Le maillet, composé d'un manche et d'une tête symétrique, se distingue de la masse et du marteau par le matériau dont est constituée cette tête, traditionnellement en bois, mais aussi en caoutchouc, plastique, etc. Cette particularité permet à l'outil qu'il percute (par exemple un ciseau) de pénétrer dans le matériau travaillé (pierre, bois, etc.) sans onde de choc perturbatrice.
Attesté depuis l'Antiquité, classé parmi les outils dits à percussion lancée, le maillet a été utilisé aux époques de rareté du fer. On n'en trouve aucune trace ni en Grèce, ni dans l'Empire romain, sauf dans les représentations du Dieu au maillet[1].
La plus ancienne représentation médiévale date du XIIe siècle. À partir du XIIIe siècle on en a des représentations de plus en plus fréquentes, dont l'importance diminue ensuite à la Renaissance[1].
J.M.R. Morisot a défini en 1814 le maillet suivant les métiers où il est utilisé :
Le maillet du sculpteur est doté d'une tête en forme de tronc de cône renversé. Cette tête circulaire permet de garder la même puissance de frappe quel que soit le point d'impact.
Le maillet tonneau est utilisé en carrosserie pour le planage.
L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers définit le maillet suivant les disciplines ou les métiers qui l'utilisent : arts mécaniques, fontainier, architecture, artificier, bijoutier, charpentier, bourrelier, cartier, ceinturier, charron, ardoisier, ferblantier, fourbisseur, plombier, tabletier-cornetier, tonnelier, verrerie, blason. En chirurgie, est utilisé un maillet de plomb et en marine un maillet de calfat. En outre, le maillet est un terme spécifique des moulins à papier[8].
Le maillet et le marteau peuvent symboliser l'intelligence, et représenter l'activité formatrice ou démiurgique[réf. nécessaire].
En mythologie celtique gauloise, Sucellos (latinisé en Sucellus) est porte-maillet ou porte-merlin[réf. nécessaire].
Dans la mythologie japonaise, le maillet est l'instrument magique, avec lequel le dieu du bonheur et de la richesse, Daikoku, fait surgir de l'or[9].
En Bretagne, au XIXe siècle encore, on posait le maillet bénit (en breton : mell benniget) sur le front des agonisants pour leur faciliter le passage, l'envol de l'âme.[réf. nécessaire].
Dans une tradition catholique romaine le doyen du Sacré Collège, d'un coup de marteau en métal précieux ou encore en ivoire, frappe le front du Pape qui vient d'expirer, avant de proclamer sa mort[9].
Selon les auteurs Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, la symbolique maçonnique du maillet est le symbole de l'intelligence qui agit et persévère ; elle dirige la pensée et anime la méditation de celui qui, dans le silence de sa conscience, cherche la vérité[9].
Au cours des tenues maçonniques, trois maîtres possèdent et utilisent un maillet : le vénérable maître qui préside les travaux, le premier et le second surveillant qui l'assistent[10].