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La Direction des applications militaires (DAM) du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives est responsable, pour l'État français, des applications militaires de la physique nucléaire, notamment les armes nucléaires, les réacteurs nucléaires navals et la lutte contre la prolifération nucléaire.
Créée secrètement en 1955 sous le nom de Bureau d'études générales (BEG) puis de Département des techniques nouvelles, elle prend son nom actuel en 1958.
Lorsque le Commissariat à l'énergie atomique est créé en 1945, ses attributions incluent le domaine militaire, mais ses activités affichées sont exclusivement civiles[1].
La coordination des recherches débute sous le contrôle de l'armée française, en dehors du cadre du CEA dès 1950, en prévision du lancement d'un programme atomique militaire. Une section atomique est fondée au sein de la Direction des études et fabrications d'armement (DEFA) en 1951, ainsi que deux organismes d'études créés par le général Clément Blanc : le Groupement Y au sein de la STA en 1950, et le Commandement des Armes Spéciales en 1952 confié au colonel Charles Ailleret[2].
Au CEA, le domaine militaire est abordé en secret à partir de 1951, après la mise à l'écart de Frédéric Joliot-Curie. Le plan quinquennal de l'énergie atomique de 1952 ne mentionne ainsi que des projets civils. Pierre Mendès-France lance en 1954 le processus[3] qui mène à ce que, en 1955, des crédits secrets sont votés pour les applications militaires, à la même hauteur que ceux prévus pour les applications civiles[1].
Le Bureau d'études générales (BEG) est ainsi secrètement créé le , et regroupe à partir du uniquement 5 personnes, dont Yves Rocard à temps partiel. Le colonel Albert Buchalet, qui avait côtoyé l'administrateur général du CEA Pierre Guillaumat au BCRA pendant la guerre, en prend la direction[3]. Devenu le Département des techniques nouvelles (DTN) en février 1957[4], il compte alors 600 employés. Il est établi en secret dans trois centres[1] :
La Direction des applications militaires prend son nom en septembre 1958, après l'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle[5].
Deux protocoles lient successivement le CEA/DAM aux armées françaises : 1955–1957, 1957–1961, ce qui aboutit au premier essai nucléaire français, gerboise bleue, le 13 février 1960. La relation entre la DAM et les armées est ensuite dépendante des lois de programmation militaire[3]. De 1964 à 1998, la Direction des centres d'expérimentations nucléaires (DIRCEN) réunit des personnels du ministère des Armées et de la DAM pour la mise en œuvre des essais nucléaires.
La DAM livre les têtes nucléaires suivantes aux armées françaises[3] :
Les sites de la Direction des applications militaires sont les suivants[6] :
Des équipes sont également présentes sur les sites CEA suivants :
Les sites de Vaujours, Moronvilliers, Limeil ont été fermés, et le Bouchet transféré à la DGA. Jusqu'en 1967, une base dite Oasis 1, puis Oasis 2 était implantée près In Amguel, en Algérie.
La DAM a pour rôle :