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Docteur honoris causa de l'Université Laval () Prix Herskovits (en) |
Valentin-Yves Mudimbe ou Vumbi-Yoka Mudimbe, souvent typographié V.Y. Mudimbe est un philosophe, écrivain, poète et critique littéraire, né le à Jadotville (Likasi) au Congo belge (aujourd’hui République démocratique du Congo).
Valentin-Yves Mudimbe (devenu provisoirement Mudimbe Vumbi Yoka sous l’effet de la zaïrianisation) est né le à Likasi (anciennement Jadotville), dans la province du Katanga. Dès le bas âge, il se destine à la prêtrise. Il fréquente des séminaires jusqu’à faire son noviciat dans un monastère bénédictin. Mais, en 1962, le "métier" de la foi ne l’intéresse plus et il décide d’abandonner cette voie pour s’inscrire à l’université, où il fut l'élève du philosophe Franz Crahay. En 1970, il obtient un doctorat en philosophie et lettres à l’Université de Louvain. De retour au Congo, il enseigne à l’Université nationale du Zaïre (campus de Lubumbashi). Très actif dans les revues publiées alors au Congo (Présence universitaire, Congo-Afrique, Etudes congolaises), il joue aussi un rôle essentiel dans les éditions du Mont-Noir à Kinshasa.
En 1979, comme beaucoup d’écrivains zaïrois, il prend la route de l’exil qui l’emmènera dans de nombreux pays d’Afrique et d’Europe occidentale. Mais il finit par s’établir aux États-Unis où il a enseigné au Haverford College et à l’université Stanford. Il enseigne actuellement à la Duke University[1].
Mudimbe se concentre plus étroitement sur la phénoménologie, le structuralisme, les récits mythiques, ainsi que la pratique et l'utilisation de la langue. Ses essais et recueils d'études, pour la plupart publiés en anglais, sont considérés comme l'une des oeuvres-phares de la pensée postcoloniale, notamment The Invention of Africa (1988)[2],[3], traduit en français en 2021[4].
Son oeuvre littéraire, d'abord des poèmes et ensuite ses romans, a été écrite en français et publiée, pour l'essentiel, par Présence africaine à Paris. Elle semble s'être achevée en 1989 par le roman Shaba deux : les carnets de Mère Marie-Gertrude, roman à la fois politique (il a pour cadre la seconde guerre du Shaba, et dénonce les brutalités de la soldatesque zaïroise) et spirituel (son narrateur est une religieuse congolaise franciscaine qui affronte à la fois la question du mal, celle du silence de Dieu et celle de la prise de responsabilité après l'évacuation des religieuses européennes).