Saint-Servan Saint-Servan-sur-Mer | |||||
Vue sur l'ancien arsenal depuis la tour Solidor. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Ille-et-Vilaine | ||||
Arrondissement | Saint-Malo | ||||
Commune | Saint-Malo | ||||
Intercommunalité | Saint-Malo Agglomération | ||||
Statut | Ancienne commune | ||||
Code postal | 35400 | ||||
Code commune | 35313 | ||||
Démographie | |||||
Population | 14 963 hab. (1962) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 38′ 10″ nord, 2° 00′ 53″ ouest | ||||
Élections | |||||
Départementales | Saint-Malo-Sud | ||||
Historique | |||||
Fusion | |||||
Commune(s) d'intégration | Saint-Malo | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
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Saint-Servan est une ancienne commune française, qui a été rattachée avec Paramé le [1] à la ville de Saint-Malo, dont elle est devenue un quartier (elle occupait l'actuel quartier de Saint-Servan-Solidor et les autres quartiers du sud).
Elle est située sur l'emplacement de l'ancienne cité gallo-romaine d'Aleth. Historiquement, Saint-Malo et Saint-Servan ont longtemps été rivales[2].
Saint-Servan est située au nord du département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne, en France. Elle fait partie du pays de Saint-Malo. Elle est située en bord de mer, le long de la Manche. Parmi les différents fiefs, et lieux-dits : Quelmer et son cimetière marin.
Durant la Révolution, la commune porte le nom de Port-Solidor[3].
En 1920, la commune est renommée Saint-Servan-sur-Mer[3].
La cité romaine d'Aleth était le centre d'une région agricole : plus de 500 établissements agricoles édifiés à l'époque romaine ont été identifiés dans un rayon de 35 kilomètres. Le petit village maritime devint une cité importante dotée d'une véritable enceinte fortifiée. Elle est en partie abandonnée pour Corseul à la fin du règne d'Auguste (14 ap. J.-C.) mais reprend de l'importance lorsque la crainte des Barbares pousse les Romains à dégarnir Corseul pour regrouper leurs troupes à Aleth. La cité devient la capitale de la civitas (du district) des Coriosolites pendant cent ans. Puis, vers 370, les troupes cantonnées à Aleth quittent la ville pour assurer la défense des frontières orientales de l'Empire. Les Latins quittent la cité, les premiers Bretons débarquent. En 420, Aleth est toujours la capitale d'une civitas romaine mais l'administration romaine a déserté la ville[réf. nécessaire].
Des pans du mur d'enceinte de l'ancien castellum romain épais d'un mètre cinquante d'épaisseur sont toujours visibles. Dans le port Solidor, les archéologues ont découvert, en 1973, les restes d'une station de pompage remontant à l'époque romaine qui permettait l'approvisionnement des bateaux en eau douce et qui comprenait une machinerie de 1 500 kg avec des pistons de bronze et soupapes de cuir[4] ; elle alimentait sept canalisations qui, elles-mêmes, débouchaient sur des fontaines[réf. nécessaire].
La cité continue à être un port actif après le départ des Romains. Elle devient le siège d'un évêché (attesté à partir du VIIIe siècle) et est dotée d'une cathédrale (Saint-Pierre), construite à l'époque carolingienne en style roman, dont subsistent aujourd'hui le chœur et les soubassements.
L'installation des Vikings sur la Rance pendant 30 ans est sans doute à l'origine de la reconstruction de la cathédrale vers 1150 sur le rocher voisin de Saint-Malo par l'évêque Jean de Châtillon (1098-1163)[5] - [6]. Évêque d'Aleth de 1142 à 1146, puis de Saint-Malo de 1146 à 1163.
En 1255, Guillaume du Mottay conduit une révolte des Servannais contre la prééminence de Saint-Malo.
La tour Solidor est édifiée entre 1379 et 1384 par le duc Jean IV sous la direction de son architecte Étienne Le Ture, sur les fondations de l'ancienne tour viking d'Oreigle. Cette construction est utilisée pour contrôler le trafic sur la Rance, face à la ville de Saint-Malo qui a intégré le royaume de France.
En , des troupes anglaises menées par le duc de Lancastre débarquent à Rothéneuf et assiègent Saint-Malo pour le compte de Jean IV. Les défenseurs malouins résistent et, en novembre, plusieurs milliers de soldats français menés par Bertrand du Guesclin arrivent à Saint-Servan, aux Bas-Sablons, entraînant la retraite des Anglais[7].
L’aventurier August Duhaut Cilly, maire de Saint-Servan en 1836, a réalisé un tour du monde sur son navire Le Héros. Il a exploré les côtes ouest de l’Amérique, mais surtout s’est rendu à Hawaï, pour rapatrier les corps du Roi des Îles, mort à Londres l’année précédente[8]
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la ville se développe de part et d'autre de l'artère principale, devenue aujourd'hui la rue Ville-Pépin.
Malgré le refus des habitants, Saint-Servan est intégrée à Saint-Malo sur ordre du roi de France Louis XV et le reste jusqu'à la Révolution française[2].
Durant la guerre de Sept Ans, Saint-Servan est attaquée par les Britanniques, qui incendient 80 navires à Solidor le et se replient sur Cancale[7].
En 1789, la ville se proclame « commune distincte » et affirme son indépendance par rapport à Saint-Malo[2]. La ville compte alors 10 000 habitants[2].
En 1869, un grand hôtel de ville est édifié sur la place centrale par Hippolyte Béziers-Lafosse[9].
Sous la monarchie, l'Empire et la Troisième République, on construit des bateaux dans l'anse Solidor, à la Cité[réf. nécessaire].
Une communauté importante provenant du Royaume-Uni s'installe à Saint-Servan pour le commerce. La plupart sont enterrés dans le carré protestant au cimetière de la Vigne au Chapt. En 1822, un temple protestant est ouvert dans la ville[10].
Louis Duchesne voit le jour le . En 1849, Jean-Baptiste Duchesne fonde le comptoir de la Société de l'Océanie à Oregon City, aux États-Unis.
Saint-Servan, dont l'activité économique repose sur la pêche à la morue et la construction navale, connaît un déclin relatif vers 1850 puisque la région manque de voies de communication. Certains Servannais émigrent en Californie lors de la loterie des lingots d'or entre 1851 et 1853 : les Boudan, Buisson, Cassagne, Louis Miniac, etc.
Le , l'huissier servannais Roty est assassiné[réf. nécessaire].
Le , l'homme politique, militaire et diplomate Jean-Baptiste Cécille meurt dans la commune.
En 1887, l'ancien maire de Saint-Servan Alexandre Chèvremont décrit ainsi la ville : « petite ville paisible et gracieuse, demi-champêtre et demi-maritime, nonchalamment assise sur ses cinq collines, en face de son heureuse rivale [Saint Malo] »[11]
Le , l'inventaire des biens de l'église conduit à l'arrestation de trois officiers du 47e régiment d'infanterie[12], L'officier Joseph Cléret de Langavant, qui a refusé de forcer les portes de l'église paroissiale, passe en conseil de guerre et est exclu de l'armée.
En 1909, le Servannais Marie-Ange Tardivel est impliqué dans l'affaire Steinlen[réf. nécessaire].
En 1911, l'historien et archéologue servannais Louis Duchesne est élu à l'Académie française, au fauteuil no 36.
L'union sportive servannaise, fondée par des Anglais, et composée presque uniquement de joueurs britanniques, remporte pratiquement toutes les compétitions de football organisées en Bretagne avant 1914[13].
Le Monument aux morts de Saint-Servan porte les noms de trois cent cinquante trois soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[14].
Edmond Nowé, né en 1888 à Saint-Servan, soldat au 5e bataillon d'infanterie légère d'Afrique, fut fusillé pour l'exemple le à Alger pour « crimes suivis de vol ». Pierre Le Gruiec, né en 1890 à Saint-Servan, soldat au 120e régiment d'infanterie, fut aussi fusillé pour l'exemple le à Somme-Yèvre (Marne)[15].
Sur le monument aux morts de Saint-Servan dédié à la Première Guerre mondiale, figurent 434 noms. Depuis le , à l'occasion du 50e anniversaire de la fusion des trois villes (Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé), les trois monuments ont été réunis sur l'esplanade de Rocabey face à l'église Notre Dame, sur les deux côtés six stèles en granit où sont gravés les noms des 79 victimes de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que 271 victimes civiles de cette dernière, 30 noms de la guerre d'Indochine, 26 de la (guerre) d'Algérie, deux de Corée et une pour service rendu à la Nation[16].
En 1920, le poète René Martineau, intime de Léon Bloy et ami de Georges Hugnet ainsi que de Rouault, s'installe au manoir de la Verderie. Il y crée un cénacle fréquenté par Théophile Briant, Paul Vimereu, Gustave Bord, François Tuloup, Roger Vercel, André Savignon, Esnoul Le Sénéchal…[réf. nécessaire]
L'actuelle station de biologie marine de Dinard, située à Dinard depuis 1935[17], avait d'abord été installée à l'île Tatihou de 1887 à 1923[18] puis à Saint-Servan de 1924 à 1935[19].
En , le marin Louis Barré meurt lors de la mutinerie du terreneuvier Saint-Mathurin[réf. nécessaire].
En , le colonel Maurice Guillaume, patron du journal Choc, est agressé par quatre membres du Parti Social Français à son château de la Mothe, à Saint-Servan[réf. souhaitée].
En 1938, le maire et ministre de l'Air Guy La Chambre épouse la chanteuse Cora Madou dans l'église Saint-Jean-l'Évangéliste de Saint-Servan[20].
Le monument aux morts de Saint-Servan porte les noms de 150 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[21]. Parmi eux, plusieurs résistants morts en déportation comme André Bourhis[n. 1], François Godest[réf. nécessaire], Robert Hamoniau[réf. nécessaire], Gaston Thouvenot, etc.
Onze soldats originaires de Saint-Servan sont morts pendant la guerre d'Indochine, un pendant la guerre de Corée et sept pendant la guerre d'Algérie[21].
La construction de l'usine marémotrice de la Rance en 1966 permet de relier Saint-Servan à Dinard[2] par la route départementale 168.
En 1967, Saint-Servan-sur-Mer fusionne avec les communes de Paramé et de Saint-Malo et est désormais un quartier de Saint-Malo.
En 1965, Marcel Planchet succède à Lucien Huet jusqu'à la fusion des trois villes en 1967 et sera le premier maire du grand Saint-Malo.
Oui : 5 647 (84,87 %) |
Non : 1 007 (15,13 %) | ||
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Oui : 6 112 (85,00 %) |
Non : 1 079 (15,00 %) | ||
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Oui : 5 840 (97,77 %) |
Non : 133 (2,23 %) | ||
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Oui : 4 447 (75,07 %) |
Non : 1 477 (24,93 %) | ||
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Saint-Servan dispose de plusieurs services administratifs[28] :
Le blason de Saint-Servan se blasonne ainsi : « D'azur au voilier contourné d'or à dextre, pavillonné de sable, voguant sur une mer de sinople, au rocher de sable, mouvant de la mer à senestre, sommé d'une tour carrée essorée d'or, pavillonnée de sable; au chef d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine[31]. » |