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Otto Eduard Neugebauer |
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Otto Eduard Neugebauer, né le à Innsbruck (Autriche) et mort le dans le New Jersey[2], est un mathématicien et historien des sciences autrichien, naturalisé américain. Il étudie l'histoire des mathématiques et de l'astronomie, depuis la haute Antiquité mésopotamienne et égyptienne jusqu'au Moyen Âge musulman. Ses publications montrent que les mathématiques babyloniennes étaient bien plus élaborées qu'on ne le pensait jusqu'alors.
Noel Swerdlow, dans la biographie qu'il lui consacre pour la National Academy of Sciences le désigne comme « le savant le plus original et le plus productif en matière d'histoire des sciences exactes, et peut-être d'histoire de la science, de notre époque ».
Otto Eduard Neugebauer naît le à Innsbruck et grandit à Graz, en Autriche. Son père est ingénieur dans les chemins de fer. Il perd ses parents très jeune, et est élevé par son oncle. Au lycée, il est surtout intéressé par les matières scientifiques et techniques (dont le dessin technique et les mathématiques)[3]. En 1917, il s'engage dans l'armée autrichienne afin d'être exempté des épreuves de grec ancien[4]. Il est lieutenant dans l'artillerie, sur le front italien.
En 1919, il entre à l'université de Graz pour étudier la physique et l'électricité. En 1921, il s'inscrit à l'université de Munich. Il s'intéresse de plus en plus aux mathématiques. Son professeur Arnold Sommerfeld lui conseille de partir pour l'université de Göttingen, ce qu'il fait en 1922. À Göttingen, il suit les cours de Richard Courant (qui devient un ami), Edmund Landau et Emmy Noether[4].
En 1924 et 1925, il étudie à l'université de Copenhague avec son ami Harald Bohr. Ils publient ensemble, en 1926, un article sur les équations différentielles[5]. Ce sera le seul article de mathématiques pures publié par Otto Neugebauer[4].
Au cours de ses études de mathématiques, Otto Neugebauer se prend de passion pour l'Égypte antique. En 1926, il publie sa thèse, qui concerne les fractions égyptiennes dans le papyrus Rhind. Il obtient un poste de Privatdozent à l'université en 1927 et commence à s'intéresser aux mathématiques mésopotamiennes. Il se marie avec Grete Bruck. Il apprend l'akkadien à Rome et entreprend des recherches pour découvrir des textes anciens et les publier. En 1928, il participe, à Leningrad, à la préparation de la publication du Papyrus de Moscou[6].
En 1929, il est l'un des cofondateurs de Quellen und Studien zur Geschichte der Mathematik, Astronomie und Physik, chez l'éditeur Springer, une collection dont le sujet est l'histoire des sciences et qui publie à la fois des sources et des analyses. Cette même année naît Margo, le premier enfant d'Otto et Grete Neugebauer. Ils auront un autre enfant Gerry Neugebauer, en 1932[6].
Otto Neugebauer fonde également la revue Zentralblatt für Mathematik und ihre Grenzgebiete en 1931, la collection de monographies Ergebnisse der Mathematik und ihrer Grenzgebiete en 1932 et Zentralblatt für Mechanik en 1933. Il est promu au grade de Extraordinarius en 1932[7].
En , Hitler est nommé chancelier, et en une loi, la loi des pleins pouvoirs, lui confère les pleins pouvoirs. Le , la loi sur la restauration de la fonction publique autorise l'exclusion des fonctionnaires juifs ou politiquement hostiles au nouveau régime. De nombreux scientifiques juifs, dont Emmy Noether, Edmund Landau et Richard Courant sont concernés, et s'exilent. Courant, avant de quitter ses fonctions, désigne Neugebauer pour lui succéder comme directeur de l'institut de mathématiques. Les nazis demandent à Neugebauer de signer un document affirmant sa loyauté envers le nouveau pouvoir. Celui-ci refuse. Ceci suffit pour le considérer comme politiquement insoutenable (« untragbar »). Il est suspendu de l'université et, comme à ses collègues juifs, l'accès-même aux bâtiments lui est interdit[8].