Toussaint Rose
Portrait de Toussaint Rose, par François de Troy (Versailles).
Fonctions
Fauteuil 2 de l'Académie française
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Fauteuil 2 de l'Académie française
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Président
Chambre des comptes de Paris
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
Paris (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Propriétaire de
Château de Coye-la-Forêt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de

Toussaint Rose, marquis de Coye, né à Provins le et mort à Paris le , est un magistrat français. Il fut président de la Chambre des comptes de Paris, secrétaire de Mazarin puis de Louis XIV, avant d'être élu à l'Académie française en 1675 au fauteuil 2.

Biographie

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Toussaint Rose est le fils d'Étienne Rose, seigneur de Jarrier et de Cormeron, marchand mercier et échevin de Provins, maître d'hôtel ordinaire du roi, et de Marie Joly. Marié à Madeleine de Villiers, leur petite-fille est l'épouse de Antoine Portail.

Toussaint Rose devient « secrétaire de la plume » auprès de Louis XIV durant quarante ans.

En tant que "secrétaire du cabinet", il était chargé de signer à la place du Roi des documents officiels. Il savait tellement bien imiter la signature de Louis XIV que certains autographes du grand Roi pourraient être contestés.

Les recueils de lettres fabriqués par Rose montrent l'obéissance absolue au roi. En voici un exemple : cette note du , en marge d'une lettre au roi d'Espagne pour lui annoncer le mariage de Monsieur, le frère de Louis XIV :


"cette lettre fut apportée toute minutée par M. de Lionne au Roy ; mais Sa Majesté, ayant commencé la copie de sa main, m'appela et me commanda de l'achever de la mienne ; ce qui fit en sorte qu'il semblait que ce fût une même écriture. je trouvai qu'on se fut bien passé du mot d'agrément comme trop chatouilleux d'un fils de France à un Roy d'Espagne, mais du Roy qui esprit je n'osai par respect y toucher et fit ce qui me fut commandé."


Toussaint Rose fut nommé président de la Chambre des comptes de Paris en 1661.

C’est grâce à son intervention auprès du roi que fut rendue l’ordonnance de 1667, en vertu de laquelle l’Académie dut être reçue avec les cours supérieures. Ce fut sûrement la raison pour laquelle il devint académicien, car il n’avait rien publié lorsqu’il fut admis le en remplacement de Conrart et reçu le par Régnier-Desmarais. Il fut du parti des anciens, et lorsqu’il s’agit de remplacer Colbert, il soutint la candidature de Boileau contre celle de La Fontaine ; il prononça des harangues académiques, fit un discours au roi, en 1679, sur la paix, et fut un des six premiers académiciens admis aux spectacles de la cour.

En 1684, le roi lui a donné une charge de conseiller président en la Chambre des comptes de Paris en remplacement du président Louis Bétault[1]. Cette nomination a été enregistrée immédiatement malgré les observations des officiers de la Chambre.

Il épousa Madeleine de Villiers, fille de Claude, avocat au parlement de Paris, et de Mlle Rayer. Le gendre de son fils Louis, le président Antoine Portail fut également, sans grand titres littéraires, membre de l'Académie française.

Description par Saint-Simon

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Le duc de Saint-Simon, tout en racontant dans ses mémoires plusieurs anecdotes plaisantes à son sujet, en brosse le portrait :

"Rose était un petit homme ni gras ni maigre avec un assez beau visage, une physionomie fine, des yeux perçants et pétillants d'esprit, un petit manteau, une calotte de satin sur ses cheveux presque blancs, un petit rabat uni presque d'abbé, et toujours son mouchoir entre son habit et sa veste : il disait qu'il état là plus près de son nez. Il m'avait pris en amitié, se moquait très librement des princes étrangers, de leurs rangs, de leurs prétentions, et appelait toujours les ducs avec qui il était familier : Votre Altesse Ducale ; c'était pour rire de ces autres prétendues Altesses. Il était extrêmement propre et gaillard, et plein de sens jusqu'à la fin. C'était une sorte de personnage."

Iconographie

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Le portrait de Toussaint Rose par François de Troy, qui fait partie des collections du musée Carnavalet (E. 5037) est déposé au château de Versailles.

Notes et références

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  1. Une charge de président était estimée près de 300 000 livres.

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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