Pencak-Silat
Autres noms Silat, Penchak, Penca, Silek.
Domaine Mixte
Forme de combat Combat rapproché
Pays d’origine Drapeau de l'Indonésie Indonésie
A donné kuntao, kuntau
Pratiquants renommés Embah Khaer, Abah Aleh, Eyang Suro, O'ong Maryono, Franck Ropers
Sport olympique Non

La tradition du pencak silat *
Pays * Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2019
* Descriptif officiel UNESCO

Le Pencak-Silat (souvent écrit sans majuscules et trait d'union, et orthographié aussi Pençak, Pentchak ou Penchak[1]) est un terme générique par lequel on désigne différents arts martiaux originaires de l'archipel indonésien[2].

En Indonésie, les termes vernaculaires utilisés sont pencak à Java, Madura et Bali et silat à Sumatra. L'emploi du terme de silat se retrouve aussi en Malaisie, où on emploie souvent aussi le terme de Bersilat, au Brunei, à Singapour, dans le sud de la Thaïlande et dans le sud des Philippines. Aux Philippines, on emploie aujourd'hui le plus souvent le terme générique Silat FMA (Filipino martial arts).

L'enseignement des disciplines du Pençak Silat est réparti en un grand nombre d'aliran (« courants »), à partir desquels se sont formées différentes écoles (perguruan).

Histoire

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La combinaison des termes pencak et silat a été faite la première fois en 1948 lors de la création de la première fédération nationale, la fédération indonésienne de pencak silat : l'Ikatan Pencak Silat Indonesia (IPSI)[3].

Pencak silat est depuis le terme officiel pour désigner les pratiques de combat du Monde malais. En pays minangkabau, dans la province de Sumatra occidental, on parle de silek. La richesse, en langue minangkabau, du vocabulaire lié au silek, ainsi que la complexité des cosmologies et des rituels d'initiation permettent de penser que c'est dans cette région que l'art martial est apparu. On ne connaît pas à ce jour de sources solides relatives au silat et au pencak antérieures au XVIIIe siècle, époque à laquelle la diffusion de l'islam dans l'archipel était déjà avancée, du moins dans les régions côtières. Parmi les spécificités du pencak silat on trouve l'existence de formes dansées, appelées bunga ou kembang (« fleur ») dans certaines régions malaises, et ibing penca à Java Ouest. Elles sont accompagnées d'une musique exécutée avec des instruments comme des tambours, des gongs et autres métallophones, un hautbois (la tarompet), et parfois une cithare et une flûte (dans le maenpo de Java Ouest). Une explication de l'origine de cette forme dansée est l'interdiction imposée par les autorités coloniales néerlandaises au XIXe siècle, de pratiquer les arts martiaux. Les formes dansées seraient donc, à l'origine, une façon de dissimuler la pratique des arts martiaux, phénomène comparable à la capoeira brésilienne. Outre cette hypothèse, avancée par certains pratiquants, on relève que les danses de combat ont très souvent une dimension mystique et qu'elles s'adjoignent à des possessions en contexte rituel. Réciproquement, on constate que de nombreuses formes de danse, notamment à Java et Sumatra, intègrent des éléments des arts martiaux, y compris dans des cas où la dimension martiale semble étrangère, comme dans des danses liées aux rites de fertilité et aux récoltes. Par ailleurs, certaines écoles de silat et de pencak silat développent ce qu'on appelle le tenaga dalam, l'« énergie interne », concept proche de celui de qi chinois et le ki japonais. Il existe plusieurs centaines de courants et des milliers ou dizaines de milliers d'écoles. Toutefois, au sein de la grande variété d'ensembles techniques de ces écoles, on trouve un nombre restreint de principes fondamentaux[4].

La tradition du pencak silat est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en [5].

Pratique

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Le silat est pratiqué avec des armes ou à mains nues. En général, les écoles développent des séries d'enchaînements de mouvements codifiés appelés jurus, qui comportent un vaste répertoire d’attaques, de parades, et d’esquives. Les jurus suivent différents modèles de déplacements, nommés langkah.

En règle générale, l’apprentissage consiste à mémoriser une série de jurus de base. Cette première phase élémentaire se concentre sur la maîtrise des mouvements. La seconde phase met les pratiquants en face à face afin qu'ils s'exercent aux esquives, parades et contres. Cette pédagogie de base sera ultérieurement complétée par des techniques de clés, fauchages, projections, par l’apprentissage des armes. Dans certaines écoles, les pratiquants de niveau ultime doivent savoir maîtriser ces techniques de base et proposer leurs propres techniques, ainsi que des enchaînements originaux. La faculté d'improvisation et d'innovation, si elle respecte les principes fondamentaux de l'école, est donc valorisée à ce niveau de pratique.

Fédérations et développement en France

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Le Padepokan Pencak Silat Indonesia ("Centre du pencak silat d'Indonésie") dans le parc d'attractions Taman Mini Indonesia Indah à Jakarta.
Un pratiquant de silat (pesilat) au Viêt Nam.

La fédération indonésienne IPSI et la fédération internationale Persilat se sont efforcées de développer le pencak silat comme sport, en introduisant des règles limitant considérablement le nombre de techniques employées. Des fédérations existent dans plus d'une quarantaine de pays en dehors du monde malais, notamment en Asie du Sud-Est (particulièrement au Vietnam), mais aussi en Europe, en France, Belgique, Autriche, Pays-Bas...

En France, le pencak silat a été essentiellement développé par les écoles de l'Association France Pencak Silat et par d'autres écoles non affiliées et plus discrètes, comme l'association Culture Silat.

Parmi les écoles internationales participant au développement de la culture du Pencak Silat en France, on note les actions de l’école malaisienne International Seni Gayung Fatani avec son représentant français Cikgu Emir également représentant de la fédération malaisienne de Pencak Silat (PESAKA). Leurs actions sont multiples, on relève l'enseignement de la discipline depuis plus de 25 ans en France, la participation à des tournois internationaux de Tanding Silat (Belgique, Autriche...), mais aussi la démontration d'une délégation malaisienne avec les athlètes français au Festival des Arts Martiaux à Paris Bercy en 2010 et des reportages télévisuels grand public (Echappées Belles en 2015).  

Les frères Chatelier ont également participé au développement de ce sport en France. Ces derniers enseignent le Persaudaraan Setia Hati, une école développée à Java Est. Il y a aussi l'académie de self défense de Franck Ropers[6].

L'orthographe « penchak-silat » est une marque déposée par Charles Joussot, une des personnes ayant développé le pencak-silat en France. Il est le fondateur et le concepteur de FISFO (Fédéral International System Forces de l'Ordre).

Traditions

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Jakarta

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Dans la culture betawi, c'est-à-dire de la population autochtone de Jakarta, il existe la tradition du Palang Pintu, littéralement « la barrière », qu'on observe lors d'une demande en mariage. Il s'agit, pour le prétendant, d'affronter en un combat de silat un membre masculin (considéré comme aîné) de la famille de la jeune fille qu'il souhaite demander en mariage. Cette cérémonie symbolise l'accueil du prétendant par la famille de la jeune fille.

Sumatra

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Danse randai du pays minangkabau.

En pays minangkabau dans l'ouest de Sumatra, le silat est un élément important de la danse appelée randai.

Notes et références

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  1. « Penchak Silat et Self-défense - Clubs Self-defense Fisfo Paris », sur Penchak Silat et Self-défense - Clubs Self-defense Fisfo Paris (consulté le ).
  2. Green, Thomas A., 1944- et Svinth, Joseph R., Martial arts of the world : an encyclopedia of history and innovation, ABC-CLIO, (ISBN 978-1-78034-118-7, 1-78034-118-0 et 978-1-59884-244-9, OCLC 744290325, lire en ligne).
  3. Alexander, Howard; Chambers, Quintin; Draeger, Donn F. (1979). Pentjak Silat: The Indonesian Fighting Art. Tokyo, Japan : Kodansha International Ltd.
  4. Facal, Gabriel, “Technical Continuities of the martial ritual initiations in the Malay World”, Martial Arts Studies, Cardiff University Press, no 4, p. 46-69.
  5. « Trente cinq nouveaux éléments inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité », sur UNESCO, (consulté le ).
  6. Académie de self défense de Franck Ropers.

Bibliographie

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En français

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En anglais

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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