Les Victoires du jazz sont des récompenses musicales françaises décernées chaque année à des artistes du monde du jazz.
À propos
Créées en 1985, les Victoires de la musique concernent initialement à la fois la musique classique, la musique de variétés, le jazz et même le spectacle d'humour. À partir de 1994, le jazz et la musique classique font l'objet d'une cérémonie commune, dissociée des musiques rock et variétés, sous l'appellation des Victoires de la musique classique et du jazz. Puis en 2002 les deux genres sont également dissociés, dans deux cérémonies distinctes, donnant lieu aux Victoires de la musique classique et aux Victoires du Jazz[1].
Les Victoires du Jazz sont attribués à l'issue d'un vote mené au sein de l'Académie des votants des Victoires du Jazz, qui compte en 2022 200 personnes[2] (des artistes et autres acteurs de la musique et du jazz).
Depuis 2015, les Victoires du Jazz est présidé par Sebastian Danchin.
Le prix est reconnu internationalement[3],[4].
Le palmarès ci-dessous reprend l'ensemble des récompenses relatives au jazz décernées lors des Victoires de la musique (toutes cérémonies confondues) depuis 1986.
Liste des prix annuellement décernés
- Victoires toujours décernées actuellement
Six victoires sont actuellement décernées annuellement :
- Artiste de l’année,
- Artiste qui monte,
- Voix de l’année,
- Groupe de l’année
- Album sensation,
- Album inclassable,
ainsi qu’une ou deux victoires spéciales du comité artistique (suivant les années), et un ensemble variable de plusieurs victoires destinées à récompenser le milieu professionnel du jazz.
Palmarès artistique de l’année échue
Artiste ou formation instrumentale française de l'année
- Musicien de jazz de l'année
- Artiste ou formation instrumentale française de l'année
Groupe de l'année
Révélation jazz française de l’année (Prix Frank Ténot)
La catégorie a changé pour la troisième fois de nom en 2017.
- Révélation jazz de l'année
- Révélation instrumentale française jazz de l'année
- Artiste qui monte
Artiste ou formation vocal(e) français(e) ou de production française de l'année
Album jazz instrumental de l'année
- 1985 : Didier Lockwood, Out of the Blue
- 1992 : Michel Petrucciani, Playground
- 1993 : André Ceccarelli, Thierry Eliez et Jean Marc Jafet trio Hat Snatcher
- 1994 : Michel Petrucciani, Promenade with Duke
- 1995 : Marcel Azzola, L'Accordéoniste et Eddy Louiss & Michel Petrucciani, Conférence de presse
- 1997 : Richard Galliano, New York Tango
- 2003 : Jacky Terrasson, Smile (Blue Note / EMI)
- 2004 : Lionel Belmondo et Stéphane Belmondo, Hymne au soleil (B-Flat recordings/Discograph)
- 2005 : Stéphane Belmondo, Wonderland (B-Flat recordings/Discograph)
- 2006 : Lionel Belmondo, Stéphane Belmondo et Yusef Lateef, Influence (B-Flat recordings/Discograph)
- 2007 : Michel Portal Birdwatcher et Bojan Z, Xenophonia (Ex Aequo)
- 2008 : Pierre de Bethmann, Oui (Nocturne)
- 2009 : Orchestre national de jazz Daniel Yvinec, Around Robert Wyatt (Bee jazz/Abeille Musique)
- 2010 : Andy Emler Megaoctet, Crouch, touch, engage (Naïve)
- 2011 : Éric Legnini & The Afro Jazz Beat, The Vox (Discograph)
- 2013 : Médéric Collignon et le Jus de Bocse, À la recherche du roi frippé, (Just Looking Production)
- 2014 : Thomas de Pourquery & Supersonic, Thomas de Pourquery & Supersonic Play Sun Ra, (Quark/L'autre distribution)
- 2015 : Stéphane Kerecki, Nouvelle vague
- 2016 : Sylvain Rifflet, Mechanics
- 2020 : Géraldine Laurent, Cooking[6]
- 2021 : Michel Portal, MP85, produit, réalisé et arrangé par Bojan Z (Label Bleu)
- 2022 : Ghost Song, Cécile McLorin Salvant (Nonesuch)
- Album Sensation de l'année
- Album inclassable de l'année
- Album de Musiques du Monde
Victoires décernées anciennement (catégories abandonnées, modifiées ou spéciales)
- Album blues de l'année
- Révélation internationale de l'année
- Prix Midem
- Prix du public
- Artiste ou formation international(e) de l'année
- Album international de production française de l'année
Victoires de la profession (consacrant les métiers liées au jazz)
2017 :
- Programmateur : Denis Le Bas (Jazz sous les pommiers)
- Labels de l'année : Jazz & People et Bonsaï Music
- Ingénieurs du son : Gérard de Haro (Studios La Buissonne) et Vincent Mahey (Sextan)
- Producteur : Reno Di Matteo (Anteprima)
- Homme / femme de média : Alex Dutilh (France Musique)
2018 :
- Label de l'année : Studios La Buissonne
- Programmatrice : Pierrette Devineau (Côté Cour Production et Paris Jazz Festival)
- Producteur de spectacle : Marion Piras (maison d'artistes Inclinaison)
- Ingénieur du son : Philippe Teissier du Cros (Studio Boxon, Ptdc music)
- Homme / femme de média : Nathalie Piolé (France Musique)
- Prix spécial du comité : Selmer
2019 :
- Label de l'année : Yolk Records[5]
- Programmatrice : Fanny Pagès, pour le travail qu'elle réalise à l'Astrada, salle de spectacle de Marciac[5].
NB : « Trois autres Victoires "pro" décernées en 2017 et 2018 se sont éclipsées du palmarès : ingénieur du son, producteur/tourneur et homme ou femme de médias. »[5]
Controverses
En décembre 2017, la contrebassiste Joëlle Léandre publie une lettre ouverte[9] sur internet pour questionner l'absence de femmes de la liste des nommés à l'édition 2017 des Victoires du Jazz. Selon Aliette de Laleu, ce fait questionne de façon plus large la place des femmes dans le jazz[10]. L'édition 2018, regardée aussi à ce prisme, consacre Cécile McLorin Salvant (Voix de l'année) et Rhoda Scott (Victoire d'honneur).
En 2019, plusieurs artistes de jazz, dont André Ceccarelli, Laurent de Wilde, Daniel Humair, Raphael Imbert, Naïssam Jalal, André Minvielle, Marie-Claude Nouy, Anne Paceo, Sylvain Rifflet, Benjamin Tanguy, signent une pétition[11] adressée notamment au Conseil d'Administration des Victoires du Jazz, à France Télévisions, au Ministère de la Culture, à la SACEM, pour regretter le choix de programmation musicale durant la cérémonie, privilégiant des artistes de variété, aux artistes et orchestres de jazz, au nom de l'audimat[12].