Président Société de philosophie analytique | |
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Ange Scalpel |
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Pascal Engel, né le à Aix-en-Provence, est un philosophe français, dont les écrits portent principalement sur la philosophie du langage, la philosophie de la logique, et la philosophie de la connaissance[1]. Ses travaux s'inscrivent dans la tradition de la philosophie analytique contemporaine, qu'il a cherché à défendre et à promouvoir au sein de la communauté philosophique francophone[2]. Il est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales[3], professeur honoraire à l'Université de Genève[4], et secrétaire général de l’Institut international de philosophie[5].
Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de philosophie, Pascal Engel a fait ses études aux universités de Paris IV et de Paris I[1]. Sous l'influence de Jules Vuillemin, de Jacques Bouveresse, et de Gilles-Gaston Granger, il s'est tourné vers la philosophie analytique, qu'il a également étudiée en Angleterre et aux États-Unis[6]. Il a présidé la Société de philosophie analytique de 1993 à 1997[7] et est membre fondateur de l’European society for analytic philosophy[8]. Il est membre de l’Institut international de philosophie depuis 2000, et de l’Academia Europaea depuis 2012. Il a enseigné aux universités de Grenoble, de Caen, de Paris-IV Sorbonne et dans de nombreuses universités étrangères[9]. Il a été membre junior de l'Institut universitaire de France. Il a été membre du Groupe de recherches sur la philosophie et le langage à Grenoble, du Centre de Recherche en Épistémologie Appliquée de l'École polytechnique puis de l'Institut Jean Nicod de 2001 à 2006[1]. Il a édité la revue Dialectica de 2005 à 2011[1]. De 2005 à 2012 il a été professeur ordinaire, de philosophie moderne et contemporaine à l'université de Genève[4] où il a fondé le groupe Epistémè. Depuis 2012 il est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, où il fait partie du Centre de recherche sur les arts et le langage[3].
Il tient par ailleurs, sous le pseudonyme d'Ange Scalpel, un blog intitulé : "La France Byzantine", référence à Julien Benda (auteur qui lui est particulièrement cher)[10].
Il est l'époux de la philosophe Claudine Tiercelin.
Ses premiers travaux ont porté sur la philosophie du langage. Sa thèse de troisième cycle (1981), sous la direction de Jacques Bouveresse, portait sur les théories de la référence de Saul Kripke et Gottlob Frege[11], et son doctorat d'État (1990), sous la direction de Gilles-Gaston Granger, portait sur la philosophie du langage de Donald Davidson[12]. Il a défendu un naturalisme non réductionniste, une théorie de la connaissance réaliste et un rationalisme fondé sur la distinction entre normes épistémiques et normes éthiques.
En 1989, il a publié un livre sur la philosophie de la logique, La Norme du vrai. Les thèmes principaux de ses recherches dans ce domaine sont ceux de la nature des normes logiques et de la vérité. Il a publié plusieurs ouvrages[13] sur ces sujets, qui discutent les conceptions déflationnistes du vrai et défendent une forme de réalisme minimal selon lequel le concept de vérité implique l’existence d’un ensemble de standards objectifs. Dans une série d’essais, il a analysé les ramifications du problème de l’inférence logique à partir du paradoxe de Lewis Carroll d’Achille et de la Tortue[14]. Il a également discuté la question de la valeur de la vérité, et s’est opposé aux conceptions relativistes d'auteurs comme Michel Foucault ou encore néo-pragmatistes comme celle de Richard Rorty, avec lequel il a publié en 2005 un dialogue sur la vérité[15].
Dans les années 1990, ses travaux ont porté sur la philosophie de l'esprit et des sciences cognitives, et la philosophie de la connaissance. Il a en particulier discuté la question de normativité du mental et le problème du psychologisme dont il s’est efforcé de proposer une version échappant aux apories de cette conception[16]. Ses travaux depuis 2000 ont surtout porté sur les relations entre épistémologie et éthique. Son livre Va savoir (2007) est une défense du réalisme en épistémologie. Dans un ensemble d’articles et de livres il a analysé la notion de croyance, et la distinction entre celle-ci et l’acceptation, le problème du volontarisme doxastique et le problème de l’éthique de la croyance. Il a défendu une conception normativiste de la croyance et fondé sur celle-ci une éthique intellectuelle. Dans un livre sur la figure de Julien Benda (2012) et dans un Manuel rationaliste de survie (2020) il a défendu un rationalisme intransigeant, et proposé un réexamen de la notion de raison[17].
La plupart des écrits de Pascal Engel tournent autour d’un triangle de notions : croyance, vérité et connaissance[18], dont il a cherché à analyser les relations, et qu’il a appliquées dans des domaines tels que la psychologie, l’épistémologie normative, l’épistémologie sociale, la philosophie de la littérature, l’analyse des vices intellectuels, le mensonge et la production de foutaise (bullshit)[19].
Parallèlement, Pascal Engel a fait, depuis les années 1980, un travail d'introduction et de défense de la philosophie analytique en France et en Europe, à travers des traductions et ouvrages d'introduction[20], mais aussi en défendant l'idée que cette forme de philosophie obéit mieux que d'autres à des critères de professionnalisme et à des normes cognitives qui devraient s'appliquer à toute entreprise théorique. Cette défense l'a souvent amené à manifester son opposition, quelquefois sous forme polémique, aux courants les plus irrationnalistes de la philosophie « continentale », et à marquer sa distance par rapport à des philosophies « post-analytiques » inspirées par certaines lectures de Wittgenstein et par des formes affadies de pragmatisme[réf. nécessaire].
Quelques articles en ligne