Le near-field communication ou la communication en champ proche (CCP)[1],[2], souvent désigné par son sigle anglais NFC, est une technologie de communication sans fil à courte portée et à haute fréquence, permettant l'échange d'informations entre des périphériques jusqu'à une distance d'environ 10 cm dans le cas général[3]. Cette technologie est une extension de la norme ISO/CEI 14443 standardisant les cartes de proximité utilisant la radio-identification (RFID) qui combinent une carte à puce et un lecteur au sein d'un seul périphérique.
Un périphérique NFC est capable de communiquer avec des équipements ISO/CEI 14443, avec un autre périphérique NFC ou avec certaines infrastructures sans-contact comme les valideurs des transports en commun ou les terminaux de paiement chez les commerçants. La technologie ISO/CEI 14443 équipe des cartes et des lecteurs utilisés dans les transports, dans le commerce ou pour l’accès à certains services publics, et le NFC équipe de plus en plus de terminaux mobiles. En 2011, le NFC équipait en effet 50 millions de tablettes tactiles ou téléphones mobiles[4]. Dotés d’un écran, d’un clavier et d’une connexion internet, ces terminaux NFC ont un fort potentiel d’usages en favorisant les interactions entre les machines, les objets et un contexte (voir internet des objets).
Au contraire d'autres techniques de radio-identification ou du bluetooth dont la portée est d'une dizaine de mètres, la technique NFC n'est utilisable que sur de très courtes distances (quelques centimètres). Elle suppose une démarche volontaire de l'utilisateur et normalement ne peut pas être utilisée à son insu (en dehors des cas ci-dessus). Mais cela n'exclut pas la collecte des données NFC par le système lui-même, qui reste capable de conserver l'historique des usages de l'utilisateur utilisant cette technique de communication. En mai 2010, à l'occasion d'un test des services sans contacts déployés à Nice, la Commission nationale informatique et liberté a énoncé[6] les grands principes pour que les services sans contact respectent les règles françaises en matière de protection des données personnelles.
Des organismes autre que l'ISO/CEI, tels que l'ECMA ou l'ETSI, ont également normé des usages ou techniques basées sur le NFC.
Esteban est un consortium international créé pour promouvoir la technologie NFC par Sony et Philips (aujourd’hui NXP Semiconductors) en 2004[7]. Il a été rejoint notamment par Nokia, Samsung, Panasonic, et compte début 2012 140 membres[7],[8].
Sony et Philips-NXP travaillent ensemble sur cette technologie depuis 2002, et ont chacun développé leur propre carte NFC : respectivement FeliCa et Mifare[9].
Le NFC autorise de nombreux usages, certains se situent directement dans la continuité des cartes sans contact (billettique, paiement, accès...), d'autres sont fondés sur l'interaction de l'individu avec son environnement : objets, personnes...
En 2012, les services NFC commencent à voir le jour un peu partout dans le monde et notamment en Corée[11], en France[12] et en Turquie. Quelques exemples d'usages :
En 2016, le nombre de cartes de paiement sans contact est estimé à 31,5 millions en France, sans que les utilisateurs en soient toujours conscients[3].
En 2017, Wax Tailor réalise By Any Remixes Necessary, premier vinyle au monde équipé d'une puce NFC[14],[15].
Le paiement sans contact basé sur le NFC est d'une grande facilité d'usage, ce qui n'est pas toujours compatible avec une sécurité efficace. Début 2016, des hackers allemands du Chaos Computer Club ont présenté des failles dans les protocoles de communications. La plus importante concerne le protocole utilisé (principalement en Allemagne) entre la carte et le terminal de paiement sans contact. Elle est due à une mauvaise implémentation du code d'authentification du message. Une personne mal intentionnée munie d'un smartphone et d'une application spécifique peut récupérer des informations confidentielles telles que le numéro de la carte bancaire et sa date d'expiration (pas de récupération de nom, cryptogramme ou historique d'opération), à condition de placer le smartphone à quelques centimètres de celle-ci[3].
La société française AirTag a affirmé avoir lancé le premier kit de développement logiciel pour communication en champ proche en 2008[16]. La diffusion du NFC passe par des services sans contact nombreux, fonctionnant partout, quel que soit son opérateur, sa banque ou son modèle de terminal NFC :
En 2008, le gouvernement français a créé le Forum des services mobiles sans contact (Forum SMSC) pour fédérer les acteurs et préparer un déploiement à grande échelle des services NFC. Un projet pilote a ainsi été élaboré à Nice qui a démarré en mai 2010. Un projet qui a pour particularité d’associer quatre opérateurs mobiles et de reposer sur des mobiles NFC commercialisés (et non prêtés comme lors des précédentes expérimentations) permettant l’accès à plusieurs services (transport, paiement, visite[21]). À la suite de ce projet, le gouvernement a décidé de favoriser le déploiement national des services NFC avec la désignation de neuf territoires leaders du sans contact mobile[22] : Bordeaux en coordination avec Pessac, Caen en coordination avec la Manche, Lille, Marseille, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Enfin, en mai 2011, dans le cadre du programme des investissements d'avenir, un appel à projets « Déploiement des services mobiles sans contact NFC », doté de 20 millions d'euros a été lancé. Sur la cinquantaine de dossiers déposés par les collectivités locales, 17 ont été présélectionnés fin 2011[23] : Besançon, Bordeaux, Caen (avec Manche Numérique), Dijon, Grenoble, Lille, Marseille, Mulhouse, Nice, Reims, Rennes, Strasbourg, Toulon, Toulouse et Paris. Les projets des collectivités locales portent sur le paiement, la billettique sur téléphone mobile, la création de parcours touristiques ou encore de services en ville (par exemple, accès à la piscine, à la bibliothèque). Les projets de Caen[24], Bordeaux[25], Strasbourg[26] sont avec celui de Nice les plus avancés.
Aux États-Unis, plusieurs acteurs privés se sont positionnés sur le NFC. Google a lancé en mai 2011 un porte-monnaie électronique baptisé Google Wallet disponible sur téléphone mobile, et notamment le Samsung Galaxy S II et le Nexus S. Le système d’exploitation pour mobiles et tablettes Android, soutenu par la firme américaine, supporte désormais la technologie NFC dans ses versions 2.3 et 2.4. Pour Google, le NFC s’inscrit dans la continuité de sa stratégie[27] visant à proposer aux annonceurs des publicités très ciblées via sa connaissance très fine des achats (et leur localisation) des utilisateurs de son porte-monnaie électronique. Plusieurs expérimentations du Google Wallet sont en cours aux États-Unis, notamment à New York et San Francisco. Google a des partenariats avec Ingenico pour le terminaux de paiement et MasterCard, côté opérateur de carte bancaire. Face à Google, les opérateurs AT&T, Verizon wireless et T-Mobile ont créé Isis[28]), une coentreprise pour développer leur propre porte-monnaie électronique NFC. ISIS a passé un accord avec les opérateurs de cartes bancaires (Visa, Master Card, American Express et Discover). Salt Lake City est une des premières villes à expérimenter Isis début 2012.
En Corée du Sud, des projets impliquant le NFC sont en cours depuis 2004 avec une forte implication de l’État[29] qui a pour objectifs de faire de la Corée du Sud un leader de l’Internet des objets et de la ville intelligente. En juin 2011 une quinzaine d’acteurs – organisations gouvernementales, opérateurs mobiles, organismes de crédits, constructeurs de mobiles – ont créé sous l’égide du régulateur des télécommunications coréen, la Korea Communications Commission (KCC), la Grand NFC Korea Alliance[30] pour promouvoir le NFC. En janvier 2012, on dénombrait 5 millions de coréens dotés d’un téléphone NFC, chiffre qui devrait atteindre 20 millions en 2012[31]. De nombreux services utilisant le NFC commencent à être déployés : accès aux transports publics et taxis, paiement sur automate automatiques, information contextuelle, couponing, etc.
.« there have been few NFC development tools released. AIRTAG claims its kit is the first »