Naissance | |
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Décès |
(à 83 ans) Dijon |
Nom de naissance |
Pierre Louis Henri Jutand |
Nationalité | |
Activité | |
Formation | |
Maître | |
Mouvement |
Nouvelle École de Paris |
Distinction |
Prix international du Gemmail 1979 |
Pierre Jutand est un peintre français né le dans le 11e arrondissement de Paris et mort le à Dijon[1].
Après une enfance vécue à Enghien-les-Bains, Pierre Jutand est élève de l'École Boulle à Paris. Il entre en 1955 à l'École nationale supérieure des arts décoratifs où il est élève de Jules Cavaillès avant de fréquenter l'atelier de Marcel Gromaire, puis, en 1956, d'obtenir deux bourses d'études, l'une au château de Collioure, l'autre aux Pays-Bas. En 1957, il poursuit ses études chez Maurice Brianchon à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il travaille ensuite la tapisserie avec Jean Lurçat, séjournant à plusieurs reprises auprès de ce dernier au château de Saint-Céré (Lot). Pierre Jutand se souvient : « Lurçat ne peignait plus à l'époque mais faisait de la tapisserie, des grands cartons avec lesquels il est devenu célèbre. Il avait tellement de commandes qu'il prenait des élèves pour l'aider sur des périodes de trois à quatre mois »[2]. Appelé sous les drapeaux en 1958, Pierre Jutand effectue son service militaire en Algérie.
Alors qu'il est installé dans la rue de Lesdiguières à Paris, les premières expositions de Pierre Jutand au Salon d'automne lui valent d'être remarqué par la galerie Morantin-Nouvion où se produit sa première exposition personnelle à Paris en 1962. Peintre paysagiste, Jutand peint sur le motif, souvent avec le peintre Michel Pandel (1929-1978) — la disparition dans un accident de deltaplane de cet ami, récipiendaire du Prix Antral en 1967, sera une grande épreuve affective[3] — qui expose dans la même galerie. Si ses toiles d'alors évoquent ses villégiatures en Bretagne (Douarnenez, Tréboul, la Baie des Trépassés), dans le Massif des Corbières, au Portugal, c'est Michel Pandel qui lui fait découvrir dans l'Yonne son village de Cravant où Pierre Jutand, trouvant là « une qualité de vie et de l'espace » qui le persuadent de s'éloigner de « Paris qu'il adore avec ses boîtes de jazz », s'installe de même en 1966[2]. C'est ainsi à Cravant qu'il épouse en 1967 Josée Château, d'origine guyanaise et rencontrée à Paris. Ils auront trois enfants dont Valérie, championne d'Europe d'haltérophilie, cinquième aux Jeux paralympiques de Sydney.
Le Salon d'automne de 1971 offre à Pierre Jutand de se rapprocher de la galerie Emmanuel David. Le galeriste écrit : « il y avait une grande toile intitulée À ta santé, Catherinette !, composée de personnages truculents traités d'une touche hardie dans des couleurs tumultueuses. Ce tableau me donna le choc. Pour confirmation, je courus chercher ma femme et mon fils qui, sans être prévenus pourtant, tombèrent en arrêt devant cette toile hors du commun. L'auteur : Jutand. La suite fut rapide : visite au peintre dans l'Yonne et accords d'exclusivité »[3].
Pierre Jutand a considéré son propre parcours comme celui d'un homme heureux : « J'ai voulu vivre dans l'absolu. Tenter le métier d'artiste pour moi était un rêve, et le rêve s'est réalisé »[2]. Bertrand Duplessis, cependant, s'interroge : « Pierre Jutand, un homme tranquille ? Oui, si on se contente de ne voir qu'un seul côté du miroir, de ne retenir que son abord ouvert et cordial ; non, si l'on pressent ou découvre qu'il est aussi un Janus »[4]. Continuant de peindre jusqu'à ses derniers jours, l'artiste meurt le [5], alors qu'il préparait une exposition-rétrospective de son œuvre à Mers-les-Bains pour .