Jean Civiale
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Jean Civiale, né le au hameau de Salilhes, à Thiézac (Cantal) et mort à Paris, est un médecin et chirurgien français, promoteur du traitement des calculs vésicaux par la lithotritie[1], c'est-à-dire de leur destruction en place par broyage ou par dissolution. Par son recueil de données statistiques à grande échelle pour démontrer la supériorité de cette technique[2], il est à l'origine des racines historiques de la médecine fondée sur des preuves [3].

Biographie

Il est le fils de Pierre Civiale et de Jeanne Usse. Après une médiocre scolarité, il entreprend des études de médecine à l'Ecole de médecine de Paris en 1817. Reçu docteur en 1820, il est nommé à l'hôpital Necker de Paris puis chef de service consacré aux pathologies des voies urinaires (notamment la lithiase urinaire) et y consacre toute sa vie. Il résidait aussi à Vic-sur-Cère où il suivait des patients en convalescence ou en cure.

À sa mort, il avait pratiqué plus de quinze-cents lithotrities et un certain Pajot, professeur d'obstétrique et poète, écrivit :

« De Civiale au cimetière
Où la mort vient de l'envoyer
La tombe n'aura pas de pierre :
Il sortirait pour la broyer.»[4]

Peu après, son portait par David d'Angers a été donné à L'Homme bon (tandis que L'Homme sage est Louis-Furcy Grognier) dans le tableau allégorique du socle de la statue du pape Sylvestre II à Aurillac. La bibliothèque interuniversitaire de santé, à Paris, conserve son buste en bronze, œuvre du sculpteur Henri Chapu[5].

Membre de l'Académie de médecine, il habitait à Garches où sa chapelle funéraire au cimetière communal, due à l'architecte Rolin, est remarquable.

Son fils Aimé Civiale (1821-1893)[6] fut un pionnier de la photographie des montagnes[7].

Travaux

Il cherche à remplacer par des procédés moins dangereux la taille (ou cystotomie), pratiquée depuis l'Antiquité, opération chirurgicale qui consiste à inciser la vessie ou les reins. Après avoir essayé de réduire la pierre par le canal de l'urètre, puis par dissolution, il opère par broiement ou lithotritie.

Le Prix Civiale[8], pourvu d'une somme de 1000 francs, était décerné tous deux ans, pour le meilleur travail d'internes titulaires sur la pathologie des voies urinaires.

« Civiale a mobilisé, pour la défense de la lithotritie, une immense collecte de données agencées en tableaux statistiques ; et ce grâce aux concours des ministres de l’Instruction publique, des Affaires étrangères et de l’Administration des hôpitaux de Paris. Les données numériques qu’il a comparées provenaient d’une quinzaine de pays, de treize départements de France et de quatre hôpitaux parisiens. À en croire Civiale, « la statistique » était « le seul moyen d’arriver à une solution. Seulement, dès 1833, ses résultats font l’objet d’une critique soulevant des doutes sur leur authenticité : « M. Civiale prétend qu’il n’y a que des faits nombreux qui puissent conduire à la solution de l’important problème […] Que doit-on penser de l’exactitude des documents ?» [écrit Joseph Souberbielle]. On se demande alors si les chiffres ne falsifient pas les faits. »[9]

Distinctions

Portrait de Jean Civiale (1792-1867) par David d'Angers.

Œuvres

Buste de Jean Civiale, pavillon Civiale de l'hôpital Lariboisière à Paris.
Buste de Jean Civiale, pavillon Civiale de l'hôpital Lariboisière à Paris.

Bibliographie

Notes et références

  1. [Dr Ove Wulf: Contribution à l'histoire de la lithotritie, in :Janus. Archives internationales pour l'histoire de la médecine et pour la géographie médicale, 30e année, Leyde, E. J. Brill, 1926, pp. 301-341. Texte intégral.]
  2. (en) Harry W. Herr: Civiale, stones and statistics: the dawn of evidence-based medicine, in BJUI, 2009 Aug;104(3):300-2
  3. A. Fandella: Jean Civiale (1792-1867): the first urologie who used évidence base medicine, in : European urology supplements, 2007;6(2):58–58.
  4. Cité par P.Léger, in Chroniques de l'Urologie française, éditions Schering.
  5. Bibliothèque interuniversitaire de santé, Henri Chapu dans les collections
  6. Pierre Civiale dans le site du Comité des travaux historiques et scientifiques
  7. Trésors photographiques de la Société de Géographie
  8. Guide pratique de l'étudiant en médecine et en pharmacie, Ollier-Henry, Paris, 1884, Prix Civiale
  9. Mathieu Corteel : La double naissance de la clinique, Revue Rue Descartes, 2021/2 (N° 100), p. 23-37, Consultable en ligne.
  10. (de)N. Egli, « Der ‘Prix Montyon de physiologie expérimentale’ im 19 Jahrhundert », Juris (Zürcher Medizinhistorische Abhandlungen, Zürich, nouvelle série no 72,‎ .