Titre original | The Intruder |
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Réalisation | Roger Corman |
Scénario |
Charles Beaumont d’après son roman |
Acteurs principaux |
William Shatner |
Pays de production | États-Unis |
Genre |
Drame Thriller |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
The Intruder, sorti initialement en France sous le titre L'Intrus, est un film américain de Roger Corman, sorti en 1962.
Un homme en complet blanc arrive dans une ville du sud des États-Unis au moment où viennent d’être votées les lois sur l’intégration, permettant à des enfants noirs de fréquenter les mêmes écoles que les enfants blancs (arrêt Brown v. Board of Education). Il se présente comme un réformateur social. Mais, en réalité, la seule chose qu’il recherche est semer le trouble. Il y parvient, mais finit par perdre le contrôle de la situation.
En cohérence avec ses opinions politiques, Corman tourne ce film dans le Missouri, où la population réagit négativement quand elle découvre le véritable scénario[1]. Le personnage principal encourage les habitants d’une petite ville du Sud à s’opposer à l’intégration des élèves noirs dans les écoles jusqu'ici réservées aux Blancs. Pour le critique de cinéma du Monde Jean-François Rauger, Corman dépeint subtilement le racisme « comme un affect qui n’est pas perçu comme extraordinaire mais dont l’existence même semble absolument naturelle à qui l’éprouve. La plupart des citoyens racistes ne sont pas ici des monstres, mais de très ordinaires individus. La fin du film, par surcroît, bien loin de souligner la permanence funeste du sentiment raciste, imprime le déclin de la forme qu’il aurait connue jusqu’ici. Comme une preuve des vertus lentes de la fin de la ségrégation. » La diffusion du film est entravée par diverses censures qui en font le seul échec commercial de Corman[2].
Le film ressort en version restaurée en 2018. À cette occasion, le critique de Télérama Jérémie Couston estime que « fidèle à ses idéaux contestataires et à sa sympathie pour les marginaux, Roger Corman a réussi un film politique de haute volée. Le scénario, signé Charles Beaumont, est un modèle du genre (...) La caméra, placée dans des angles impossibles, comme souvent chez Corman, scrute des personnages extrêmement bien écrits, avec une fêlure et des réactions inattendues. Jamais tout noir ou tout blanc. Du grand art »[3].
Le film sort en DVD et Blu-ray le , édité par Carlotta[5].