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Statue de la Mort, personnifiée par un squelette humain habillé d'un suaire et agrippant une faux, à la Cathédrale Saint-Pierre de Trèves, Allemagne.
La grande faucheuse, tableau de Nikolai A. Tarkhov.

La Mort a été représentée en tant que figure anthropomorphe ou comme personnage fictif dans de nombreuses mythologies et cultures populaires.

La personnification de la mort en tant qu'entité vivante, consciente et sensible, est liée à l'idée de la mort et à son poids historique et philosophique considérable. Selon les langues, elle est un personnage soit féminin, soit masculin. Elle est souvent représentée sous forme d'un squelette (ou d'un corps squelettique présentant quelques rares lambeaux de peau sur certains os), parfois vêtue d'un grand manteau noir à capuche et d'une cape.

Dans le folklore occidental moderne, la Mort est généralement représentée comme un squelette portant une robe, une toge noire avec capuche, et éventuellement avec une grande faux. La Mort est alors connue sous le nom de « la Grande Faucheuse » ou tout simplement « la Faucheuse ».

Ce symbole d'origine italienne est très présent durant tout le Moyen Âge et à la Renaissance, dans les peintures apocalyptiques et macabres comme celle de Pieter Brueghel l'Ancien (Le Triomphe de la Mort). À une époque où la peste noire faisait des ravages, la faucheuse représentait un être terrifiant venu happer les vivants d'un coup de lame. Les allégories de la mort ont été reprises maintes fois dans des œuvres plus récentes, notamment liées à la fantasy, avec la même symbolique qu'à leur origine.

Représentations notables

La Faucheuse est l'une des allégories de la Mort.

Dans les mythologies

Le Triomphe de la Mort, peinture de Pieter Brueghel l'Ancien, XVIe siècle.

Il existe dans toutes les mythologies des divinités qui incarnent la Mort ou certains de ses aspects :

Mythologie hindoue

Dans les écrits hindous connus sous le nom de Vedas, le maître des morts est appelé Yama ou Yamaraj (littéralement le seigneur de la mort). Yamaraj monte un bœuf noir et possède un lasso torsadé avec lequel il attrape les âmes pour les emmener dans sa demeure, Yamalok. Ce sont ses suivants, les Yamaduts, qui portent les âmes jusqu'à Yamalok. Ici, les bonnes et les mauvaises actions sont comptabilisées par Chitragupta, qui autorise alors Yama à décider où iront les âmes dans leur prochaine vie, suivant la théorie de la réincarnation.

On croit que les âmes peuvent renaître sur Terre aussi bien dans un univers paradisiaque qu'infernal, en fonction des actions de la vie passée. Celles qui peuvent se prévaloir d'un bon karma et d'un bon bakhti dans leurs vies atteignent le Moksha, la libération du cycle des morts et des renaissances, ainsi que des souffrances induites par la vie emprisonnée dans le corps. Yama est également mentionné dans le Mahabharata comme un grand philosophe et comme un dévot de Krishna.

De façon intéressante, Yama est aussi connu comme Dharmaraj ou roi du Dharma ou de la justice. Le raisonnement est que justice soit faite équitablement pour tous - s'ils sont vivants ou morts, basé sur leur karma ou leur destin. C'est davantage consolidé par le fait que Yudhishthira, l'aîné des Pândava est considéré comme la personnification de la justice, à Mahabharata où il était né en raison des prières de Kunti à Yamaraj.

Au Japon

Dans le Kojiki, on raconte qu'après avoir donné naissance au dieu du feu Kagutsuchi, la déesse Izanami mourut, blessée par ce feu, et entra dans le royaume de la nuit perpétuelle, Yaminokuni. Par la suite, Izanagi, son époux, la trouva dans le pays de Yomi alors qu'il tentait de la ramener chez les vivants. Hélas, Yomi est situé dans le monde souterrain, et Izanagi retrouva son épouse ravagée par la décomposition. Lors d'une dispute avec lui, Izanami proclama que prendre 1000 vies chaque jour était la preuve de sa position de déesse des morts. Dans la culture populaire, la mort est également représentée sous les traits d’Enma (Yama), Enma Ō ou Enma Daiō (Enma-Roi ou Enma-Grand Roi, traductions de यम रज Yama Raja). Le Yama hindouiste a également inspiré le Yanluo chinois et le Enma japonais. Enma règne sur le monde souterrain, pareil à l'Hadès grec, et décide si les morts vont au paradis ou en enfer. Les parents japonais menaçaient ainsi leurs enfants : s'ils mentaient, Enma leur couperait la langue dans l'au-delà.

Il existe d'autres dieux de la mort, les shinigamis, qui ressemblent à la vision occidentale de la mort sous la forme de faucheuse. Les représentations des shinigamis (le terme est souvent au pluriel en français) sont courantes dans l'art et la fiction du Japon moderne, et totalement absentes dans la mythologie japonaise traditionnelle.

Paganisme slave

Les anciennes tribus slaves voyaient la mort comme une femme vêtue de blanc, tenant à la main des jeunes pousses qui ne fanaient jamais. Être touché par ces pousses faisait tomber dans un sommeil perpétuel. Cette représentation a survécu au christianisme durant tout le Moyen Âge, et n'a été remplacée par l'image plus répandue dans la tradition européenne d'un squelette allant et venant qu'à la fin du XVe siècle.

Paganisme lituanien

Les Lituaniens appelaient la Mort Giltinè, du mot « gelti » qui signifie « piquer ». Giltinè était représentée sous les traits d'une vieille femme laide, avec un long nez bleu et une langue empoisonnée. La légende raconte que Giltinè était une jolie jeune femme enjouée qui fut emprisonnée durant sept ans dans un cercueil. La déesse de la Mort était la sœur de la déesse de la Vie et de la Destinée, Laima, ce qui symbolisait les relations entre le début et la fin de la vie.

Par la suite, les Lituaniens ont adopté la vision chrétienne de la Mort, avec sa robe noire et sa faux.

Dans les trois religions abrahamiques

Les danzas de la Muerte sont représentatives de la crise des Espagnes médiévales.
Elles se nomment Danses macabres en français. Gravure de Guyot Marchant, 1486.

Dans la Bible, le quatrième cavalier de Révélation 6 est appelé la Mort : L'Ange du Seigneur a ainsi fauché 185 000 hommes dans un camp assyrien (2 Rois; 19,35).

Quand Dieu décide de tuer les premiers-nés égyptiens, il ordonne au « destructeur » (shâchath) d'épargner les maisons marquées par du sang sur le linteau et les montants des portes (Exode; 12, 23). L'ange de la destruction mal'ak ha-mashḥit, se déchaîne contre le peuple de Jérusalem (2 Samuel ; 24,15).

Dans les Chroniques (21, 16), le roi David voit « l'ange de Yahvé qui se tenait entre le ciel et la terre, l'épée dégainée à la main, tendue vers Jérusalem »[2].

Dans le livre de Job (33,2), on trouve le terme de « destructeur » (memitim) que la tradition a identifié à « l'ange destructeur » (mal'ake Khabbalah), alors que le livre des Proverbes (26, 14) fait mention des « anges de la mort » (mal'ake ha-mavet). On trouve également le nom d'Azraël comme ange de la mort.

Judaïsme

D'après le Midrash, l'ange de la mort a été créé par Dieu lors du premier jour. Son domaine est le paradis, d'où il atteint la Terre en huit jours, alors même que la pestilence n'en met qu'un. Il possède 6 paires d'ailes.

Christianisme

La Faucheuse sur les tombeaux des églises, ici à la basilique Saint-Pierre-aux-Liens à Rome.

La Mort est quelquefois mentionnée dans le Nouveau Testament, que ce soit sous forme de personnification, ou bien comme un état de fait. Elle est assimilée à l'ange diabolique Samaël. On trouve une allusion dans les Actes des Apôtres (2,24) : « Mais Dieu l'a ressuscité, le délivrant des affres de l'Hadès. Aussi bien n'était-il pas possible qu'il fût retenu en son pouvoir ».

Quelques passages après, cependant, sont plus explicites. L'Épître aux Romains 5 parle de la Mort comme ayant « dominé de la période d'Adam à Moïse », et divers passages dans les Épître parlent du labeur du Christ sur la Croix et sa Résurrection comme une confrontation avec la Mort. Des versets de cette sorte incluent l'Épître aux Romains (6,9) et la Deuxième épître à Timothée (1,10).

La Première épître aux Corinthiens (15,26) affirme, « Le dernier ennemi à détruire est la mort », qui implique que la Mort n'a pas été détruite une fois pour toutes, dans le sens où chaque chrétien doit être amené à vaincre la mort à son tour.

Dans l'Apocalypse, la Mort est mentionnée comme un personnage capable de monter à cheval :

6:8 Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre[3].

Au Mexique

La Calavera Catrina, de José Guadalupe Posada (1913).
Articles détaillés : Jour des morts (Mexique) et Catrina.

La christianisation de la société mexicaine s'est faite par le syncrétisme religieux avec les rituels et les croyances mésoaméricaines.

Il en résulte, dans la tradition chrétienne (et même laïque) du Mexique contemporain, que la Mort est symbolisée sous des formes héritées à la fois des coutumes mésoaméricaines, chrétiennes et mexicaines. Pour la fête des morts, en particulier, on met en scène la Mort par de nombreuses représentations, telles que la Catrina ou les calaveras.

Islam

Dans la tradition islamique, l'Ange de la Mort s'appelle Malak Al Mawt. Qui se traduit littéralement par ange de la mort.

Al-Ghazâlî, dans son ouvrage La perle précieuse (Ad-Doura al-fâkhira)[4] compile un ensemble de traditions, issues du Coran, de la sunna, des sentences des maîtres spirituels rapportées sous forme symbolique, relatives à la mort en islam[note 1].

Dans les arts et la culture populaire

Le personnage de la Mort apparaît dans de nombreuses œuvres de fiction, que ce soit des films dramatiques ou comiques, de science-fiction ou de fantasy.

Contes populaires

Filmographie

Cinéma

Télévision

Séries
Animation

Littérature

Le Fantôme de Noël futur montre sa tombe à Ebenezer Scrooge dans Un chant de Noël.

Roman

Bande dessinée

Musique

Jeux vidéo

Iconographie

Notes et références

Notes

  1. En voici quelques-unes :
    • Quand le mort a été mis dans sa tombe et que la terre a été recouverte sur lui, la fosse l'interpelle en ces termes : « Autrefois tu te réjouissais au-dessus de moi et maintenant les vers te mangent dans mes entrailles ». Elle ne cesse de lui infliger autant de paroles dures et de réprimandes jusqu'à ce que la terre ait été entièrement aplanie au-dessus de lui.
    • Vient ensuite le tour de l'Ange appelé Rouman d'interpeller le défunt. En effet, on rapporte qu'Ibn Mas'oud a dit : O envoyé de Dieu ! Quelle est la première chose que rencontre le mort après son entrée dans la tombe ? Il lui dit : O Ibn Mas'oud ! Tu me pose là une question que personne d'autre ne m'a faite avant toi. La première chose qui lui arrive, c'est un Ange appelé Rouman qui l'interpelle. En effet, cet Ange qui sillonne les tombes l'interpelle en ces termes : O serviteur de Dieu! Tu vas transcrire tous tes actes. Le mort lui répond : Je n'ai ni encrier ni papier. L'Ange lui dit : Quoi donc ? Ton linceul sera ton papier, ta salive ton encre et ton doigt ta plume, puis il lui coupe un morceau de linceul et le mort se met à écrire, quand bien même il n'aurait pas su écrire pendant sa vie terrestre. Il écrit alors et se souvient de ses bonnes et de ses mauvaises actions comme s'il les avait faites toutes en un seul jour. Ensuite, l'Ange plie ce morceau d'étoffe et l'enroule autour du cou du mort. Puis l'Envoyé de Dieu récite ce verset : Nous attachons son destin au cou de chaque homme (Coran S.17/V.12).
    • Une fois cela terminé, le mort voit entrer auprès de lui les deux Provocateurs de la tombe. Ce sont deux Anges noirs qui déchirent la terre avec leurs dents; leur longue chevelure traîne sur le sol, leur voix gronde comme le tonnerre, leurs yeux brillent comme l'éclair et leur souffle s'apparente au vent mugissant. Chacun d'eux tient à la main une barre de fer si énorme que toutes les créatures, humains et Djinns, ne pourraient la soulever ensemble. Si l'un de ces deux Anges frappait la plus grande montagne avec cette barre, il l'anéantirait. Quand l'âme aperçoit ces deux Anges, elle tremble d'épouvante puis s'enfuit et se réfugie dans les narines du mort. Elle fait ainsi renaître la vie dans la poitrine du défunt qui reprend l'apparence qu'il avait à ses derniers instants. Il ne peut pas se mouvoir mais il voit et entend autour de lui. Alors les deux Anges l'interrogent violemment et l'interpellent sauvagement. À ce moment, la terre devient pour lui comme de l'eau : il peut se mouvoir à son aise et ne rencontre pas d'obstacle. Ces deux Anges lui disent alors : Qui est ton seigneur ? Quelle est ta religion ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta Qibla ?. Il est dit que celui que Dieu a assisté et raffermi par une parole ferme leur répond : Qui vous a demandé de vous charger de moi?. Puis il ajoute : Dieu est mon seigneur, Mohammed est mon prophète, l'Islam est ma religion. C'est la réponse que ne peuvent formuler que les élus qui savent vraiment. Alors l'un des deux Anges dit à son compagnon : Il dit vrai. Nous ne pouvons le maltraiter, car il connaît sa preuve. Ils agrandissent le tombeau au-dessus de lui en lui donnant la forme d'une voûte immense, et ils lui ouvrent sur son côté droit une porte donnant sur le Paradis. Ensuite, ils tapissent sa tombe de soie et la décorent de plantes aromatiques provenant du Paradis, et lui font parvenir la brise et les odeurs de celui-ci. Ses œuvres terrestres viennent vers lui, sous la forme de la plus aimable des créatures pour lui tenir compagnie, s'entretenir avec lui et remplir sa tombe de lumière. Ainsi, le mort ne cesse de se réjouir et de jubiler aussi longtemps que dure le monde terrestre et tant que la dernière Heure n'a pas sonné, car rien ne lui est plus agréable que de la voir arriver.
    • Mais il y a des hommes qui n'arrivent pas à articuler des réponses correctes lors de leur interrogatoire avec les deux Anges. Ainsi, l'homme dont la foi était imparfaite, inférieure à la vraie foi, ne peut répondre correctement : Dieu est mon seigneur et se met à balbutier d'autre paroles. Alors les deux Anges lui administrent un coup si brutal que tout son tombeau prend feu, puis s'éteint pour quelques jours avant de s'embraser de nouveau. Tel est l'état de cet homme aussi longtemps que dure le monde terrestre.
    • Il y en a aussi qui éprouvent beaucoup de difficultés et n'arrivent pas à dire : l'Islam est ma religion, à cause d'un doute qu'ils entretenaient ou d'une tentation qui les avait assailli au moment de leur agonie. Alors ils les frappent d'un seul coup et leur tombeau s'embrase comme celui du précédent.
    • Tel autre éprouve bien des difficultés pour dire : Le Coran est mon Guide, car il le récitait sans tenir compte de ses enseignements, sans appliquer ses commandements et sans respecter ses interdits. Il le parcourait toute sa vie et n'en tirait aucun profit pour son âme. Aussi, le traite-t-on comme les précédents.
    • Il y en a aussi dont l'œuvre terrestre se métamorphose sous l'apparence d'un animal pour les châtier dans leur tombeau en proportion de leur degré de culpabilité. On rapporte également dans les récits traditionnels que pour d'autres hommes leurs œuvres se métamorphosent en pourceaux.
    • Il y en a encore qui n'arrivent pas à dire : Mohammed est mon prophète parce qu'ils ont négligé sa Sunna (parole et acte du Prophète qui constituent un modèle de comportement pour les fidèles). De même, il y a celui qui n'arrive pas à dire : La Kaaba est ma Qibla, à cause du manque de scrupules dans sa prière ou de négligence dans l'accomplissement de ses ablutions mineures, ou à cause de ses retournements dans ses prières ou du mauvais accomplissement des gestes de son Soujoud (prosternation).
  2. Attention, si en français on dit « la » Mort, en anglais et dans la traduction de Patrick Couton elle est bien un personnage masculin (NdT).

Références

  1. Commelin, Pierre Maréchaux, Mythologie grecque et romaine, Paris, éd. Nathan, coll. Lettres Sup, 2002
  2. Toutes les traductions de la Bible proviennent de la Bible de Jérusalem, Paris, éditions du Cerf, 2001.
  3. Apocalypse 6:8, traduction Louis Segond domaine public (LSG), sur BibleGateway
  4. Une traduction par Mohamed Al Fateh est disponible aux éditions Iqra.
  5. (en) Yana Hashamova, Beth Holmgren et Mark Lipovetsky, Transgressive Women in Modern Russian and East European Cultures: From the Bad to the Blasphemous, vol. 26, Taylor & Francis, coll. « Routledge Research in Gender and History », , 216 p. (ISBN 978-1-317-35456-7, lire en ligne), p. 78
  6. PHEBE LEROYER-ROUSSEL, BUREAU DES AMES : livre i., BOOKS ON DEMAND, (ISBN 2-322-40688-0 et 978-2-322-40688-3, OCLC 1325663356, lire en ligne)
  7. Présentation sur le site de l'éditeur, lelombard.com (consulté le 31 octobre 2017).
  8. « On a lu… La Petite Mort(e) de Davy Mourier », Déborah Gayd, Dailymars.net, 8 novembre 2016.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes