Massacre de Wassy
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Massacre de Wassy
gravure de Franz Hogenberg, fin du XVIe siècle.

Date
Lieu Wassy
Morts 20 à 74 protestants
Blessés 150 à 200
Guerre Guerres de Religion
Coordonnées 48° 29′ 59″ nord, 4° 56′ 54″ est
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Massacre de Wassy
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Massacre de Wassy
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Massacre de Wassy

Le massacre de Vassy (aujourd'hui Wassy) est un événement survenu le à Vassy (bourg de la principauté de Joinville dont le seigneur est le duc de Guise) au cours duquel une cinquantaine de protestants furent tués, et environ cent-cinquante blessés par les troupes du duc de Guise. Cette affaire déclenche la marche à la guerre du premier conflit des guerres de Religion en France.

Le massacre de Vassy intervient six semaines après la signature de l'édit du par lequel le roi autorisait les protestants à se rassembler publiquement à l'extérieur des villes closes pour célébrer leur culte.

Déroulement de la journée

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François de Lorraine, duc de Guise.
Massacre de Wassy, , gravure de Tortorel et Perrissin.

Le dimanche , François de Lorraine, duc de Guise et prince de Joinville, chef charismatique des catholiques, se rendant à Paris, passe avec son escorte sur ses terres de Vassy, en Champagne. Il est accompagné de son épouse Anne, de leur fils Henri et de son frère le Cardinal de Lorraine.

Il apprend qu’une assemblée de protestants se tient dans une grange située à l’intérieur de la ville, ce qui constitue une entorse à l'édit de janvier qui n'autorise le culte protestant qu'à l'extérieur des villes. Envoyés sur place pour interrompre le culte, ses émissaires reçoivent de la part des protestants un mauvais accueil. L’altercation dégénère en violence, les insultes et les pierres pleuvent sur les troupes de Guise. Arrivé entretemps sur les lieux, le duc est lui-même touché. L’assaut de la grange par ses troupes dégénère en massacre. Il fait chez les protestants une cinquantaine de morts, dont des femmes et des enfants, et environ cent cinquante blessés. Le pasteur Morel est arrêté, traîné sur une échelle et enfermé à Saint-Dizier.

Dans les jours suivants, les principaux magistrats de la ville et les notables protestants survivants, au total une quarantaine de personnes, sont inculpés de sédition, destruction de chapelles et bris de croix, ou encore d'expulsion d'ecclésiastique et autres contraventions aux édits royaux. Le Parlement les condamne le à la prison, ou à défaut au bannissement avec saisie de tous leurs biens. Aucun des représentants du duc de Guise n'est en revanche inquiété[1].

Comme elle implique la responsabilité personnelle du duc François de Guise, ennemi du parti protestant, la nouvelle du massacre suscite aussitôt une immense émotion. Si François de Guise parle dans ses lettres d’un accident, dans chaque camp les partisans de la guerre se persuadent au contraire d'une préméditation de sa part et se croient autorisés à lancer la lutte ouverte.

Après le massacre de Vassy, le duc de Guise fit entrer tous les hommes valides dans la milice bourgeoise de Paris et fit lever par le prévôt des marchands un régiment de 1 500 hommes (12 enseignes) pour la garde de la ville.

Conséquences

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La nouvelle du massacre parvient rapidement aux oreilles de la couronne. La régente vit l'événement comme un affront et décide de faire venir le duc de Guise au gouvernement et met en place un Triumvirat, composé du duc de Guise, du connétable Anne de Montmorency et du maréchal de Saint-André.

Le camp protestant, dirigé par Louis de Condé, décide de s'armer et de se préparer à la guerre afin d'affronter les armées du duc de Guise. Les deux camps vont obtenir des soutiens de la part d'autres dirigeants européens, à savoir la reine Élisabeth Ire (reine d'Angleterre) pour les protestants et Philippe II (roi d'Espagne) pour le camp catholique.

Littérature

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Dans son roman Une colonne de feu, l'écrivain Ken Follett donne un récit du massacre.

Controverses

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Le massacre de Wassy fit l'objet, dans chaque camp, d'une importante récupération politique. Jusqu'au XXe siècle, il anima la controverse entre historiens catholiques et protestants.

Notes et références

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  1. Valois 1913, p. 219-221.

Annexes

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Sources primaires imprimées

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Bibliographie

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Articles connexes

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