Romani auvergnat | |
Pays | France |
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Région | Auvergne et Creuse |
Écriture | Alphabet latin |
Classification par famille | |
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Le romani auvergnat ou romani d'Auvergne est un dialecte du sintikés, lui-même variante du romani, langue indo-aryenne parlée par les populations Sintés (Manouches) d'Auvergne.
L'étude du manouche d'Auvergne est en très grande partie due à Joseph Valet, à la fois rachaï des Manouches d'Auvergne et linguiste.
Le dialecte romani auvergnat[1] s'insère dans la grande diversité des populations roms de France[2].
Le dialecte s'est développé en plusieurs étapes. L'arrivée des premières populations roms en Occident s'est effectuée à partir du XVe siècle[3], mais une seconde migration a lieu en Auvergne au XIXe siècle avec l'arrivée de manouches originaires d'Alsace[4],[5].
Le romani auvergnat provient du mélange de ces deux parlers romanis dont le second est fortement germanisé à cause de ses origines alsaciennes.
Une influence de langue germanique supplémentaire s'ajoute à cela avec les apports de la langue yéniche, due aux unions fréquentes entre populations manouches et yéniches, phénomène très présent dans le Puy-de-Dôme[6] depuis au moins le début du XXe siècle[7].
L'aire géographique du dialecte romani auvergnat comprend l'Auvergne mais également quelques régions autour comme les parlers romanis de la Creuse voisine[8]. Comme le signale Joseph Valet, le reste du Limousin parle un autre dialecte sinté, le « hesi »[9].
Le dialecte romani d'Auvergne a été étudié par le prêtre catholique Joseph Valet, à la fois ethnographe et linguiste, qui a vécu une grande partie de sa vie aux côtés des sintés de la région clermontoise[10],[11].
Ce dernier était leur rachaï, c'est-à-dire « homme de prières »[12],[13]. Ce dernier relève leur parler, vocabulaire[14], chansons[15], mais aussi leurs histoires[16]. Il établit et publie en 1984 une grammaire du romani auvergnat[17]. Le père Valet est aujourd'hui un des principaux spécialistes français du romani et ses travaux sont des références pour la langue romani à l'échelle de la France entière[18],[19],[20].
« En Auvergne, particulièrement dans le département du Puy-de-Dôme, Mānuš et Yéniches se fréquentent depuis près d’un siècle ; entre certaines familles, les alliances se sont si fréquemment répétées qu’il est souvent difficile de dire quelle famille est yéniche, quelle famille est manouche. »
« La transcription en romani et la traduction en français du conte, [...] recueillie dans les années 1960, en Auvergne, dans le même dialecte et dans les mêmes familles »
« Joseph Valet, dans son Vocabulaire des Manouches d’Auvergne, traduit yalo par « cru », « vert » au sens de pommes vertes, mais également en deuxième occurrence par les termes « rustre », « mal dégrossi », traductions »