Pierre Jutand
Pierre Jutand en 2016.
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Dijon
Nom de naissance
Pierre Louis Henri JutandVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvement
Nouvelle École de Paris
Distinction
Prix international du Gemmail 1979

Pierre Jutand est un peintre français né le dans le 11e arrondissement de Paris et mort le à Dijon[1].

Biographie

Après une enfance vécue à Enghien-les-Bains, Pierre Jutand est élève de l'École Boulle à Paris. Il entre en 1955 à l'École nationale supérieure des arts décoratifs où il est élève de Jules Cavaillès avant de fréquenter l'atelier de Marcel Gromaire, puis, en 1956, d'obtenir deux bourses d'études, l'une au château de Collioure, l'autre aux Pays-Bas. En 1957, il poursuit ses études chez Maurice Brianchon à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il travaille ensuite la tapisserie avec Jean Lurçat, séjournant à plusieurs reprises auprès de ce dernier au château de Saint-Céré (Lot). Pierre Jutand se souvient : « Lurçat ne peignait plus à l'époque mais faisait de la tapisserie, des grands cartons avec lesquels il est devenu célèbre. Il avait tellement de commandes qu'il prenait des élèves pour l'aider sur des périodes de trois à quatre mois »[2]. Appelé sous les drapeaux en 1958, Pierre Jutand effectue son service militaire en Algérie.

Atelier de Pierre Jutand à Cravant en 2016.
Atelier de Pierre Jutand à Cravant en 2016.

Alors qu'il est installé dans la rue de Lesdiguières à Paris, les premières expositions de Pierre Jutand au Salon d'automne lui valent d'être remarqué par la galerie Morantin-Nouvion où se produit sa première exposition personnelle à Paris en 1962. Peintre paysagiste, Jutand peint sur le motif, souvent avec le peintre Michel Pandel (1929-1978) — la disparition dans un accident de deltaplane de cet ami, récipiendaire du Prix Antral en 1967, sera une grande épreuve affective[3] — qui expose dans la même galerie. Si ses toiles d'alors évoquent ses villégiatures en Bretagne (Douarnenez, Tréboul, la Baie des Trépassés), dans le Massif des Corbières, au Portugal, c'est Michel Pandel qui lui fait découvrir dans l'Yonne son village de Cravant où Pierre Jutand, trouvant là « une qualité de vie et de l'espace » qui le persuadent de s'éloigner de « Paris qu'il adore avec ses boîtes de jazz », s'installe de même en 1966[2]. C'est ainsi à Cravant qu'il épouse en 1967 Josée Château, d'origine guyanaise et rencontrée à Paris. Ils auront trois enfants dont Valérie, championne d'Europe d'haltérophilie, cinquième aux Jeux paralympiques de Sydney.

Le Salon d'automne de 1971 offre à Pierre Jutand de se rapprocher de la galerie Emmanuel David. Le galeriste écrit : « il y avait une grande toile intitulée À ta santé, Catherinette !, composée de personnages truculents traités d'une touche hardie dans des couleurs tumultueuses. Ce tableau me donna le choc. Pour confirmation, je courus chercher ma femme et mon fils qui, sans être prévenus pourtant, tombèrent en arrêt devant cette toile hors du commun. L'auteur : Jutand. La suite fut rapide : visite au peintre dans l'Yonne et accords d'exclusivité »[3].

Pierre Jutand a considéré son propre parcours comme celui d'un homme heureux : « J'ai voulu vivre dans l'absolu. Tenter le métier d'artiste pour moi était un rêve, et le rêve s'est réalisé »[2]. Bertrand Duplessis, cependant, s'interroge : « Pierre Jutand, un homme tranquille ? Oui, si on se contente de ne voir qu'un seul côté du miroir, de ne retenir que son abord ouvert et cordial ; non, si l'on pressent ou découvre qu'il est aussi un Janus »[4]. Continuant de peindre jusqu'à ses derniers jours, l'artiste meurt le [5], alors qu'il préparait une exposition-rétrospective de son œuvre à Mers-les-Bains pour .

Expositions personnelles

Salut, beau masque ! (1996), huile sur toile, 73 × 92 cm, localisation inconnue.

Expositions collectives

Réception critique

Récompenses

Pierre Jutand en 2016.

Collections publiques

Allemagne

France

Collections particulières référencées

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b c et d Nathalie Hadrbolec, Pierre Jutand, Éditions du Conseil général de l'Yonne, 2007.
  3. a et b Emmanuel David, Le métier de marchand de tableaux, Éditions France-Empire, 1978, pages 144-145.
  4. a b et c Bertrand Duplessis, « Pierre Jutand - Rétrospective : cinquante ans de peinture, 1957-2007 », Univers des arts, n°122, juin 2007, pages 24-27.
  5. L'Yonne républicaine, 31 mars 2019.
  6. Le musée privé, Emmanuel David, marchand de tableaux.
  7. a et b Jacques Dubois, « Jutand », dans L'Amateur d'art, avril 1985.
  8. a et b B. Quentin, « Jutand : Les couleurs des fêtes galantes ou l'embarquement pour Cythère », Valeurs de l'art, n°41, mai-juin 1996, page 43.
  9. Élisabeth Audoin, « Les couleurs de la joie de vivre de Pierre Jutand », Paris-Normandie, n°16915, 17 septembre 1999.
  10. Tunisia today, Pierre Jutand à la Galerie Gaston Gérard - Exposition “Lumières de Tunisie”.
  11. Art aujourd'hui info, Exposition Pierre Jutand, Galerie Saint-Hubert, 2003.
  12. Galerie Saint-Hubert, présentation des expositions.
  13. Société artistique de Fontenay-le-Fleury, présentation de l'exposition, mai 2001.
  14. Le Bien public, Exposition Pierre Jutand - Jean-Pierre Gonnin, 24 septembre 2011.
  15. L'Yonne, Les peintres dans le parc, 9 septembre 2014.
  16. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, page 562.
  17. Patrice de la Perrière, Univers des arts, juillet-août 2008.
  18. Patrick-F. Barrer, « Hommage aux grands maîtres et artistes confirmés. Pierre Jutand », in L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992, page 285.
  19. Œuvre ornant l'étiquette du cru 2014.

Annexes

Bibliographie

Liens externes