Cette page présente une chronologie des actes de terrorisme ou projets d'attentats en France durant l'année 2020 ainsi que des principaux événements en relation avec des attentats des années précédentes.
Date | Lieu | Nombre de morts | Nombre de blessés | Description |
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Villejuif (Val-de-Marne) | 2 (dont 1 terroriste) | 2 | Attentat du 3 janvier 2020 à Villejuif
Un homme a fait irruption dans le parc des hautes bruyères qui fait la jonction entre Villejuif et L'Haÿ-les-Roses. Armé d'une arme blanche, il blesse deux personnes et en tue une autre. Cette victime est morte des suites de ses blessures. L'individu se dirigera ensuite vers un centre commercial où il tombera face à une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) qui l’abattra alors qu'il les menaçait[1]. L'individu est connu pour d'importants troubles mentaux, il était régulièrement hospitalisé à Saint-Anne[2]. Mais à la suite des investigations, une radicalisation de l'individu est prouvée, notamment grâce à la découverte d'ouvrages salafistes dans le sac à dos de l'assaillant ainsi qu'une préparation organisée de son passage à l'acte. Le parquet national antiterroriste se saisit de l’enquête le lendemain[3]. | |
Metz (Moselle) | 0 | 1 (le suspect) | Un homme fiché S tente d'attaquer des policiers avec un couteau tout en criant plusieurs fois « Allah Akbar ». L'individu est immédiatement neutralisé par des tirs dans les jambes, puis placé en garde à vue[4]. | |
Romans-sur-Isère (Drôme) | 2 | 5 | Attentat du 4 avril 2020 à Romans-sur-Isère
Un homme attaque au couteau des passants et des commerçants. Il aurait crié « Allah Akbar ». Il est interpellé peu après par la police[5]. | |
Colombes (Hauts-de-Seine) | 0 | 3 | Vers 17 h 35, un homme percute volontairement avec sa voiture deux policiers à moto à Colombes (Hauts-de-Seine), les blessant grièvement. Il a sur lui une lettre d'allégeance à l'État islamique et, lors de son interrogatoire, exprime une volonté de représailles en réaction à la « situation en Palestine ». Il est mis en examen et écroué[6]. | |
Bastia (Haute-Corse) | 0 | 0 | Le , le groupe indépendantiste corse FLNC revendique un attentat à la bombe commis dans la nuit contre le siège du groupe départemental de gendarmerie dans la caserne de Montesoro à Bastia. Cependant, l'attentat n'a fait ni blessé ni dégâts matériels, au point que seul le fait que le bruit de l'explosion ait été entendu semble confirmer que l'attentat ait bien eu lieu[7]. 12 personnes seront arrêtées le , dont 9 mises-en-examen pour «association de malfaiteurs terroriste correctionnelle», «destruction ou dégradation en réunion» et «transport et l'acquisition d'armes de catégorie A ou B»[8]. | |
Paris, 11e arrondissement | 0 | 2 | Attaque du 25 septembre 2020 à Paris
Vers 11 h 45, un individu armé d'un hachoir, agresse deux employés de la société de production audiovisuelle Premières Lignes devant leur locaux, rue Nicolas-Appert (l'ancienne adresse du journal satirique Charlie Hebdo, durant la période du procès des attentats de 2015). Les deux victimes sont évacuées dans un état grave. L'agresseur, arrêté près de l'Opéra Bastille, est un demandeur d'asile pakistanais se faisant passer pour mineur alors qu'il a en réalité 25 ans[9]. Le parquet anti terroriste s'est saisi de l'enquête pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » [10]. | |
Éragny-sur-Oise (Val-d'Oise) | 2 (dont le terroriste) | 0 | Assassinat de Samuel Paty
Vers 17 h, Samuel Paty professeur d'histoire au collège du Bois-d’Aulne, qui avait montré des caricatures dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression, est découvert décapité rue du Buisson-Moineau à Éragny-sur-Oise à proximité de l'établissement. L'auteur, un réfugié tchétchène, âgé de 18 ans s'oppose à une patrouille de police à proximité du lieu du crime: il est blessé par balles et meurt de ses blessures[11]. L'attentat, en particulier son mode opératoire et sa cible, déclenchent un vive émoi dans l'opinion publique et la classe politique. Les premiers éléments de l'enquête sous la direction du PNAT mettent en lumière le rôle joué par les réseaux sociaux et des militants islamistes dans le drame[12]. | |
Nice (Alpes-Maritimes) | 3 | 1 (le terroriste) | Attentat de la basilique Notre-Dame de Nice
Vers 9 h, un Tunisien, arrivé en Europe il y a peu via Lampedusa, a attaqué plusieurs personnes au couteau dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption, tuant trois personnes dont le sacristain. Il s'agit du deuxième attentat islamiste visant le culte catholique après l'attentat de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray en 2016 (outre la tentative d'attentat des églises de Villejuif en 2015). Le terroriste a été neutralisé par la police. Blessé, il a été transporté à l’hôpital Pasteur[13]. |
Date | Lieu | Description |
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Brest | Dans la ville de Brest et ses environs, sept hommes (dont un mineur) sont arrêtés. Ils sont soupçonnés d'avoir préparé la commission d'un attentat et d'un départ vers la zone irako-syrienne[14]. | |
Épinal | 3 personnes sont arrêtées dans la ville d’Épinal, dans les Vosges, elles sont soupçonnées de préparer un attentat. Un appartement est perquisitionné par la police judiciaire, assistée du RAID. Ils y retrouvent des explosifs. Le principal suspect est fiché S pour radicalisation. Le Parquet national antiterroriste est saisi de l'affaire[15],[16]. | |
Limoges | Un ancien militaire proche des milieux suprémacistes et néonazis, croyant à la théorie complotiste du grand remplacement et ayant confié son admiration pour le terroriste d'extrême-droite Brenton Tarrant (celui qui a commis les Attentats de Christchurch en Nouvelle-Zélande) est interpellé par la Direction générale de la Sécurité intérieure, suspecté de préparer un attentat contre un lieu de culte juif[17]. | |
Alès | Un homme de 48 ans est arrêté dans le Nord après avoir menacé de s'en prendre au commissariat de la ville d'Alès (Gard). Commissariat contre lequel il vouerait une haine le poussant à vouloir y mourir en martyr après y avoir commis une attaque terroriste[18]. | |
Sartrouville | Un homme est arrêté à Sartrouville en possession d'un couteau, à la suite de l'appel du père. Après le départ du fils pour l’église de Sartrouville. Celle-ci signale son intention « de faire comme à Nice ». L'homme est fiché S et déjà placé sous surveillance. Sa voiture a été fouillée par les démineurs sans retrouver d'explosif[19]. | |
Paris | Un homme est arrêté en possession d'un couteau et d'un Coran, après le signalement de son père, alertant sur sa volonté de tuer des gens[20]. | |
Toulouse, Rennes, Dordogne, Val-de-Marne | Neuf personnes de la mouvance d'ultragauche sont interpellées, soupçonnées d’avoir voulu préparer une action violente sur la base d'une enquête menée par la DGSI. Six hommes et une femme ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste » criminelle par le PNAT. Cinq ont été placés en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire[21]. Parmi eux se trouve un individu ayant combattu auprès des milices kurdes du YPG au Rojava syrien. Les forces de l'ordre ont trouvé chez eux de quoi fabriquer du TATP, des billes d'aciers, un fusil à canon scié, un revolver et des munitions[22]. | |
le | France | Une figure de la complosphère et de l'ultradroite Éric-Régis Fiorile est de nouveau arrêtée par la DGSI, en lien avec le groupuscule « Les Barjols » qui projetait d'assassiner le président Emmanuel Macron. Il appelait aussi à des actions violentes sur Paris pour renverser le pouvoir[23]. |
Durant l'été 2020, le Parlement adopte une proposition de loi prévoyant un large éventail de mesures de contrôle des détenus condamnés pour terrorisme à l'issue de leur peine de prison (suivi par le SPIP, contrôle judiciaire, bracelet électronique, autorisation préalable par le juge du déménagement, etc. avec un réexamen annuel) afin de prévenir une éventuelle récidive[24].
Issue du président de la commission des lois du Sénat Philippe Bas, ainsi que de la présidente de la commission des lois de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du député Raphaël Gauvain, la quasi intégralité des dispositions de cette proposition de loi est censurée par le Conseil constitutionnel[25]. Le Conseil estime bien que « le terrorisme trouble gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur. L'objectif de lutte contre le terrorisme participe de l'objectif de valeur constitutionnelle de prévention des atteintes à l'ordre public », mais la loi « doit respecter le principe, résultant des articles 2, 4 et 9 de la Déclaration de 1789, selon lequel la liberté personnelle ne saurait être entravée par une rigueur qui ne soit nécessaire »[25],[26]. Or, le Conseil estime que les mesures auraient permis « d'imposer diverses obligations ou interdictions, le cas échéant de manière cumulative, qui portent atteinte à la liberté d'aller et de venir, au droit au respect de la vie privée et au droit de mener une vie familiale normale » pour une durée longue de 5 à 10 ans sans modulation en regard de la peine initiale[25],[26]. Enfin, le Conseil critique dans la décision le fait que les mesures de sûreté puissent intervenir même si le condamné n'a pas pu « bénéficier de mesures de nature à favoriser sa réinsertion » et que les renouvellements de la mesure de sûreté puissent être décidés « aux mêmes conditions que la décision initiale, sans qu'il soit exigé que la dangerosité de la personne soit corroborée par des éléments nouveaux ou complémentaires »[25],[26].
Date | Lieu | Description |
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La Courneuve, Paris | Deux hommes de 32 et 42 ans, nés en Tunisie, sont interpellés et placés en garde à vue pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ils sont soupçonnés d'être membres d'un réseau européen prenant en charge, en France et en Allemagne, des djihadistes ayant séjourné au sein de Daech, en leur fournissant faux papiers et logements[27]. | |
Paris | Une information judiciaire est ouverte par le PNAT contre un djihadiste français, Nabil G. né en 1989 et dont la localisation est inconnue, accusé d’actes de « génocide » et de « crimes contre l’humanité » en Syrie entre 2015 et 2016 à l’encontre de Yézidis. Il est le second français mis en cause après Sabri Essid, pour des faits commis entre 2014 et 2016[28]. |