La Boisserie
La façade de la Boisserie couverte de vigne vierge.
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Lieux et objets de la vie du général de Gaulle
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Commune
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1, rue du Général-de-Gaulle
52330 Colombey les Deux Églises
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Le domaine de La Boisserie, ancienne résidence personnelle du général de Gaulle à Colombey les Deux Églises en Haute-Marne, est depuis [1] un musée ouvert à la visite, propriété de la famille de Gaulle et ancienne propriété de l'amiral Philippe de Gaulle.

Historique

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La Boisserie.

Cette maison, construite aux environs de , devient la brasserie du village de Colombey, fondée en , et le domaine porte pendant longtemps le nom de « la Brasserie », avant de passer progressivement à celui de « la Boisserie ». Cette gentilhommière de quatorze pièces, recouverte de vigne vierge et entourée d'un vaste terrain de 2,5 ha, comporte un rez-de-chaussée de trois pièces avec un seul étage disposant de six chambres, complétée d'un pavillon adjacent[2].

Avant son achat par la famille de Gaulle, l'écrivain américain Eugène Jolas et son épouse, la traductrice Maria McDonald (parents de la compositrice Betsy Jolas), louent un temps la propriété[3].

C'est le que le lieutenant-colonel Charles de Gaulle et son épouse Yvonne font une « bonne affaire » en l'achetant en viager. À l'époque, la propriétaire des lieux, Alice Bombal, veuve d'un architecte parisien, en propose le viager au prix de 45 000 francs — à une époque où une voiture 7 CV Citroën vaut 17 000 francs — contre une rente annuelle de 6 000 francs. Alice Bombal meurt deux ans après la vente, se noyant dans sa baignoire[4].

Le couple désire que leur benjamine Anne, trisomique gravement handicapée, bénéficie du grand air de la campagne champenoise dans cette maison de vacances et soit protégée de l'indiscrétion du public. Anne de Gaulle aime d'ailleurs particulièrement les séjours à la Boisserie, jusqu'à sa mort en . De plus, la résidence est, avant la guerre, proche de l'affectation du colonel de Gaulle au 507e régiment de chars de combat, cantonné à Metz de à . Si en de Gaulle y apprend la nouvelle du pacte germano-soviétique, la famille n'y vient pas souvent durant cette décennie. Le , les biens du Général sont confisqués et une vente publique est organisée mais personne ne se portera acquéreur de la Boisserie[5].

La Boisserie n'est pas une habitation luxueuse : au moment de l'acquisition, elle n'est raccordée ni au réseau d'eau, ni au réseau téléphonique. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, après qu'elle a été pillée et partiellement incendiée en , les principales améliorations sont apportées, comme l'eau chaude et le chauffage central. En , de Gaulle fait construire la tour hexagonale en moellons coiffée de vieilles tuiles du pays, au rez-de-chaussée de laquelle il installe son cabinet de travail d'où, d'un regard, il peut embrasser le paysage immense et sauvage[5].

De Gaulle aime venir se reposer dans ce qu'il considère comme sa vraie et sa seule demeure, notamment lors de sa « traversée du désert » politique. Il écrit par exemple : « Colombey me manque. Je ne me vois pas vivre ailleurs ». Il s'y réfugie pour prendre les décisions importantes, dans le calme et la solitude. Même élu président de la République française, il refuse au départ de séjourner à l'Élysée, contrairement au protocole. Il finit par habiter le palais présidentiel mais continue de passer beaucoup de temps et un week-end sur deux en famille à Colombey. En , de Gaulle démissionne et se retire dans sa maison avec son épouse. Il y meurt le [5].

Yvonne de Gaulle réside à la Boisserie jusqu'en , date à laquelle elle la quitte définitivement pour Paris, où elle entre à la maison de retraite des sœurs de l'Immaculée-Conception. Elle meurt un an plus tard à l'hôpital du Val-de-Grâce, à l'âge de 79 ans, le , veille du 9e anniversaire de la mort de son mari.

La maison et son parc, y compris la clôture donnant sur la rue, sont inscrits aux monuments historiques par un arrêté du [6].

La résidence est labellisée Maisons des Illustres en .

Musée

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Les charges financières de l’entretien de la propriété étant devenues trop lourdes, la Boisserie est devenue un musée ouvert au public. On peut notamment y voir :

Dans la fiction

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Des scènes de la mini-série De Gaulle, l’éclat et le secret () avec Samuel Labarthe ont été tournées à la Boisserie[11].

Notes et références

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Notes

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  1. Les rayons de livres sont barrés par une tige de métal anti-vol.
  2. Protégé par une porte vitrée, le bureau ne se visite pas.
  3. Le général allait régulièrement se confesser à l'abbaye de Clairvaux.
  4. C'est toujours la même famille d'agriculteurs qui fait les foins.

Références

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  1. « La Boisserie, la demeure familiale des De Gaulle - Fondation De Gaulle », sur Fondation Charles de Gaulle (consulté le )
  2. François Malye 2014, p. 34.
  3. Jean Lacouture 2010, p. 187.
  4. Jean-Marc Philibert 2011, p. 123.
  5. a b et c Jacques de Saint-Victor, « À Colombey, la Boisserie, rêve rustique du Général », Le Figaro, 18-19 juillet 2020, p. 21.
  6. « Maison dite "la Boisserie" », notice no PA52000023, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Florence d'Harcourt 2007, p. 292.
  8. André Malraux 1976, p. 646-648.
  9. Étienne de Montety, « Charles de Gaulle, une saison pour changer de République », Le Figaro, samedi 15 / dimanche 16 juillet 2017, page 21.
  10. Ghislain de Montalembert, « Piscine hors sol ou enterrée ? », Le Figaro Magazine, semaine du 29 juin 2018, p. 30.
  11. Constance Jamet, « Silence, on tourne de Gaulle à l'Élysée ! », Le Figaro,‎ 1er-2 février 2020, p. 39.

Bibliographie

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Voir aussi

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Articles connexes

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