InChI :vue 3D InChI=1/C21H28O5/c1-19-7-5-13(23)9-12(19)3-4-14-15-6-8-21(26,17(25)11-22)20(15,2)10-16(24)18(14)19/h5,7,9,14-16,18,22,24,26H,3-4,6,8,10-11H2,1-2H3/t14-,15-,16-,18+,19-,20-,21-/m0/s1
La prednisolone est un glucocorticoïde de synthèse, utilisé comme anti-inflammatoire sous de nombreuses formes.
Sous sa forme orodispersible (commercialisée sous les noms Solupred et Ultracortenol), elle représente avec la prednisone, un médicament très couramment utilisé.
C'est un composé artificiel, qui, comme les stéroïdes naturels issus des glandes corticosurrénales (glandes situées au-dessus des reins, d'où le nom des corticostéroïdes), se construit à partir du noyau androstane. Ce noyau originel le situe d'ailleurs dans la classe des stéroïdes.
Son effet anti-inflammatoire puissant conditionne son utilisation dans de nombreuses pathologies inflammatoires. Son utilisation est associée à une grande efficacité[2], mais à de nombreux effets secondaires lors d'une utilisation à moyen et long terme, notamment sur le métabolisme hydrosodé[3].
La prednisolone, qui possède des caractéristiques pharmacocinétiques dose-dépendantes[4] et différentes selon le sexe et les caractéristiques ethniques[5], est plutôt mal absorbée dans le tube digestif[6], ce qui conduit à une mauvaise biodisponibilité par voie orale, contrairement à la prednisone. L'observation de cette propriété a motivé la fabrication de galéniques particulières : la forme orodispersible par exemple.
Le pic plasmatique est atteint assez lentement, en plus de 5 heures, et sa demi-vie d'élimination est de 2,5 heures[3].
La prednisolone inhibe la libération naturelle de cortisol car elle s'y substitue par son effet glucocorticoïde.
Ainsi, elle induit, à l'instar des autres glucocorticoïdes, un déséquilibre de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et via des récepteurs nucléaires (comme la plupart des stéroïdes), produisent des facteurs de transcription. Leur effet anti-inflammatoire passe par deux niveaux : une inhibition des médiateurs de l'inflammation, et un effet immunosuppresseur.
Ces facteurs de transcriptions inhibent la transcription des cytokines pro-inflammatoires, augmentent la synthèse de lipocortine 1 , qui joue un effet inhibiteur sur la phospholipase A2 , qui catalyse la transformation de l'acide arachidonique en molécules de l'inflammation. La prednisolone joue également le rôle d’immunosuppresseur par de nombreux biais[7] :
inhibition des molécules d'adhésion ;
diminution de l'activité des granulocytes, des macrophages et des lymphocytes notamment par un blocage de leurs médiateurs de communication et par une diminution de la perméabilité vasculaire.
Anti-inflammatoire de référence en cas de syndrome inflammatoire, de réaction auto-immune ou d'allergies ou bien dans le traitement de certaines maladies graves, pour les cancers notamment.
En effet, le rétrocontrôle négatif induit au niveau du complexe hypothalamo-hypophysaire, conduit à une atrophie de la glande corticosurrénale, surtout au niveau des zones glomérulées et fasciculées. C'est pourquoi l'arrêt du traitement est toujours progressif, d'autant plus si la prise a été prolongée, pour permettre aux glandes surrénales de reprendre la synthèse de cortisone naturelle.
La prednisolone est hyperglycémiante, et augmente l'utilisation du glucose en périphérie, notamment par les muscles, ce qui, entre autres, motive son utilisation à des fins de dopage[8],[9],[10].
Les effets secondaires en cas de cure prolongée sont nombreux, et s'articulent en syndrome d'hypercorticisme dans des cas extrêmes : diabète de type 2 par insulinorésistance périphérique, obésité, hypertension.
Sa formule chimique et sa configuration spatiale, très proches de celle du cortisol, lui fournissent ses propriétés d'anti-inflammatoire stéroïdien (AIS).
Ses indications sont très larges et toujours sous contrôle médical. En raison de leurs effets anti-inflammatoires, antiallergiques et immunosuppresseurs, les corticoïdes sont utilisés dans de nombreuses pathologies, selon deux modalités de prescription :
en cure courte, de moins de 10 jours, dans le traitement des affections aiguës et des urgences comme la crise d’asthme ;
en traitement au long cours, seuls ou en association avec d’autres thérapeutiques[11].
Le champ des indications est large et non exclusif, ce qui ne permet pas de détailler la place de chacune d’entre elles dans la stratégie thérapeutique.
La posologie doit être adaptée en fonction de la gravité de l’atteinte, de la réponse du patient et de la tolérance.
Afin de réduire les effets indésirables, les corticoïdes, dont la prednisolone, doivent être prescrits à la plus faible dose efficace et pour la durée la plus courte possible, avec une réduction progressive[11].
Le pic de concentration plasmatique est atteint par voie orale en 4 heures (comprimé effervescent et solution buvable) ou en 5 heures (comprimé orodispersible). La demi-vie plasmatique est comprise entre 2,5 et 3,5 heures. Le métabolisme est hépatique et l'élimination est urinaire et biliaire.
↑Martijn D. de Kruif, Lucienne C. Lemaire, Ida A. Giebelen et Marieke A. D. van Zoelen, « Prednisolone dose-dependently influences inflammation and coagulation during human endotoxemia », Journal of Immunology (Baltimore, Md.: 1950), vol. 178, no 3, , p. 1845–1851 (ISSN0022-1767, PMID17237435, lire en ligne, consulté le )
↑J. Q. Rose, A. M. Yurchak et W. J. Jusko, « Dose dependent pharmacokinetics of prednisone and prednisolone in man », Journal of Pharmacokinetics and Biopharmaceutics, vol. 9, no 4, , p. 389–417 (ISSN0090-466X, PMID7310640, lire en ligne, consulté le )
↑Mindy He Magee, Robert A. Blum, Christian D. Lates et William J. Jusko, « Prednisolone Pharmacokinetics and Pharmacodynamics in Relation to Sex and Race », Journal of clinical pharmacology, vol. 41, no 11, , p. 1180–1194 (ISSN0091-2700, PMID11697751, PMCIDPMC4207281, lire en ligne, consulté le )
↑Alexandre Arlettaz, Hugues Portier, Anne-Marie Lecoq et Nathalie Rieth, « Effects of short-term prednisolone intake during submaximal exercise », Medicine and Science in Sports and Exercise, vol. 39, no 9, , p. 1672–1678 (ISSN0195-9131, PMID17805102, DOI10.1249/mss.0b013e3180dc992c, lire en ligne, consulté le )
↑HAL
Dopage chez le sportif de haut niveau : les
glucocorticoïdes
Simon Echeverria
Thèse en Pharmacie
lire en ligne
↑Sudhakar G. Madanagopal, John E. Kovaleski et Albert W. Pearsall, « Survey of short-term oral corticosteroid administration by orthopaedic physicians in college and high school athletes », Journal of Sports Science & Medicine, vol. 8, no 1, , p. 37–44 (ISSN1303-2968, PMID24150554, PMCIDPMC3737790, lire en ligne, consulté le )