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Statut | |
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Capitale | Perpignan |
Langue(s) | français et catalan |
Religion | catholique |
Population () | 80 369 hab. (est[2].) |
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• Population | 102 647 hab. (est[2].) |
• Population | 143 698 hab. (est[2].) |
• Population | env. 188 000 hab. (est[2].) |
Gentilé | Roussillonnais |
Superficie | 3678 km² |
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traité des Pyrénées | |
traité de Llivia |
- | Louis XIV |
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- | Louis XVI |
- | Charles Macqueron |
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- | Louis de Saint-Sauveur |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La province du Roussillon[N 1] ou simplement, en l'absence d'équivoque, le Roussillon[5] (respectivement província del Rosselló et Rosselló en catalan[6]) est une ancienne province du royaume de France, qui existe de 1659 jusqu'à la création du département des Pyrénées-Orientales en 1790[7]. Ses habitants sont les Roussillonnais.
La province recouvre les trois vigueries du Roussillon[8], du Conflent[9] et de Cerdagne[10], c'est-à-dire la partie du gouvernement des comtés du Roussillon et de Cerdagne (ca) (governació dels comtats de Rosselló i Cerdanya en catalan[11]) cédée à la France par le traité des Pyrénées.
Le Roussillon est un gouvernement[12] et une intendance[13]. Province frontière, il relève du secrétaire d'État de la Guerre[13].
Dépourvu d'états provinciaux, le Roussillon est un pays d'imposition[14]. Une assemblée provinciale, l'assemblée provinciale du Roussillon[15], n'est créée que le [16].
En matière de fiscalité indirecte, la gabelle, dont Pierre III d'Aragon avait exempté le Roussillon en [17], est rétablie dans la province par un édit du mois de [17]. Le Roussillon devient un pays de petites gabelles[18]. Cinq greniers à sel[19] sont créés à Perpignan, Collioure, Arles (auj. Arles-sur-Tech), Prades et Mont-Louis.
En matière douanière, le Roussillon est une province réputée étrangère[20],[21],[22] : des droits sont perçus sur les marchandises à leur entrée et à leur sortie du Languedoc ou du comté de Foix[23]. La province conserve ses nombreux leudes[20], sortes de péages internes[20].
En matière judiciaire, le Roussillon ne ressortit pas au Parlement de Toulouse mais d'un conseil souverain[13] : le conseil souverain du Roussillon, qui est la cour souveraine (supérieure) de la province.
La plaine du Roussillon est irriguée par trois principaux fleuves, du sud vers le nord, le Tech, la Têt et l'Agly. Surplombée par le célèbre pic du Canigou, ses principales ressources proviennent de l'agriculture (vin, primeurs et fruits)[réf. nécessaire].
La province de Roussillon correspondait à la partie du Gouvernement des comtés de Roussillon et Cerdagne (catalan : Governació dels comtats de Rosselló i Cerdanya), acquise par le royaume de France en vertu du traité de paix, dit traité des Pyrénées, signé le , sur l'île des Faisans, située au milieu du fleuve côtier Bidassoa.
La province de Roussillon comprenait le comté de Roussillon et une partie de l'ancien comté de Cerdagne.
La partition du comté de Cerdagne : « audit Seigneur Roy Catholique, demeureront tout le Principat de Catalogne, & tout le Comté & Viguerie de Cerdagne, en quel que part que soient situées les Villes, Places, Bourgs, Hameaux, & lieux qui composent ledit Principat de Catalogne, & ledit Comté de Cerdagne, à la réserve de la Vallée de Carol (dans laquelle se trouve le Chasteau de Carol, & la Tour Cerdane) & d'une continuation de Territoire, laquelle donne communication depuis ladite Vallée de Carol, jusques au Capcir de la Viguerie de Conflent, ensemble trente- trois Villages, lesquels demeureront à sa Majesté Très-Chrestienne, & doivent estre composés de ceux qui seront dans ladite Vallée de Carol, & de ceux qui se trouveront dans ladite communication, de Carol au Capsir ; & s'il n'y a pas tant de Villages en ladite Vallée, & en ladite communication, ledit nombre de tente-trois sera supplée par d'autres Villages dudit Comté de Cerdagne, qui se trouveront estre les plus contigus : Et afin qu'il ne puisse arriver de contestation sur la qualité desdits Villages, on est demeuré d'accord, que pour Villages, se doivent entendre ceux qui ont esté censez de là, par le passé, & avec Jurisdiction, en cas qu'ils se trouvassent présentement détruits, pourveu que chacun desdits Villages au quelques maisons qui soient habitées ; laquelle susdite Vallée de Carol, avec le Chasteau de Carol, & la Tour Cerdane, comme aussi lesdits Villages, jusques au nombre de trente-trois, en la manière cy-dessus dite, demeureront au Seigneur Roy Tres-Chrestien, & à la Couronne de France, pour y estre unis & incorporez à jamais ; aux mesmes, clauses & conditions de cession & renonciation de la part de sa Majesté Catholique, contenus dans l'Article quarante-troisième du Traité de Paix : comme si elles estoient icy particulièrement, spécifiées, & énoncées mot à mot ».
La liste des trente-trois villages de Cerdagne fut fixée par le traité signé à Llivia, le . Il s'agit de :
Le territoire de la province de Roussillon recouvrait celui de l'actuel département des Pyrénées-Orientales, à l'exception des vingt-huit actuelles communes suivantes : Ansignan (occitan : Ancinhan), Bélesta (occitan : Belhestar), Campoussy (occitan : Camporsin), Caramany (occitan : Caramanh), Cassagnes (occitan : Cassanhes), Caudiès-de-Fenouillèdes (occitan : Caudièrs de Fenolhet), Felluns (occitan : Felhunhs), Fenouillet (occitan : Fenolhet), Fosse (occitan : Fòssa), Lansac (occitan : Lançac), Latour-de-France (occitan : La Tor de Trinhac ou La Tor de França), Lesquerde (occitan : L'Esquerda), Maury (occitan : Maurin), Montalba-le-Château (occitan : Montalban del Castelh), Pézilla-de-Conflent (occitan : Pesilhan de Conflent), Planèzes (occitan : Planesas), Prats-de-Sournia (occitan : Prats de Sornhan), Prugnanes (occitan : Prunhanas), Rabouillet (occitan : Rebolhet), Rasiguères (occitan : Rasiguèras), Saint-Arnac (occitan : Çantarnac), Saint-Martin-de-Fenouillet (occitan : Sant Martin de Fenolhet), Saint-Paul-de-Fenouillet (occitan : Sant Paul de Fenolhet), Sournia (occitan : Sornhan), Trévillach (occitan : Trevilhac), Trilla (occitan : Trilhan), Vira (occitan : Viran) et Le Vivier (occitan : Le Vivièr).
La partie de la province de Roussillon correspondant à l'ancien comté de Roussillon était divisée en deux vigueries, savoir :
La viguerie de Roussillon comprenait une sous-viguerie, savoir :
La viguerie de Conflent comprenait une sous-viguerie, savoir :
La partie de l'ancien comté de Cerdagne relevant de la province de Roussillon formait une viguerie, savoir :
Les paroisses du Roussillon — à l'exception de Vingrau et de Tautavel — et du Vallespir relevaient du diocèse d'Elne, dont le siège avait été transféré à Perpignan en 1601.
Les paroisses de Vingrau et Tautavel dépendaient de l'archevêché de Narbonne.
Les paroisses de Cerdagne de la haute vallée du Sègre (catalan : Segre) relevaient du diocèse d'Urgell et, ainsi, de l'archidiocèse de Tarragone. L'évêque d'Urgell avait besoin d'une permission du roi de France pour y faire ses visites.
Les autres paroisses de Cerdagne — à savoir : Saint-Pierre-des-Forçats, Planès, La Perche et La Cabanasse — relevaient du diocèse d'Elne.
Les paroisses du Capcir — c'est-à-dire de la haute vallée de l'Aude — relevaient du diocèse d'Alet, créé par le pape Jean XXII, par démembrement du diocèse de Narbonne, le .
Le clergé du Roussillon se divisait en clergé exempt et clergé non exempt.
Le clergé non exempt comprenait l'évêque, des chapitres, communautés ecclésiastiques, bénéficiers simples, curés et marguilliers. Il y avait, en Roussillon et Conflent, treize archiprêtrés.
Le clergé exempt comprenait les abbayes bénédictines de Saint-Michel de Cuxa, Sainte-Marie d'Arles, Saint-Martin du Canigou — qui appartenaient à la congrégation de Tarragone) et Saint-Génis des Fontaines — dépendance de l'abbaye Sainte-Marie de Montserrat — ainsi que le prieuré et chapitre de Corneilla-de-Conflent et autres, qu'on appelait détachés, les couvents et communautés religieuses, etc.
Par lettres patentes du , le clergé exempt et le clergé non exempt furent réunis en un bureau diocésain composé de commissaires pris dans les deux corps pour la formation des rôles et la répartition des impositions.
Autrefois intégré au royaume de Majorque et à la couronne d'Aragon (comme partie de la principauté de Catalogne), ce territoire a été rattaché à la couronne de France lors du traité des Pyrénées signé le . Avant ce traité, la frontière entre les royaumes de France et d'Aragon suivait, plus au nord, la ligne des citadelles du vertige (voir châteaux forts et traité de Corbeil), comme la Forteresse de Salses.
La réunion à la France met à mal les acquis traditionnels, ce qui provoque toute une série de révoltes[24].
En décembre 1661, Louis XIV rétablit la gabelle, abolie depuis 1292. Les habitants de Prats-de-Mollo se révoltent, entraînant bientôt tout le Haut Vallespir. De nombreux agents du fisc et gabelous sont massacrés. Deux bataillons sont dépêchés pour rétablir l'ordre. Ils sont mis en déroute, car ils sont confrontés aux difficultés du terrain et à la proximité de la frontière, qui offre une solution de repli aux insurgés. La révolte dure de 1667 à 1675. Lorsqu'elle est enfin étouffée, la répression est terrible. On a appelé par la suite cet événement la révolte des Angelets[25].
Jean Villanove a écrit l'histoire populaire des catalans de la Catalogne Nord en 3 tomes[26] :