Couverture des Siete Partidas, exemplaire de 1555.

Les Siete Partidas (signifiant Sept Parties en espagnol) ou Partidas, sont un corpus législatif élaboré en Castille sous le règne d'Alphonse X le Sage entre 1256 et 1265. L'exercice vise à uniformiser le droit à l'intérieur du royaume. Désigné à l'origine sous le vocable Livre des Lois, il reçoit au XIVe siècle le nom sous lequel il est désormais connu du fait de sa structure en sept sections. Cet ouvrage est sans aucun doute l'un des plus fondamentaux de l'histoire du droit puisqu'il sert longtemps de fondement juridique en Castille, en Espagne et en Amérique hispanique jusqu'au XIXe siècle. Il couvre l'ensemble des évènements et activités de la vie des hommes au Moyen Âge. Qualifié d'encyclopédie humaniste, ce recueil traite de thèmes philosophiques, moraux et théologiques du point de vue gréco-latin, bien que l'ensemble soit un texte législatif.

Rédaction

Alphonse X le Sage et ses collaborateurs.
Miniature des Cantigas de Santa María.

La rédaction de ces textes est l'œuvre d'un groupe de juristes castillans, c'est-à-dire la Cour d'équité (es) royale, sous le contrôle personnel du roi, réalisée entre 1256 et 1265[1]. Le roi indique la finalité du texte et les matières à traiter en plus de réviser et de corriger le texte de la commission[2]. Les membres de la commission sont le Maestro Jacobo, Juan Alfonso, un notaire du Royaume de León, le Maestro Roldán et Fernando Martínez de Zamora, l'un des premiers juristes castillans. En raison de l'existence attribués habituellement à Alphonse X (Le Setenario, le Fuero Real (es) et El Espéculo de las leyes (es)) écrits à la même période (1254 à 1256) et qui présentent d'importantes similitudes entre eux et avec les Partidas, en plus de l'imprécision des dénominations utilisées pour ceux-ci à l'époque, amènent un débat quant à l'origine, la portée, la relation et la finalité de chacun de ces ouvrages.

Alfonso García-Gallo (es) émet l'hypothèse que les Partidas auraient plutôt été rédigées au XIVe siècle, près après la mort du roi en 1284, et qu'elles seraient plutôt une réélaboration de l'Espéculo. Il justifie cette interprétation du fait que les premières références fiables aux Partidas, ou d'autres texte qui font référence à cet ouvrage, existent à partir du XIVe siècle et que la connaissance, dans la péninsule Ibérique, du contenu et des sources des Partidas, est nettement postérieure à la période attribuée dans le Codex[3]. L'attribution des Siete Partidas à Alphonse X, du moins dans sa version originale, s'inscrit sans doute dans la tradition d'affilier les ouvrages majeurs de ce genre au monarque ou gouvernement qui les commande, comme c'est le cas du Code de Hammurabi et Corpus iuris civilis et Justinien Ier.

Structure et contenu

Édition de Séville d'octobre 1491.

Les Siete Partidas sont rédigées en castillan, composées d'un prologue exposant la finalité de l'ouvrage et de sept sections, les Partidas, dont les premières lettres A-L-F-O-N-S-O (Alphonse en castillan) forment le prénom du roi.

Éditions

En plus des divers manuscrits et copies produits après l'invention de la imprimerie au XVe siècle, il existe trois éditions principales des Siete Partidas :

Notes et références

  1. Entre le 26 juin 1256 et le 28 août 1265 selon l'un des codex anciens des Partidas. Selon d'autres sources, la période de rédaction varie : 1254 à 1261; 1256 à 1263 et 1251 à 1265. Néanmoins, la plupart s'accordent pour dire que la majeure partie de l'ouvrage est rédigée au plus tard en 1265.
  2. Selon la théorie traditionnelle de Francisco Martínez Marina (es) (1754-1833) et de Antonio Solalinde (es) (1892-1937). Selon Andrés Marcos Burriel (1719-1762), Alphonse X serait le seul rédacteur. Voir (es) Antonio Solalinde, « Intervención de Alfonso X en la redacción de sus obras », Revista de Filología Española, no 2,‎ , p. 283-288. Cette hypothèse est toutefois écartée.
  3. * (es) Alfonso García-Gallo, « El "Libro de las Leyes" de Alfonso el Sabio. Del espéculo a las Partidas », Anuario de Historia del Derecho Español, nos 21-22,‎ 1951-1952, p. 345-528.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes