La Revue anarchiste fait suite à L'En-dehors, lorsque la répression oblige Zo d’Axa à cesser la parution du journal[1]. Elle est fondée, en , par André Ibels[2] et Charles Chatel[3]. Cette première revue est à la fois littéraire, artistique, critique et de documentation[4]. Elle publie 8 numéros d'août à [5]. Elle ouvre ses colonnes à des théoriciens et des écrivains, en particulier Charles Albert, René Chaughi, Bernard Lazare, Gabriel Randon (futur Jehan-Rictus). Félix Fénéon tient la rubrique Des faits d’août à [1].
À son tour victime de la répression en , elle est renommée La Revue libertaire[n 1] qui publie cinq numéros de à [6],[7],[8],[9] et s'interrompt du fait de l'arrestation de Charles Chatel, inculpé dans le « Procès des Trente » ()[10],[11],[12].
On trouve en exergue, sous le titre du premier numéro, cette citation tirée d’Henrik Ibsen : « L’État est la malédiction de l’Individu »[1]. À noter, dans le même numéro, la reproduction en placard du texte d'Élisée ReclusVoter, c’est abdiquer, sous le titre Le droit de suffrage[13]. Avant de passer à l’acte, Auguste Vaillant envoie une poésie intitulée Rêves étoilés à la rédaction de la revue, qui la reproduit en fac-similé après l’attentat[1]. Les contributeurs notoires sont Henri-Gabriel Ibels, René Chaughi, Félix Fénéon[14],[15], Bernard Lazare[16], Charles Albert, et Jehan-Rictus.
En , à Paris, sort le premier numéro de La Revue anarchiste d'abord sous-titrée Cahiers mensuels d'études et d'action[22] puis Organe trimestriel de documentation et d'études, cette publication n'est liée à aucune organisation et attire des anarchistes individualistes. Elle cesse sa publication en .
↑En France, à la suite des lois votées dans l'urgence les 11 et 15 décembre 1893 et le 28 juillet 1894, interdisant tout type de propagande, les anarchistes s'emparent du mot libertaire pour s'identifier et poursuivre leurs activités, notamment éditoriales. Ces lois « anti-anarchistes » ne seront abrogées qu’en 1992 (voir legifrance.gouv.fr.
↑ abc et dCaroline Granier, « Nous sommes des briseurs de formules » : les écrivains anarchistes en France à la fin du dix-neuvième siècle, thèse de doctorat en lettres modernes sous la dir. de Claude Mouchard, Université Paris-VIII, 2003, lire en ligne.
↑Constance Bantman, Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914 : Échanges, représentations, transferts, Thèse de doctorat en langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes, Université Paris 13 Nord, 2007, page 68, lire en ligne.