elle lui assure un revenu fixe annuel de 2 500 livres et 2 500 livres en commissions.

Jean Beausire sera très actif. Parmi ses chantiers, outre son travail sur les fontaines, on trouve, en 1670, l'aménagement de l'emplacement des anciens remparts de Paris en promenades plantées d'arbres. En 1689, l'installation de la statue de Louis XIV devant l'hôtel de ville, puis des travaux sur la place Vendôme et la place des Victoires et la construction pour les Mousquetaires du roi d'un bâtiment rue de Charenton. Après l'incendie du Petit-Pont, il le reconstruit en 1718-1719. Il crée un nouveau quartier entre la rue des Filles-du-Calvaire et la rue du Temple. Il achève le chœur de l'église Saint-Benoît-le-Bétourné, commencé sur des dessins de Claude Perrault[1].

À la suite d'un arrêt du Conseil d'État, la corporation de la Maçonnerie va essayer de rédiger un projet d'organisation du métier d'entrepreneur en bâtiment et de normes techniques pour l'art de bâtir. Un premier projet, datant de 1694, a été initié par Jean Beausire, maître général triennal à Paris, magistrat à la Chambre royale des Bâtiments. Dans ce projet, près d'un quart des articles (33 sur 135) sont consacrés à l'art de bâtir[2].

Il est admis dans la première classe de l'Académie d'architecture en 1716. Il participe dans l'académie aux discussions sur les pratiques des maîtres maçons et des architectes.

Réalisations et principaux projets

Fontaine Boucherat (1698)

Jean Beausire intervint sur de très nombreuses fontaines de Paris de son époque et en édifia une quinzaine de nouvelles. Selon l'historienne de l'architecture Isabelle Derens, « ...ses fontaines reflétaient son caractère, de sobres structures, sans ornementations inutiles; elles furent en fait d'utiles constructions urbaines, sans monumentalité excessive ni extravagance »[3].

Son travail porta sur les fontaines suivantes :

Fontaines de Beausire qui sont encore en place à Paris :

Famille

Ses nombreux enfants contractèrent de fructueux mariages avec des familles d'architectes et construisirent ainsi une véritable dynastie d'architectes[5].

Divers

Notes et références

  1. M. Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 48
  2. Robert Carvais, Comment la technique devient une science ? De l'usage des classifications de normes techniques : l'exemple de l'ordonnancement raisonné des règles de l'art de bâtir au XVIIIe siècle. p. 273-301, dans Nomenclatures et classifications: approches historiques, enjeux économiques, Colloque organisé à l'école normale supérieure de Cachan, 19-20 juin 2003, Actes et communications no 21, novembre 2004 (aperçu).
  3. Isabelle Derens, Jean Beausire et sa lignée, p. 140.
  4. Marie-Hélène Levadé et Hughes Marcouyau, Les fontaines de Paris : L'eau pour le plaisir, Paris et Bruxelles, Chapitre douze, , 591 p. (ISBN 978-2-915345-05-6, lire en ligne), « La fontaine Colbert », p. 78.
  5. V. Isabelle Derens, « Jean Beausire et sa lignée », in : Daniel Rabreau (dir.), Paris et ses fontaines, de la Renaissance à nos jours, 1995, p. 140
  6. Les architectes Beausire, p. 949, L'intermédiaire des chercheurs et des curieux, 1909, volume 60 (lire en ligne)
  7. Frantz Funck-Brentano, Alfred Bégis, La mort de la reine, p. 87-109, Hachette, Paris, 1901 (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

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Article connexe

Liens externes