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Bogdan Smith |
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Désidération,Löyly, Spectrographies, TRAUM, Saturnium, Astroblème |
Bogdan Chthulu Smith[2], dit Smith[1], né en 1985 à Paris[4], est un photographe, cinéaste et plasticien français.
En 2007, Smith obtient un Master de philosophie à l'Université Paris-Sorbonne[5],[6].
En 2011, Smith intègre la galerie les Filles du Calvaire[7] à Paris dont il restera membre jusqu'en 2021, avant de rejoindre la Galerie Christophe Gaillard. Son travail fait l'objet d'expositions personnelles (Rencontres d'Arles[8], Musée finlandais de la photographie[9], Le Château d'eau[10]), collectives (Palais de Tokyo[11], Casino Luxembourg[12]), et de projections monographiques. L'artiste explore la possibilité d'identités « autres », transgenres, proposant de dépasser les apories liées aux catégories de genre, qu'il soit identitaire, artistique ou théorique.
En 2012, avec son projet Cellulairement[13], l'implant d'une puce sous-cutanée RFID[14] dans le bras[15] permet à l'artiste de ressentir, grâce à une caméra thermique infrarouge, les ondes de chaleur[16] de traces de corps absents[17] : Smith appelle ces images spectrales des « thermogrammes[18] ». Son moyen-métrage "Spectrographies", produit par Spectre Productions en 2015, avec notamment Mathieu Amalric, Dominique Blanc et Florence Thomassin, poursuit cette expérience sous la forme d'une fiction expérimentale[19].
En 2013, après l’obtention du diplôme de l’École nationale supérieure de la photographie[6] d’Arles puis du diplôme du Studio National des Arts Contemporains - Le Fresnoy[6], Smith engage l’écriture d’une thèse de doctorat en Études et pratiques des Arts[20] à l’Université du Québec à Montréal, qu'il soutient en 2022, obtenant le grade de PhD.
En 2016, son projet transdisciplinaire Traum[21] explore les dimensions du rêve, de la catastrophe et de la plasticité destructrice, à travers un court-métrage [22] écrit avec l'écrivain Lucien Raphmaj, une exposition ("Le cas Y.") [23]., et un spectacle de danse ("Le paradoxe de V.", avec Matthieu Barbin mis en musique par Victoria Lukas [24].
En 2017, son projet Désidération[25] conçu avec l'astrophysicien Jean-Philippe Uzan, propose une autre mythologie du spatial, à travers une série de propositions artistiques, dont l'implantation sous-cutanée de météorites, rappelant à l'organisme humain son origine cosmique[26]. Ils conçoivent une histoire tangente de l'humanité en quête d’un lien organique avec les étoiles, se connectant physiquement au cosmos et s’ouvrant ainsi à une altérité extraterrestre. Mi-fictionnel mi-manifeste, cet univers questionne les notions d’altérité, de désidentification, de solitude cosmique. Le projet se décline sous diverses formes (conférences, performances, photos, films, textes). Leur première conférence sur ce sujet a lieu au Collège de France[27] et leur première publication dans "Palais",[28] la revue du Palais de Tokyo. Avec l'écrivain Lucien Raphmaj, ils fondent la Cellule Cosmiel[29] en 2019, afin d’explorer les diverses dimensions de la désidération, et présentent des conférences performées au Banquet du Livre[30] à Lagrasse, au MacVal dans le cadre de l’exposition collective «Lignes de vies - une exposition de légendes» ( - ), au Centre Pompidou[31].
Le projet se décline ensuite sous la forme d'expositions conçues avec le studio d'architectes Diplomates[32], et présentées au Musée d'Art contemporain du Val-de-Marne[33], au centre d'art Los Angeles Contemporary Exhibitions[34], à la Galerie les Filles du Calvaire[35] et au Fresnoy - Studio national des arts contemporains[36] en 2019 et 2020. Une photographie issue du projet fait l'affiche des Rencontres d'Arles en 2021, et y donne lieu à l'une des expositions principales[37].
De 2016 à 2018, Smith fut membre[38] du groupe de recherche interdisciplinaire (scientifique, artistique et philosophique) "L’incertitude des formes" du Fresnoy – Studio National. En 2018, Smith est « marrain »[39] de la Queer Week à Paris aux côtés du danseur et chorégraphe François Chaignaud, sur le thème « Déviations/Utopies ». En 2019, il est nommé à la cérémonie des « Out d'Or » qui célèbrent la visibilité des personnes LGBTQI+, dans la catégorie « Coup d'éclat artistique »[40].
Transgenre, Smith fut d'abord connu sous le nom de Dorothée Smith[1],[2]. Il explore la question du lien entre photographie et transition de genre dans le numéro spécial de la revue photographique The Eyes, "Transgalactique", en tant qu'éditeur invité[41]. L'émission de France-culture Par les temps qui courent dialogue avec l'artiste SMITH à l'occasion de la publication de la revue The Eyes, SMITH : voyage transgalactique autour des astres-artistes trans ou queer. Ce périodique de photographie contemporaine lui donne carte blanche, avec la performeuse Nadège Piton. Les auteures ont souffert de manque de références positives et The Eyes vient réparer une « discrétion », en remettant en cause et dépassant les stéréotypes de genre et les catégories binaires. La narration associe des portfolios historiques (Photographies médicales) et des œuvres actuelles. Les artistes concernés, trans ou queer, mettent en image leur propre corps ; ils sont plus investis qu’un regard extérieur. On entend la voix de Victoria Lucas qui s'exprime sur le trouble. Partant d'œuvres photographiques travaillée jusqu'à un effacement partiel, elle plaide pour assumer le dérangement suscité par « notre insolente disparité », mais aussi trouver de nouvelles parentés et calmer la tempête[42].
En 2022, Smith rejoint la Galerie Christophe Gaillard à Paris[43] ainsi que l'agence de photographes Modds [44].
La question de la transition[45] constitue un élément central de sa pratique artistique, déployé dans ses dimensions multiples (formelles, identitaires, politiques mais aussi scientifiques et philosophiques). Son travail décrit des existences d’un nouveau type, à la lisière du réel et de la science-fiction, en équilibre entre fixation d’un thème donné et volonté d’embrasser l’universel, entre le vivant et l’informe, entre information objective et dérive onirique. En explorant les combinaisons des approches scientifique et artistique ouvertes sur les potentiels de la fiction, Smith recherche des formes inédites pour rendre visible[n 1] la présence irradiante des êtres de toute nature qui obsèdent son imaginaire.
Son œuvre transdisciplinaire[6] se décline sous la forme de photographies, installations, vidéos, sculptures, courts-métrages, performances, spectacles chorégraphiques et conférences.
Smith travaille régulièrement pour la presse en tant que photographe. Il est membre de l'agence de photographes portraitistes Modds[66]. Depuis 2014, il documente les backstages de la Fashion Week de Paris pour Les Inrockuptibles[67],[68],[69], Libération[70], Another Magazine[71]. Il réalise des portraits de personnalités, notamment pour Libération[72], Télérama, Le Monde ou Well Well Well (portrait de Céline Sciamma[73]).