Muid de Ponte Puñide (es).

Le muid, du latin modius, « la mesure [principale] » est une ancienne mesure de capacité pour les grains et autres matières sèches et également pour les liquides. Au XVIIIe siècle, il est parfois écrit mui ou muy et, concernant les matières sèches, il ne désigne pas un récipient d'une taille particulière mais est un ratio d'autres mesures comme le setier, la mine, le minot, le boisseau. Ce ratio varie selon les régions et la nature des marchandises à mesurer.

Concernant les liquides, et en particulier les vins et alcools, le muid est une des neuf tailles de futaille employées en France pour les stocker[1].

Muid de matières sèches

Galeran comte de Meulan donne au prieuré Notre-Dame de Gournay un muid de sel à prendre à Meulan et cinq mille harengs à prendre à Pont-Audemer. Beaumont, 1165. Archives nationales de France.

Muid superficie

Le muid correspond également à la surface d'une pièce de terre que l'on peut ensemencer avec un muid de grain. Il était dit : "un muid de terre"[4]. De ce fait, de nombreux lieux-dits portent ce nom, souvent avec un multiple ou un qualificatif : Les Trois Muids, Le Petit Muid.

Anecdote

« 26 février 1709 - Sur les dix heures du soir, il parut à Versailles un phénomène fort extraordinaire ; c'étoit comme un feu de la grosseur d'un muid, qu'on vit tomber jusqu'à terre en deux ou trois endroits de la ville, et même assez près du château, et il en avoit paru un presque semblable trois semaines auparavant, ce qu'on attribuoit au froid excessif. »

— Comte de Cosnac & Edouard Pontal, Mémoires du marquis de Sourches sur le règne de Louis XIV[5].

Muid de liquides

Pour les liquides, le muid est une futaille de taille variant selon les régions. Il se divise en demi-muids ou feuillettes, quarts de muids ou quarteaux, et demi-quarts ou huitièmes de muid. Au XVIIIe siècle, il contient 36 setiers[1]. Aux XIIIe et XIVe siècles, les valeurs étaient différentes et le muid parisien valait environ 130 litres[6].

Henri IV décida vers 1590 que le muid de vin serait de 200 pintes de Saint-Denis ou 300 pintes de Paris (soit environ 280 litres)[7].

À Paris, il correspondait à 268,220 litres (huit pieds cubes). Au XVIIIe siècle, un muid de Paris comprenait 36 setiers, chacun comprenant 8 pintes[1].

En province, sa contenance variait de 270 à 700 litres[8].

Voir aussi

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j et k Dictionnaire universel de commerce, tome 3. par Jacques Savary Des Bruslons. 1748.
  2. J.M. Morisot, Tableaux détaillés des prix de tous les ouvrages du bâtiment. Vocabulaire des arts et métiers en ce qui concerne les constructions (maçonnerie), Carilian, 1814 p. 56
  3. Cartulaire de Signy, 1172, Arch. dépar. Ardennes, H203, f° 39-40.
  4. Comité archéologique et historique de Noyon. L'Ancien Noyon : recherches historiques et topographiques sur les rues, maisons, hôtelleries et autres établissements de cette ville avant 1790. Comptes-rendus et mémoires, Tome 23. 1912. p. 38, citation : « Acte d'investiture d'un muid de terre faisant partie du fief... ».
  5. « Mémoires du marquis de Sourches sur le règne de Louis XIV - janvier 1708 - juin 1709 », tome onzième 1891, p. 278.
  6. [1] dans Les mesures du vin en France aux XIIIe et XIVe siècles d'après les mémoriaux de la Chambre des comptes de Paris par Pierre Portet.
  7. Muid sur dico-du-vin.
  8. Paucton. Métrologie ou traité des mesures, poids et monnoies des anciens peuples et des modernes. Paris, 1780.
  9. Dictionnaire du patois normand, Évreux 1879.
  10. Mesures, sur genefourneau.com.
  11. Archives départementales de la Marne, H 459.