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Fibule étrusque du VIIe siècle av. J.-C.

La fibule (du latin fibula signifiant agrafe, crampon, attache) est une agrafe, généralement en métal, qui sert à fixer les extrémités d'un vêtement. Elle est généralement considérée comme l'ancêtre de l'épingle de sûreté. Les premières fibules apparaissent à l'âge du bronze final.

La fibule de Nordendorf (VIIe siècle ap. J.-C) portant l'inscription logaþorewodanwigiþonar pouvant évoquer les noms des dieux Wodan (dieu en chef de l'Alamanni), et Donar (dieu du tonnerre), ce qui évoque un charme protecteur ici associé à la fibule.
Fibule trouvée à Bragança au Portugal (250-200 av. J.-C.), conservée au British Museum
Fibule mérovingienne polylobée en argent doré, ivoire et verre rouge, (VIe siècle ap. J.-C), trouvée à Charleville-Mézières (France), dans une tombe féminine
Fibule romaine dite « en Oméga », construite sur le principe de la boucle de ceinture

Présentation

Utilisées par les Étrusques, dès leur période orientalisante (VIIe siècle av. J.-C.), les fibules étaient surtout destinées à attacher des vêtements, certaines ayant pu jouer un simple rôle de broche décorative. C'est une amélioration par rapport au nœud ou à la simple aiguille moins fiable et qui se perdait plus facilement. Alors que la « tête » de la fibule était souvent décorée, « l'arc » ou « le corps », lui, comportait souvent des décorations plus élaborées et dans certaines cultures ces types de décorations pouvaient avoir des références symboliques ; elles ont pu être associées à un rang, une profession ou différencier les femmes mariées des femmes célibataires, des hommes, des guerriers ou des chefs.

Par exemple, la fibule étrusque de Chiusi datée vers -630 et conservée au Louvre, porte une « inscription parlante » en granulation : « Je suis la fibule de Arath Velavesna, Mamurke Tursikina m'a donnée » Ce sont les marques de propriété et celle du nom du donateur[1].
Certaines fibules romaines ont pu représenter un grade dans l'armée.
Les fibules pouvaient aussi jouer le rôle d'amulettes pour conjurer le mauvais sort et certaines étaient déposées dans des sanctuaires, ou sur les autels comme offrandes.

Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver de nombreuses fibules en métal (bronze, argent, or, fer) ou ivoire, dont certaines incrustées de pierres précieuses ou richement ornementées.

Aujourd'hui, les fibules aident les archéologues à dater les couches stratigraphiques qu'ils fouillent.

Techniques de fabrication

En Europe centrale, au début de l'époque de la Tène les fibules sont très souvent en bronze, fabriquées avec un procédé dit « à cire perdue », ou avec une technique dite de « chaudronnerie et martelage » d'une barre de métal bronze ou fer alternant avec des phases de recuit pour augmenter l'élasticité de la partie mobile, le ressort. Une autre technique, pour des métaux plus souples, consistait à enrouler un fil de métal autour d'un clou en fer. Utilisée durant l'Antiquité par les Gaulois et les Romains, cette technique permettait entre autres de former la boucle et le ressort de la fibule.

Composition d'une fibule

Fibule à charnière type épingle de nourrice, âge du fer, trouvée à Bohuslän (Suède)
L'enroulement d'un fil de métal (ensuite trempé) lui confère les caractéristiques d'un ressort, qui conserve une forme décorative (double spirale) commune depuis la Préhistoire

Les premières fibules connues, de la fin de l'âge du bronze, ont généralement une forme d'arc et comportent une aiguille latérale évoquant les épingles de nourrice contemporaines.

Elles pouvaient avoir un corps rond, ovale, carré, plat ou torsadé.

Certaines portaient des perforations ou de petites décorations au niveau de l'arc. Des fibules de ce type ont été introduites dès le XIVe siècle av. J.-C. par les Mycéniens dans le Péloponnèse et se répandent dans toute la Grèce, Chypre et la Sicile.

Le corps d'une fibule peut être en forme d'arc ou plat suivant sa forme basique. Un arc est généralement long et étroit et souvent très recourbé. Une fibule plate sera plus large et de forme plus solide. Le corps des fibules était souvent décoré et son extrémité composée d'un ressort ou d'une charnière. Suivant son origine culturelle la tête de la fibule pouvait être courbée vers le bas, le haut ou sur le côté.

L’aiguille (ou ardillon) utilisée pour attacher les vêtements peut être composée d'une pièce différente attachée au corps de la fibule, ou peut faire partie de cette même fibule.

L’aiguille peut être attachée à un ressort ou à une petite charnière. Le ressort peut être spiralé, unilatéral ou bilatéral.

Le ressort unilatéral : Il s'enroule dans un sens seulement et apparait tout d'abord vers le XIVe siècle av. J.-C.

Le ressort bilatéral : Il peut être très court, tourné seulement une ou deux fois ou plus long pouvant atteindre une taille de 10 cm. La plupart des ressorts bilatéraux sont faits d'une seule pièce de métal et sont composés d'une seule corde allant d'un bout à l'autre et pouvant passer devant ou derrière le corps de la fibule. Le ressort bilatéral s'enroule autour d'un axe souvent en fer même si le reste du ressort est composé d'alliage de cuivre.

Au Ier siècle quelques fibules avaient leurs ressorts couverts par une extension du corps en métal, ces dernières sont connues comme fibules à ressort caché ou couvert.

Au début du Ier siècle apparaît un nouveau type de fibule portant une aiguille attachée par son bout à une petite charnière, ce mode de fixation est utilisé pour tous types de fibules. Au IIIe siècle av. J.-C. la charnière était placée au centre d'une longue barre créant la fameuse fibule du type crossbow ou arbalète, bien que ce type de fibule existât auparavant, il était encore très rare et avait disparu vers le début du Ve siècle av. J.-C.

Types de fibules

Âge du bronze

Fibule type Haslau

Âge du fer

Antiquité

Fibule romaine en forme d'animal, en bronze émaillé, 100 - 200 ap. J.-C., environ 3,3 cm, trouvée à Tongres Musée gallo-romain, Tongres (Belgique)
Fibule cruciforme en bronze doré, IVe siècle ap. J.-C, longueur env. 8,3 cm, trouvée à Tongres Musée gallo-romain, Tongres (Belgique)
Fibule en forme de disque, bronze émaillé, 180-220 ap. J-C, trouvée à Tongres Musée gallo-romain, Tongres (Belgique)

Haut Moyen âge

Fibule aquiliforme, wisigothique
Fibule mérovingienne en forme de disque, or, 575-700 ap. J.-C, 6,4 cm, trouvée à Rosmeer Musée gallo-romain, Tongres (Belgique)
Fibule mérovingienne

À Rosmeer (Belgique) en 1969 un champ de cimetière mérovingien du VIIe siècle a été découvert. Dans une tombe de femme (n°90) les archéologues ont trouvé entre autres une fibule en forme de disque en or, décorée en filigrane et marqueterie. Cette fibule constitue une forme de croix grecque. On la considère comme le premier bijou dans la région Hesbaie (Belgique).

Autre

Notes et références

  1. Les orfèvres français sous l'Ancien Régime, Actes du colloque Nantes 1989, no 39 Cahier du Patrimoine, p. 13.
  2. Fiche de la base Artefact mentionnant la filiation
  3. I. Fauduet, Notes sur la technique des fibules gallo-romaines « à queue de paon », Revue archéologique du Centre de la France, tome 18, fascicule 3-4, 1979, p. 149-152. Lire en ligne

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes