Président d'université Université Toulouse-Jean-Jaurès | |
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Joseph Verguin (d) |
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Faculté des lettres de Paris (doctorat) (jusqu'en ) |
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A travaillé pour |
Université de Toulouse (à partir de ) Université Toulouse-Jean-Jaurès |
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Maîtres | |
Distinctions | Liste détaillée |
Jacques Godechot, né à Lunéville le et mort à Hèches le , est un historien français, spécialiste de la Révolution française.
Né à Lunéville en 1907, partie de la Lorraine demeurée sous contrôle français après la guerre de 1870, Jacques Godechot est issu d’une famille de commerçants juifs. Passionné par la Révolution française, dont le souvenir reste vif dans sa famille, et par la philosophie de Spinoza, il opte finalement pour l’histoire. Il commence ses études à Nancy et les finit à Paris où il est reçu, en 1928, à l’agrégation d'histoire.
À Paris, il est très marqué par l’enseignement d’Albert Mathiez avec qui il commence sa thèse de doctorat[1] : Les Commissaires aux armées sous le Directoire. En 1932, à la mort de Mathiez, il la poursuit avec Georges Lefebvre et la soutient en 1937.
Sans faire partie de l’école des Annales, il est néanmoins influencé par les pères des Annales d’histoire économique et sociale, Lucien Febvre et Marc Bloch, qu'il rencontre à Strasbourg. Il est révoqué de l’enseignement secondaire par l’administration de Vichy du fait de ses origines juives. En 1945, il est nommé professeur à la faculté des lettres de Toulouse.
Il contribue à élargir l’étude de la Révolution française dans le temps et dans l’espace.
Il expose, en mars 1955, au Congrès international des sciences historiques de Rome, avec l'historien américain Robert Roswell Palmer, une vision « atlantiste » de la Révolution française : Le Problème de l’Atlantique au XVIIIe siècle qui subit de violentes critiques dans un contexte de Guerre froide où les oppositions avec les historiens marxisants sont exacerbées. Il est accusé d’être payé par l’OTAN, si ce n’est par la CIA. Son analyse d’une « révolution atlantique » est développée dans : La Grande Nation (1956), Les Révolutions (1963), L’Europe et l’Amérique à l’époque napoléonienne (1967), ce qui lui vaudra d’être élu à la tête de la commission internationale d’histoire de la Révolution française du Comité international des sciences historiques.
Il s’intéresse également à la Révolution française à travers : la Contre-révolution (1961), la Pensée révolutionnaire en France et en Europe (1964), la Prise de la Bastille (1965) et la Vie quotidienne sous le Directoire (1977).
Il meurt en 1989, lors des commémorations du bicentenaire de la Révolution française qu'il avait aidé à préparer. Comme d'autres historiens, il lègue sa bibliothèque personnelle au centre de documentation du musée de la Révolution française[2].
En 2005-2006, le sujet d'histoire moderne du Capes et de l'agrégation d'histoire-géographie est directement inspiré de sa théorie des révolutions en chaîne : « Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques 1773-1802 ».