Koumac
Koumac
Vue de la baie des Sables prise depuis Pandop avec le massif de Tiébaghi en arrière-plan
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité Nouvelle-Calédonie
Province Province Nord
Aire coutumière Hoot ma Waap
Maire
Mandat
Wilfrid Weiss
2020-2026
Code postal 98850
Code commune 98812
Démographie
Gentilé Koumacois
Population
municipale
3 981 hab. (2019 en diminution de 6,37 % par rapport à 2014)
Densité 7,2 hab./km2
Ethnie Européens : 40,1 %
Kanak : 30,8 %
Métis : 13,1 %
Asiatiques : 1,2 %
Ni-Vanuatu : 0,7 %
Tahitiens : 0,7 %
Wallisiens-Futuniens : 0,6 %
Autres : 11,4 %
Non déclarés : 1,5 %
Géographie
Coordonnées 20° 33′ 43″ sud, 164° 15′ 43″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 823 m
Superficie 550 km2
Localisation
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Koumac
Liens
Site web Mairie-koumac.nc

Koumac est une commune française de Nouvelle-Calédonie, située dans la Province Nord.

« Koumac » signifie en langue Pwaxumak : « Têtes dures ou têtus ». Kou ou Khû veut dire : dur, résistant. Mac ou Mwak signifie : ensemble, environnement ou groupe.

Trois communes limitrophes la bordent : Kaala-Gomen au sud, Poum au nord et Ouégoa à l'est, tandis que le lagon et sa barrière de corail et ses îlots lui donnent une façade maritime. Avec ses 3 981 habitants, elle est la dernière grande commune du grand nord de la Grande Terre.

Commune agricole et minière, elle développe ses atouts pour devenir un lieu touristique. À la fois broussarde par son mode de vie, Koumac est avant tout implantée sur la grande chefferie Boarat. Village qui vit le « destin commun », les relations entre les différentes communautés ethniques et culturelles expliquent en partie sa prospérité depuis les premières implantations humaines. Son prochain défi consiste à poursuivre son développement économique afin de financer les équipements de proximité et continuer à maintenir sa population sur place.

La commune fait partie de l'aire coutumière Hoot ma Waap.

Géographie

Situation

Koumac est située à 294 km au nord-ouest de Nouméa[1] ou à 40 minutes d'avion.

La distance par la route est de 366 km, soit environ 4 heures de trajet[2] ; sur la RT1, Koumac se trouve à 60 km au sud-est de Poum (côte ouest), à 160 km au nord-ouest de Voh (côte ouest), à 40 km au sud-ouest de Ouégoa et 70 km de Pouébo (côte est).

Relief

Le territoire communal est essentiellement constitué de la plaine littorale qui court tout au long de la côte ouest. Sa partie orientale est dominée par la Chaîne centrale. Au nord, le massif de Tiebaghi est riche en chrome (exploité jusqu'au début des années 1990) et en nickel (mine toujours existante).

Climat

Îlot Kendec dans le lagon de Koumac

La Nouvelle-Calédonie est marquée par un climat tropical océanique à deux saisons (une saison chaude et une saison fraîche). Toutefois, du fait de son relief, des nuances sont observées entre la côte est (humide) et la côte ouest (sèche) où se situe Koumac. Les précipitations à Koumac sont ainsi très faibles (997 mm d'eau en 2010), avec ensoleillement très élevé. La température moyenne annuelle est de 20,5 °C (en 2010) : 15 °C est la température moyenne la plus basse (en août 2011), 31 °C est la plus élevée (moyenne de décembre 2010), avec des pics atteignant les 34 °C.

Le village dispose d'un centre automatisé de Méteo France Nouvelle-Calédonie qui prélève automatiquement les mesures.

Marina de Pandop.
Article détaillé : Climat de la Nouvelle-Calédonie.
Relevé météorologique de Koumac (1981-2010)-altitude: 25m 20° 33′ 30″ S, 164° 17′ 00″ E
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 23 23,3 22,8 21,3 19,3 18 16,5 16,5 17,2 18,7 20,4 21,8 19,9
Température moyenne (°C) 26,6 26,8 26,2 24,9 23,1 21,7 20,4 20,5 21,5 22,9 24,4 25,7 23,7
Température maximale moyenne (°C) 30,2 30,3 29,5 28,5 26,9 25,4 24,4 24,5 25,8 27,2 28,4 29,5 27,5
Record de froid (°C)
date du record
15,8
17.1953
16,9
21.1978
15,1
30.1952
14,3
18.1951
11,5
29.1951
8,7
25.1953
8,2
28.1953
8,5
19.1951
9,3
13.1952
11,3
03.1951
14,5
04.2018
14,2
03.1951
8,2
1953
Record de chaleur (°C)
date du record
34,9
13.2020
36
07.2020
35,1
04.1997
33,8
07.2006
32,2
03.2015
32,2
20.2007
30,8
29.1998
30,7
27.2021
31,5
19.1988
33,5
17.2010
34,6
24.1995
35,8
27.2001
36
2020
Ensoleillement (h) 235,3 198,9 201,2 206,9 192,3 185 206,8 224,7 239,5 261,8 250,9 256,4 2 659,6
Record de vent (km/h)
date du record
46
08.1997
51
11.1989
50
27.1996
26
30.2000
28
21.1999
25
17.2004
26,8
25.2010
31
19.1989
26
18.2000
23
19.2007
22
18.2002
47
24.1981
51
1989
Précipitations (mm) 157,7 145,2 161,9 80,7 79,6 77,2 45,3 39,7 27,8 23,3 48,6 97,8 984,8
Record de pluie en 24 h (mm)
date du record
175
17.1976
350,3
20.1969
206,5
10.1992
215
01.2002
270
26.1960
225,2
28.2007
162
14.1999
73,4
08.1995
114,5
08.1967
91,6
24.2010
109,8
12.1987
429,7
23.1981
429,7
1981
Nombre de jours avec précipitations 9,6 11 9,7 6,3 5,1 5,2 4,2 3,6 2,4 2,7 4,4 6,1 70,3
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 6 6,4 6 3,1 2,7 2,9 1,5 1,9 1 1,3 2,5 3,7 38,9
Source : Service de la météorologie de la Nouvelle-Calédonie[3].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
30,2
23
157,7
 
 
 
30,3
23,3
145,2
 
 
 
29,5
22,8
161,9
 
 
 
28,5
21,3
80,7
 
 
 
26,9
19,3
79,6
 
 
 
25,4
18
77,2
 
 
 
24,4
16,5
45,3
 
 
 
24,5
16,5
39,7
 
 
 
25,8
17,2
27,8
 
 
 
27,2
18,7
23,3
 
 
 
28,4
20,4
48,6
 
 
 
29,5
21,8
97,8
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Végétation

Arbuste du maquis minier sur le massif de Tiébaghi (Koumac)

À cause du climat tropical sec, du surpâturage, de l'exploitation minière et de l'urbanisation, les écosystèmes terrestres ont été fortement impactés. Les vastes étendues de savanes à niaoulis ont remplacé la forêt sèche. De plus, quelques zones sont occupées par le maquis minier. En se rapprochant de la Chaîne, on découvre un domaine forestier plus dense. Savane, maquis minier et forêt sèche sont donc l'essentiel de la végétation sur la commune de Koumac.

La mangrove, trop souvent oubliée, est un écosystème fondamental pour la survie du lagon de Koumac, déjà fortement menacé et fragilisé par l'exploitation minière et la pression humaine. Le village de Koumac est aussi bordé par une zone lacustre.

Pommier kanak en fleurs et pomme kanak verte (Koumac)

Faune

Coquille de Prolixodens whaaporum, espèce aux allures de flèche faîtière décrite en 2017 et nommée en l'honneur du clan Whaap, qui a accueilli les missions scientifiques avec hospitalité.

La nature de la région de Koumac, et en particulier la faune marine, est relativement bien connue car la municipalité a accueilli plusieurs expéditions scientifiques d'envergure :

Toutes ces missions ont permis de recenser plusieurs milliers d'espèces, révélant une biodiversité extraordinaire et encore peu affectée par l'influence humaine, dont des espèces endémiques.

La faune marine se compose notamment de :

La faune terrestre se compose de :

Environnement

La politique en faveur de la protection de l'environnement et des écosystèmes naturels de la commune de Koumac a été initiée depuis la fin des années 2000. Il s'agit par exemple :

Toutefois, des efforts restent à faire en matière environnementale :

L'environnement est une compétence provinciale. Cette collectivité a réglementé ces dernières années la chasse et la pêche soit en appliquant les conventions internationales sur la protection des espèces menacées de disparition soit en rajoutant sur la liste d'autres espèces. Les espèces suivantes sont par exemple interdites :

Tandis que la chasse aux roussettes et aux notous est réglementée comme la pêche aux picots.

Village

Le chef-lieu de la commune porte le même nom que la commune, lui-même hérité du nom du pays traditionnel kanak et de la langue kanak qui y est parlée, le phwaxumwaak.

Le village est installé près de l'embouchure de la rivière Koumac, phwaa Djahot, et de la pointe de Pandop, maa kuhonvaa, au bord de la lagune du Pahéa, doh til gkuui.

Histoire

Peuplement mélanésien : - 1100 av. J.-C.

Arrivés vers 1100 ans av. J.-C., les premiers hommes connus débarquent à bord de leurs pirogues sur les côtes de l'extrême nord de la Grande Terre. Ces Mélanésiens venus d'Asie du Sud-Est, s'implantent aux embouchures des rivières avec leurs traditions : céramique (poteries Lapita), culture de l'igname et du taro, confection d'armes, d'outils de pêche et de parures à base de coquillages, fabrication de pirogues à balancier.

Au fil des siècles, ces hommes s'organisent et se structurent, en chefferies et en clans, autour de l'igname et de la terre.

Les Mélanésiens de Nouvelle-Calédonie se différencient et constituent ainsi une civilisation singulière, la civilisation kanak.

Les momies de la rivière Fwaténawé n'ont pu être étudiées avant destruction (Jean Guiart 2002).

Premiers contacts avec les Européens : XVIIIe siècle

À la fin du XVIIIe siècle, les premiers Européens arrivent : ce sont les premiers contacts.

Tout au long du XIXe siècle, navigateurs (James Cook en septembre 1774), aventuriers (baleiniers, santaliers, marchands de concombres de mer ou d'holothuries), scientifiques (ornithologues, botanistes, géologues dont Jules Garnier) et missionnaires (catholiques et protestants) sillonnent l'archipel de la Nouvelle-Calédonie dont le nord de la Grande Terre y compris dans la région de Koumac. Il s'agit d'exploiter les ressources et d'évangéliser les populations océaniennes. L’œuvre civilisatrice de l'Europe commence. En 1846, du charbon est découvert à Koumac, mais sa qualité médiocre ne permet pas une exploitation rentable.

Prise de possession et colonisation française : XIXe siècle

Le 24 septembre 1853, la Nouvelle-Calédonie devient officiellement une colonie française sur décision de l'empereur Napoléon III. L'amiral Febvrier Despointes signe les traités avec certaines chefferies de la Grande Terre et de l'Ile des Pins.

En 1861, le chef Bwarat de Hienghène (côte Est) établit une nouvelle chefferie à Koumac.

En 1863, le lieutenant de vaisseau Mathieu mène une expédition punitive contre la tribu de Koumac, auteur d'exactions anti-colons.

En 1869, le cantonnement en Nouvelle-Calédonie oblige le regroupement des villages kanak dispersés pour mieux les contrôler et les surveiller. Les réserves sont ensuite créées. L'objectif étant aussi de récupérer les terres les plus fertiles pour la colonisation pénale (1863 : la Nouvelle-Calédonie devient une terre de transportation ou « terre de bagne ») puis pour la colonisation libre (à la fin XIXe siècle, la Nouvelle-Calédonie devient peu à peu une colonie de peuplement). Avec l'instauration de l'indigénat à partir de 1887, les Kanak obtiennent le statut d'indigènes : libertés individuelles limitées (libre circulation réglementée) voire supprimées (aucun droit politique). La colonisation française bouleverse les traditions et l'organisation sociale et politique de la société kanak.

La grande révolte kanak de 1878, menée par le chef Ataï, affecte faiblement la région de Koumac, tout comme celle des chefs Noël et Bouarat en 1917.

Les premières familles de colons européens sont les Mandiare, les Weiss (les frères Victor, Georges et Albert), les Bonnenfant, les Boudoube et les Pacilly.

Naissance du centre minier de Tiébaghi

Avec la découverte du nickel par Jules Garnier en 1866 (la garniérite) puis des autres minerais dans le Nord de la Grande Terre (cuivre, chrome, or) par d'autres, c'est le début de la « ruée vers l'or vert ». Les régions de Koumac, Poum et Ouégoa sont alors mises en valeur par l'exploitation minière.

Le premier acte de concession pour le chrome du massif de Tiébaghi date de 1877. L'exploitation démarre en 1901.

La baie de Néhoué n'offrant pas les conditions favorables pour le chargement du minerai, Paagoumène est choisi comme lieu de chargement et de ravitaillement à partir de 1908.

En 1902 : Lucien Bernheim fonde la Société Le Chrome qui exploite Tiébaghi. À sa mort en 1919, le domaine minier de La Société est rachetée par la SLN. Un transporteur mécanique relie Tiébaghi et le port de Paagoumène. C'est le début à Koumac du peuplement européen et du peuplement asiatique.

La mine recrute à l'étranger de la main-d’œuvre. Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, des Tonkinois venus d'Indochine, des Javanais ayant quitté les Indes néerlandaises, des Japonais et quelques Néo-hébridais se retrouvent dans l'extrême nord de la Grande Terre, dans la région de Koumac pour travailler à la mine.

Travailleurs engagés asiatiques

En 1897, le dernier convoi de transportés arrive en Nouvelle-Calédonie. Les compagnies minières qui louent à l'administration pénitentiaire des forçats (0,50 franc par jour et par bagnard) doivent désormais trouver une autre main-d’œuvre, sachant que les Kanak sont peu nombreux à vouloir travailler dans la mine où les conditions sont rudes.

Ainsi, des milliers de travailleurs asiatiques sont recrutés par les compagnies minières pour des contrats de 5 ans. Des centaines travaillent à Tiébaghi : ils sont originaires de la région du Tonkin en Indochine (colonie française). Ils sont appelés Chân Dăng, les pieds liés. D'autres viennent du Japon ou des Nouvelles-Hébrides (ancien condominium franco-britannique) et quelques-uns ont quitté leur île de Java dans les Indes néerlandaises (Indonésie, ancienne colonie des Pays-Bas). Ce sont essentiellement des hommes mais des femmes font le voyage et sont embauchées comme domestiques dans les familles européennes ou comme cuisinières à la mine. Tonkinois, Javanais et Néo-hébridais, sujets appartenant à une puissance coloniale, ont le même statut que les Kanak : l'indigénat. Ces indigènes non citoyens disposent de peu de droits : leur liberté de circulation est par exemple règlementée. Il reste quelques descendants de ces travailleurs asiatiques à Koumac.

Un XXe siècle tourmenté

Lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), des Koumacois partent se battre au front en France aux côtés des Français et des Anglais contre les Allemands.

Lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), les Américains débarquent en Nouvelle-Calédonie en 1942. Koumac reçoit des GI's qui aménagent une piste d'aérodrome près du village pour installer une base américaine et recevoir des bombardiers moyens jusqu'à leur départ en 1946.

Monument aux morts dédié aux soldats de la Première Guerre mondiale (1914-1918)

Dans les années 1930, l'exploitation minière à ciel ouvert est abandonnée au profit de l'exploitation souterraine. Les cours du chrome fluctuent en fonction du contexte mondial : crise de 1929 aux États-Unis puis en Europe, Seconde Guerre mondiale (1939-1945). La fin du second conflit mondial permet une hausse provisoire de la demande en minerais : reconstruction de l'Europe dès 1945, le début de la Guerre froide en 1947. La Société de Tiébaghi décide de faire appel à une main d’œuvre étrangère : Italiens et Wallisiens. Or, à la fin des années 1950, la production chromite de Tiébaghi n'est plus assez rentable face à la concurrence internationale et à une faible productivité. Les revendications sociales exigées par le personnel dans les années 1950-1960 accentuent un peu plus la situation économique de l'entreprise. En 1964, le centre de Tiébaghi ferme ses portes.

En 1946, la Nouvelle-Calédonie devient un TOM (territoire d'Outre-Mer). La citoyenneté française est alors accordée à tous les Kanak, avec leurs premiers droits politiques, dont le droit de vote. Ce droit devient effectif seulement en 1951, retard dû aux pressions de l'élite européenne et du gouverneur. Les premières associations d'abord religieuses puis politiques voient le jour en 1946 (AICLF : Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français et UICALO : Union des indigènes amis de la liberté dans l'ordre) avant la naissance de l'UC (Union calédonienne) en 1956 (date officielle).

En 1963, la Nouvelle-Calédonie est découpée en quatre circonscriptions administratives : Est, Sud, îles Loyauté et Nord à laquelle appartient Koumac.

En 1977, la partie septentrionale de la commune, soit 46̥ % du territoire, est rattachée à la commune créée de Poum. Dans les années 1970, c'est l'émergence des revendications sociales, culturelles puis politiques des Kanak. Les premiers étudiants kanak revenus de Métropole après avoir participé à mai 1968, réclament une meilleure prise en compte des droits des Kanak, qui connaissent une marginalisation géographique, sociale, culturelle, économique et politique.

1984-1988, la période dite des « Événements » ébranle la Nouvelle-Calédonie. Les affrontements sont violents et les tensions vives presque partout en Grande-Terre, mais Koumac semble épargnée. Le métissage, les relations inter-ethniques et la proximité des tribus par rapport au village en sont peut-être les explications.

Le temps des accords

La signature des accords de Matignon le 26 juin 1988 permet d'amorcer une phase de paix et de prospérité économique. La provincialisation est mise en place dès 1989 : Koumac devient commune de la province Nord. Cette nouvelle institution permet d'engager une politique de rééquilibrage économique entre le Sud et le Nord de la Grande Terre : maintenir la population en province Nord en créant des emplois et des activités économiques à Koumac. Il s'agit aussi de réaliser des aménagements de proximité : collège public, équipements sportifs et hôpital. En outre, par le biais de la Sofinor et des aides provinciales, des projets et des micro-projets sont soutenus financièrement. Pandop devient le premier port de pêche en dehors de Nouméa avec l'implantation d'un centre thonier. De plus, La SLN décide d'augmenter sa capacité de production en nickel et lance une modernisation de la mine de Tiébaghi. C'est la renaissance de Koumac, l'exode rural vers le Grand Nouméa ralentit voire recule. Par ailleurs, l'extension du GSMA avec un doublement des effectifs en 2011/2012 (600 jeunes Calédoniens à former par an) poursuit la dynamisation de la commune.

Politique et administration

Intercommunalité

La commune de Koumac s'est engagée à mutualiser ses moyens avec la commune limitrophe de Kaala-Gomen avec une gestion commune, dans le cadre d'un SIVM (Syndicat intercommunal à vocation multiple). Il s'agit du SIVM Nord dont le président est le maire de Koumac. En 2011 la commune de POUM a adherée au Sivm Nord. Cela comprend :

Le clan de l'Aîné

Le clan de l'Aîné est celui des Grands chefs. Ils détiennent la Parole, le Verbe. Ce sont les intermédiaires entre le monde visible, celui des Vivants, et le monde invisible, celui des Esprits. Le clan de l'Aîné de Koumac proviendrait de la Grande chefferie Tobo. Avant l'arrivée des premiers Européens, plusieurs clans coexistaient dans la région de Koumac : les clans Moueaou, Damassi, Wala Windi Taboen, Goah ma Tein Mala, Niavou ma Kabaa Pwavi ma Kalaboen., le nourrisson aurait alors été trouvé enveloppé de lianes (ding) au sein du clan Tein Pwawi (les Tein des grottes) . il aurait été marqué d'insignes de chef, les guerriers le voyant s'inclinèrent et le prirent pour chef, une fois adulte, il l’appelèrent Tein Nading, celui qui est vêtu de lianes. Il serait ainsi devenu le Grand chef de Koumac, et ses descendants seraient membres de la famille Boarat. Mais le Grand chef actuel de Koumac, César Boarat, est un descendant de la Grande chefferie Bwarat de Hienghène.

Tribus

La Nouvelle-Calédonie regroupe 8 aires coutumières et linguistiques. Koumac appartient à l'aire Hoot ma Whaap représenté au Sénat coutumier par deux sénateurs :

L'aire Hoot ma Whaap comprend plusieurs districts coutumiers dont celui de Koumac. Chaque district possède plusieurs chefferies. Koumac regroupe cinq chefferies dont le grand chef garantit l'unité, les traditions et la coutume. Le grand chef du district de Koumac est César Boarat. Selon la tradition, il est issu du clan de l'Aîné (du Premier homme). Il demeure la « colonne vertébrale » de la société traditionnelle kanak tout comme le poteau central de la case. À l'instar des poteaux du tour de case, le grand chef est entouré de petits chefs et de chefs de clan. C'est lors de la récolte de la nouvelle igname (généralement entre mars et mai) que tous les clans se réunissent à la grande chefferie Bouarat (tein Nading) pour offrir leurs meilleures ignames au grand chef. C'est alors l'occasion de retracer oralement la généalogie afin de rappeler l'histoire des clans et rappeler la place de chacun dans la société kanak.

Les cinq tribus se répartissent dans la zone littorale près du village, formant un arc de cercle entre ce dernier, de la mer à la montagne :

Deux masques sont liés aux chefferies, le masque Bwajam (cotte de plumes de notou de forêt, cheveux, barbe), et le masque Wimawi (uniquement végétal).

Conseil coutumier des jeunes

La majorité des jeunes kanak ont reçu une éducation coutumière et souhaitent la transmettre à leurs enfants[5] afin de préciser leur place et leur rôle dans la société, leurs droits et leurs devoirs. Ainsi, le Conseil coutumier des jeunes a été constitué, depuis juillet 2011, en collaboration avec le Conseil des Anciens, permettant de renforcer le lien qui les unit. Le Conseil des jeunes réunit deux jeunes désignés selon les usages de la coutume par leur clan. Il s'agit de regrouper tous les clans des tribus de Koumac. Ces deux représentants portent la parole de leur clan au sein de ce Conseil.

Par ailleurs, le Conseil coutumier des jeunes a pour rôle d'intervenir activement dans la vie communale, en se rapprochant des pouvoirs publics, notamment la Mairie des Koumac, et des acteurs économiques (entreprises) et sociaux (services administratifs provinciaux, bailleurs sociaux).

Leurs projets :

Bureau 2011 du Conseil coutumier des jeunes de Koumac :

Liste des maires

Le maire actuel est Wilfrid Weiss, élu en 2008 à la tête d'une liste apolitique mais lui-même membre de l'Avenir ensemble (il était en 9e position de la liste de ce parti menée par Éric Babin en province Nord aux élections provinciales du ). Il est réélu maire au second tour aux élections municipales de , avec toujours une liste d'ouverture officiellement apolitique et soutenue dès le premier tour par l'Avenir ensemble et le Rassemblement-UMP, et en ayant fusionné entre les deux tours avec la liste indépendantiste du FLNKS menée par Jean-Charles Monefara. Par la suite, le parti de L'Avenir ensemble disparaît progressivement et Wilfrid Weiss rejoint Tous Calédoniens, formation centriste et non-indépendantiste alors créée par un autre ancien de L'Avenir ensemble, Pascal Vittori. Le maire obtient un troisième mandat, toujours au second tour mais cette fois-ci sans fusionner avec les indépendantistes (qui se sont alliés au contraire à une liste rivale non-indépendantiste, celle de l'élue Calédonie ensemble Marie-Hyacintha Santino), lors des élections municipales de mars et .

Avec Pouembout depuis 2008 et Poya ainsi que Kouaoua à partir de 2014, Koumac est la seule commune non-indépendantiste de la province Nord. La mairie de Koumac a longtemps été dirigée par Robert Frouin, maire entre 1989 et 2008, d'abord membre du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) avant de fonder les mouvements non-indépendantistes successifs d'opposition à ce dernier : Développer ensemble pour construire l'avenir (DECA, 1995-1999), l'Alliance (1999-2004) puis l'Avenir ensemble (en 2004). Il a rejoint à partir de 2010 une dissidence de ce dernier parti, Calédonie ensemble.

Troupeau de bovins à Koumac
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1953 1960 Robert Leroux    
1961 1967 Camille Girard    
1967 1977 Roger Trouillot    
1977 1983 Théné Arhou    
1983 1989 Lucien Tourte    
1989 2008 Robert Frouin RPCR puis DECA puis Alliance puis Avenir ensemble  
2008 En cours Wilfrid Weiss Avenir ensemble puis Tous Calédoniens  
Rivière Paagoumène (Koumac)

Services administratifs

Quelques services administratifs de la Nouvelle-Calédonie sont présents à Koumac :

Population et société

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1956. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[7]. Ce recensement se fait en liaison avec l'Institut de la statistique et des études économiques (ISEE), institut de la statistique de la Nouvelle-Calédonie. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[8], les précédents recensements ont eu lieu en 1996, 1989, 1983, 1976, 1969, 1963 et 1956[Note 1].

En 2019, la commune comptait 3 981 habitants[Note 2], en diminution de 6,37 % par rapport à 2014 (Nouvelle-Calédonie : +0,98 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1956 1963 1969 1976 1983 1989 1996 2004 2009
2 7592 0591 9072 4811 4052 1942 6473 0033 690
2014 2019 - - - - - - -
4 2523 981-------
(Sources : Base Insee, population sans doubles comptes jusqu'en 1999[9] puis population municipale à partir de 2006[10]. Isee)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

Le système éducatif local se compose ainsi :

Enfin, le Régiment du service militaire adapté de Nouvelle-Calédonie, basé à Koumac et Koné, assure un service d'école de la seconde chance, par le dispositif Service militaire adapté.

Manifestations culturelles et festivités

Coucher de soleil à la plage de Tangadyu

Sports

Koumac est une commune dynamique dans le domaine sportif. Elle organise plusieurs rencontres et championnat provinciaux et territoriaux voire internationaux comme en septembre 2011 où la commune a accueilli la compétition de tennis de table pour les XIVes jeux du Pacifique Sud (Rencontre sportive rassemblant 22 États et territoires insulaires de l'Océanie intertropicale tous les 4 ans). La salle omnisports de Koumac a été entièrement rénovée en 2011 et mise aux normes internationales pour ces Jeux. Cela permet aussi de pratiquer plusieurs sports en salle. De plus, la commune de Kaala-Gomen à 15 minutes en voiture a abrité le Centre de préformation de football AS Grand Nord : le centre Jacques Zimako dont certains jeunes joueurs sont en cours de recrutement par des clubs européens. Cependant, en 2012, le centre ferme.

Bien équipé en équipements sportifs, le village ne manque pas d'associations pour dynamiser différentes disciplines sportives.

Économie et Aménagement

Activités économiques

Marché communal de Koumac

L'économie koumacaise actuelle repose principalement sur deux secteurs d'activité : primaire et tertiaire.

Le secteur primaire est dominé par l'exploitation minière avec la mine de nickel sur le massif de Tiébaghi détenu par la SLN. Le nickel est ensuite soit exporté en Europe et en Asie, soit à l'usine métallurgique de Doniambo à Nouméa pour être transformé en ferro-nickel par exemple. Le port de Paagoumène, situé, au nord, au pied occidental du massif de Tiébaghi, dispose d'une petite usine d'enrichissement du minerai de nickel extrait dans la mine en amont, et un port d'embarquement de ce minerai. Un convoyeur relie la mine au port où attendent les minéraliers.

Koumac a aménagé à l'entrée sud du village une zone d'activités artisanales et industrielles, qui regroupe des TPE (Très petites entreprises) dans des secteurs variés comme : menuiserie, concessionnaires automobile, mécanique automobile et de véhicules industriels. De plus, La zone étant relativement aride, les productions agricoles (produits maraîchers et horticulture) y sont assez faibles, mise à part l'agriculture vivrière et sur brûlis pratiquée par la population kanak. Koumac est réputée pour son élevage bovin. Quelques parcelles sont destinées à la céréaliculture : maïs et sorgho pour la consommation animale. L'apiculture y est présente : le miel de niaoulis de Koumac est réputé bio.

Coucher de soleil à la plage de Paagoumène (Koumac)

La pêche halieutique s'est développée depuis que la commune s'est dotée d'un port de pêche et de plusieurs thoniers, l'un d'eux s'est échoué en juin 2011 sur le platier de l'îlot Kendec. La Pêcherie du Nord vient de moderniser sa flotte avec l'arrivée de deux thoniers nouvelle génération : La Renaissance en 2010 et La voix du Nord en 2011. Ces deux palangriers devraient permettre à l'entreprise de produire 100 tonnes de thons par an. Les thons sont prioritairement exportés vers le Japon et le reste pour le marché local (les grandes surfaces du Grand Nouméa).

En outre, le secteur tertiaire se développe. L'économie koumacaise se tertiairise :

Tourisme

Le tourisme s'est développé essentiellement grâce au folklore « broussard » et à l'histoire minière.

Infrastructures et équipements

Koumac est un carrefour secondaire de la Grande Terre entre :

L'aérodrome de Koumac permet deux liaisons hebdomadaires (mardi et jeudi) avec la compagnie aérienne Aircal pour rejoindre Nouméa, la capitale, et Belep (les îles à l’extrémité nord de la Grande Terre).

Il existe d'autres infrastructures et équipements :

Lieux

traversée ouest-est, Koumac-Ouégoa-Pouébo, RPN 10 et RPN 7

vers le nord : Poum, Poingam

Repères routiers sud : RPN1 Koumac - Kaala-Gomén - Voh

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Koumac et les spectacles

Koumac est l'objet d'un sketch de l'humoriste Patrick Timsit (Voyage à Koumac https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=7Xfape2TM_A).

Personnalités liées à la commune

Héraldique

Les éléments présents sur les armoiries de la commune de Koumac sont :

Ces armoiries symbolisent donc sa double culture (kanak et caldoche), son héritage minier et son patrimoine naturel.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Koumac et Poum ont été réunies jusqu'en janvier 1977, date de l'érection en commune autonome de Poum.
  2. Population municipale légale en vigueur au , millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au , date de référence statistique : .

Références