Le leblouh (arabe : البلوح (lə-blūḥ)) est une coutume de gavage forcé des femmes et des filles, parfois dès l'âge de 6 ans et jusqu'à 19 ans, dans des pays où la tradition considère que l'obésité est un trait désirable[1],[2],[3].
Le leblouh vise à améliorer les perspectives de mariage dans certaines sociétés où un fort volume corporel est associé à la prospérité. Dérivée de traditions touaregs, cette pratique est surtout présente dans des zones rurales, elle existe dans plusieurs pays d'Afrique : Mauritanie[4],[5],[6],[7],[8], Niger[9], Ouganda[10], Soudan[11], Tunisie[9] (notamment chez certains séfarades[12]), Nigeria[13],[14].
La pratique du gavage des femmes et des filles remonte au XIe siècle et elle connaît un regain de faveur en Mauritanie après le coup d'État de 2008[15]. Néanmoins, la génération des jeunes Mauritaniens n'apprécie guère cet engraissement[16].
De vieilles femmes, surnommées « engraisseuses », forcent des filles à absorber d'importantes quantités de nourriture et de liquide[15], leur infligeant des punitions corporelles en cas de refus. D'ordinaire, afin de devenir grosse, une enfant de 6 ans était obligée, chaque jour, de boire 20 litres de lait de chamelle et manger deux kilos de millet pilé mélangé à deux tasses de beurre.
Malgré les sévices imposés par cette tradition, les mères déclarent qu'il n'existe pas d'autre moyen d'assurer un avenir prometteur à leurs enfants[15],[16].