Naissance | |
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Décès |
(à 73 ans) Saint-Raphaël (Var, France) |
Nom de naissance |
Marguerite Donquichotte |
Nationalité | |
Activités |
Mouvement | |
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Genre artistique | |
Distinction |
Prix Femina 1910 |
Marguerite Audoux, née Marguerite Donquichotte[1] est une romancière française, née le à Sancoins (Cher) et morte le à Saint-Raphaël (Var). Elle est connue pour son roman Marie-Claire, qui reçoit le prix Fémina en 1910 et qui donne son nom au magazine féminin Marie Claire créé en 1937.
Le père de Marguerite Audoux est charpentier, sa mère est journalière. Celle-ci meurt de phtisie lorsque Marguerite Audoux est âgée de trois ans. Marguerite Audoux et sa sœur aînée Madeleine sont confiées à une tante. Puis elles sont placées à l'orphelinat de Bourges. En 1877 à l'âge de 14 ans, Marguerite Audoux est placée, en tant que bergère et servante de ferme, en Sologne à Sainte-Montaine, près d'Aubigny-sur-Nère. Elle se réfugie le soir dans la lecture. À 18 ans, elle part s'installer à Paris. Elle exerce le métier de couturière. Pour compléter son salaire, elle travaille à la Cartoucherie de Vincennes ou à la buanderie de l’Hôpital Laennec. Elle écrit la nuit. Elle souffre des yeux et les médecins lui conseillent d'arrêter la couture sous peine de devenir aveugle[2].
En 1895, elle ouvre un atelier et prend définitivement le nom de sa mère : Audoux[3]. Sa sœur Madeleine lui confie sa fille Yvonne. À l'insu de sa tante, celle-ci se prostitue dans le quartier des Halles de Paris. Jules Lehl, alias Michel Yell (d), un ami d'André Gide, rencontre la jeune femme et entretient une relation avec elle. Quand il prend conscience de la situation, il va voir Marguerite Audoux, la tante d'Yvonne. Il s'installe avec elle. En 1904, Michel Yell présente à Marguerite Audoux un groupe d’intellectuels, écrivains et artistes, parmi lesquels figurent Charles-Louis Philippe, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud, Léon Werth et Francis Jourdain, avec lesquels, jusqu'en 1907, elle tient un cénacle littéraire à Carnetin[4].
Michel Yell découvre que Marguerite Audoux, qui vit depuis 1908, rue Léopold-Robert, écrit ses souvenirs. Par l'entremise de Frantz Jourdain, père de Francis Jourdain, Michel Yell présente le manuscrit de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau. Celui-ci règne en maître dans la République des Lettres. Il est alors dépressif, et fait comprendre à Michel Yell qu’il n’est, pour l’heure, plus prêt à défendre quiconque. Il prend cependant le manuscrit, commence à le lire, et le termine avec enthousiasme pour ensuite aller le proposer aux éditeurs : Eugène Fasquelle l'accepte.
Le roman est publié sous le titre de Marie Claire. Il est présenté pour le prix Goncourt[3]. Il reçoit le Prix Femina le . Les ventes dépassent les cent mille exemplaires. Il est traduit en allemand, en anglais, en espéranto, en russe, en catalan, en suédois, en espagnol, en danois, en slovène.
Dix ans plus tard, en 1920, L’Atelier de Marie-Claire est publié. Le cercle d'amis qui se réunissaient chez Marguerite Audoux ou à Carnetin n'existe plus : Michel Yell est parti en province en 1912, Alain-Fournier est mort en 1914, Charles-Louis Philippe en 1909, Octave Mirbeau en 1917. Ce second roman est tiré à douze mille exemplaires. En 1926, Marguerite Audoux publie De la ville au moulin, puis La Fiancée, un recueil de contes que Flammarion édite en 1932, et enfin Douce Lumière, roman posthume qui sort fin 1937. Ces romans sont des tableaux sociaux et décrivent le travail des femmes et les conditions de vie de celles-ci, les difficultés des relations amoureuses, la mort subite des enfants, le retour du front des hommes mutilés[5].
La romancière, décédée le , est inhumée à Saint-Raphaël, où elle a terminé son existence.