Le sabar est un terme wolof qui désigne à la fois un instrument de percussion, un style de musique, une forme de danse sensuelle et une fête traditionnelle, populaires au Sénégal et en Gambie

En tant qu'instrument, le terme sabar est un terme générique désignant aussi toute une famille de tambours sur pied similaires, qui font partie intégrante de la culture des Wolofs, des Mandés (en), des Sossés et des Sérères[1]. Le sabar occupe une place de choix dans la musique sénégalaise traditionnelle et contemporaine. La notoriété internationale du sabar doit beaucoup à Doudou N'diaye Rose et aux musiques à la mode tel le mbalax qui l'utilise couramment.

Facture

Fabrication d’un sabar.
Deux mbëng-mbëng : tungoné à gauche, bal à droite.
Un lamb

Différentes essences de bois sont utilisées pour sa fabrication. On part d'un tronc d’arbre massif (du poirier du Cayor ou dimb ) pour le corps de l’instrument. Le fût est recouvert d’une membrane en peau de chèvre rasée, tendue par des cordes, des mèches en coton et des chevilles en bois, au nombre de sept, en référence aux sept instruments qui composent généralement l’ensemble musical. Ces chevilles sont en margousier. Le choix du bois et sa transformation sont assurés par les Laobés, une caste aux origines peules spécialisée dans le travail du bois. Mais c’est un griot qui se charge de l’assemblage.

La fine baguette souple, dont on joue d’une seule main, est appelée galan et provient du tamarin (dàqàr ).

Chaque tambour a sa fonction spécifique, avec des rythmes différents. Il existe un certain nombre de variantes, mais de nos jours on retrouve le plus souvent les instruments :

Jeu

On en joue debout à l'aide des deux mains, dont l'une tient une baguette. Il se rencontre souvent dans l'ensemble de percussion composé de : m'bung m'bung, nder, lambe, talmbat, gorong yeguel, tama et khine.

Autrefois ces instruments permettaient de communiquer d’un village à l’autre, jusqu'à une distance supérieure à 15 kilomètres.

Propice à la danse, le sabar accompagne nombre d’occasions festives, telles que des naissances, des baptêmes, des mariages, des circoncisions, le jeu du faux-lion (simbu), la lutte sénégalaise et les rituels thérapeutiques (ndëpp) propres aux Lébous de la presqu'île du Cap-Vert.

Le sabar est moins répandu dans le reste de l’Afrique de l'Ouest que le djembé, mais la danse sabar est désormais pratiquée et enseignée dans de nombreux pays. Jugée indécente dans sa version contemporaine, elle a été interdite au Mali en 2001[2].

Notes

  1. (en) Patricia Tang, Masters of the Sabar : Wolof Griot Percussionists of Senegal, Philadelphie, Temple University Press, (ISBN 978-1-59213-420-5, JSTOR j.ctt14bszp3, lire en ligne), p. 31 et p. 46
  2. « La police malienne traque le sabar classé X » (Afrik.com, jeudi 17 février 2005)

Bibliographie