L'Union Navy est le nom de l'United States Navy (USN) durant la guerre de Sécession, en opposition directe avec son adversaire, la Confederate States Navy (CSN). Ce terme est toutefois encore utilisé pour désigner les vaisseaux de guerre utilisés sur le réseau fluvial de l'intérieur, bien qu'ils soient, un temps, sous le contrôle de l'Union Army.
Elle est largement en deçà de ce que l'on peut attendre d'une marine de guerre. En effet, en dehors de quelques escarmouches durant la guerre contre le Mexique, ses derniers combats datent de 1812[1].
Pour d'accomplir ces missions, l'Union Navy doit subir une profonde transformation, tant technique qu'institutionnelle. Durant la guerre, les bateaux à voiles sont complètement remplacés par des navires à vapeur dans une optique de combat.
L'US Navy est conçue à l'origine pour tenir tête à son ancien ennemi, la Royal Navy. Bien que d'une taille moyenne au début des hostilités, avec seulement 90 navires à voiles et à vapeur, elle se développe rapidement, compta 386 bateaux portant 3 027 canons fin 1862, et remplit ses missions de blocus des ports des États confédérés d'Amérique et de soutien aux forces terrestres de façon satisfaisante.
On voit apparaître durant cette guerre les premiers combats de cuirassés et l'utilisation de sous-marins par la Confederate States Navy qui bien qu'étant extrêmement dangereux pour leur propre équipage, coulent ou endommagent 28 navires fédéraux.
Après cette guerre, la Marine voit la majorité de ses navires désarmés et son effectif tomber à seulement 2 000 officiers et 10 000 marins.
Les missions primaires de l'Union Navy étaient de :
La petite marine de temps de paix ne peut suffire pour l'armement de tous les navires. En , elle compte 7 500 marins (de la maîstrance aux mousses)[2]. Sur ce nombre, 200 seulement sont sans affectation[3]. C'est alors que le président Lincoln appelle à recruter 18 000 marins supplémentaires[2]. Le recrutement est fait sur la base de volontaires, puisqu'il n'existe pas, à cette époque, de réservistes pour la marine. Contrairement à l'Armée de Terre, la Marine n'offre pas de prime d'engagement ("bounty"), ce qui limite l'attrait des postes qu'elle offre. Cette position, d'origine budgétaire, sera modifiée plus tard par le Congrès[N 1].
En 1861, il y a environ 1 500 officiers de marine actifs. Mais comme il n'existe pas de possibilité de partir en retraite, la moyenne d'âge est élevée[7].
Les officiers de la marine de guerre sont en nombre insuffisant pour satisfaire aux besoins d'une Union Navy en plein développement. En 1861, les officiers en formation, les "cadets" des Académies Navales des deux dernières années de formation recevront une affectation.
Mais les besoins toujours croissants, entraîneront le recours à des officiers de la marine marchande qui recevront, après examen de leurs connaissances, une commission d'officier.
La solde des officiers varie en fonction de leur grade mais aussi de leur affectation. Elle est diminuée quand ils ne sont pas en service à la mer ou en attente d'affectation.
À l'ouverture du conflit, la marine fédérale aligne 42 navires. Il y en a 90 sur les listes officielles, mais les autres sont inaptes au service, trop anciens ou sans équipage.
Parmi ceux-ci, seuls 24 sont à propulsion mixte, voile et vapeur et sont, en majorité, stationnés outre-mer. Parmi les vapeurs, les 6 frégates autorisées par le Congrès en 1854. Parmi elles, la frégate USS Merrimack qui deviendra célèbre dans les deux camps.
À côté des arsenaux fédéraux, il y aura, pour la construction des navires de guerre, un recours important aux constructeurs privés. Par exemple, les cuirassés fluviaux opérant sur le bassin du Mississippi sont tous construits par des chantiers privés comme celui de Charles Eads, à St Louis.
L'augmentation du nombre de navires sera rapide. À la fin de l'année 1861, la marine fédérale aligne 260 navires, avec une autre centaine en cours de construction[8]. L'effort doit cependant être tempéré : la politique d'achat de tout ce qui peut porter quelques canons a permis d'augmenter les effectifs par transformation sans avoir besoin de construire les navires désirés. À la fin du conflit, l'Union Navy aura construit 208 navires mais en aura acheté 418[N 4]
À l'ouverture du conflit, la marine fédérale est répartie en 6 stations, ou escadres. Elles sont chargées de la protection du commerce et de la sauvegarde des intérêts américains. Le "Home Squadron" est chargé de la protection des eaux territoriales. On trouve, à côté, les "Mediterranean Squadron", "Africa Squadron", "brazilian squadron", "Pacific Squadron" et "East India Squadron"[9].
Le Blockade Strategy Board, organisme créé pour définir les objectifs du blocus et les moyens de les remplir, proposera de diviser l'ensemble à surveiller en 4 secteurs distincts. Ceci réglera la répartition des navires nordistes pendant le conflit. L'équivalent d'un 5e secteur sera celui des eaux intérieures, c'est-à-dire les forces affectées au réseau fluvial.
Ils sont en majorité au nord. Mais l'un des plus importants, celui de Gosport sera capturé par les sudistes dès le .
En 1861, il y a 10 chantiers principaux. (liste [Quoi ?])
Dès 1811, le Congrès avait autorisé le financement d'un fonds destiné à payer les médecins et financer les soins aux marins. À cette fin, une retenue de 0,20 $ par mois était opérée sur les soldes des officiers et des marins. Le reste des ressources de ce fonds provenait des intérêts de sommes placées[10]. À la fin du conflit, la marine fédérale gérait 8 grands hôpitaux, à Portsmouth (New-Hampshire), Chelsea (Massachusetts), Brooklyn (New-York), League Island (Pennsylvanie), Portsmouth (Virginie), Washington (D.C.); ainsi qu'à Mound City (Illinois) et Memphis (Tennessee).
En 1853, la marine avait aussi créé sa propre pharmacie centrale, à Brooklyn, pour fournir tous les produits nécessaires aux soins en s'assurant de leur qualité[11].
En , la marine met aussi en œuvre un navire hôpital, USS Rover, qui opère sur les eaux intérieures. C'est non seulement le premier navire du genre, mais aussi le premier à bord duquel exercent des infirmières[12],[N 5].
Durant le conflit, la marine comptera 1 800 morts au combat et 2 550 morts de maladies. Par comparaison, l'armée perdra un soldat sur 12 pour cause de maladie, la marine, un pour cinquante[13].
Ce ministère est organisé en bureaux (en américain : bureaus). Chacun est dirigé par un Chef de Bureau qui a rang de commodore.
Dès le début du conflit, le nord décide d'établir le blocus des ports sudistes. Il est décrété, le , par le président Abraham Lincoln c'est-à-dire quelques jours seulement après le bombardement du Fort Sumter[14]. Dans un premier temps, il est surtout nominal, la marine manquant de navires pour assurer le blocus. Le , USS Niagara, fait savoir aux autorités de Charleston qu'il bloque le port. Il est seul pour ce faire. Au total, la marine fédérale se trouve devant 6 700 kilomètres de côtes à surveiller.
Pour effectuer le blocus, elle est organisée en 4 secteurs (escadres), Atlantique Nord, Atlantique Sud, Golfe Est et Golfe Ouest[15].
L'US Navy arraisonnera 1 551 bâtiments de commerce et en détruira 355 pendant le conflit.
Liste de combats caractéristiques des rôles tenus par la Marine de l'Union.
C'est le rôle probablement le plus méconnu. Il n'apparaît qu'incidemment dans les études générales sur le conflit[réf. souhaitée]. Le rôle de support des armées en campagne, joué par la marine fédérale, fut cependant très important.
Un exemple permettra de mieux le saisir, celui de l'approvisionnement en fourrage[16] des armées en campagne.