Hugo Riemann
Hugo Riemann (Hamburg, 1889)
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Vue de la sépulture.

Karl Wilhelm Julius Hugo Riemann dit Hugo Riemann, né le à Groß-Mehlra bei Sondershausen (Principauté de Schwarzbourg-Sondershausen) et mort le à Leipzig, est un musicologue allemand, principalement connu grâce à son dictionnaire de musique, le Riemanns Musiklexikon.

Biographie

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En 1849, Groß-Mehlra fait partie d'un petit État allemand, la Principauté de Schwarzbourg-Sondershausen, qui ne disparaît d'ailleurs qu'en 1918.

Hugo Riemann est le fils de Robert Riemann, propriétaire d'un domaine seigneurial et haut fonctionnaire, qui lui a donné sa première formation musicale ; Robert Riemann est lui-même amateur de musique et a composé des Lieder, quelques œuvres chorales et un opéra, Bianca Siffredi. Hugo suit ensuite les cours du maître de chapelle Heinrich Frankenberger, puis ceux d'August Bartel, de Hartleb et de Theodor Ratzenberger, un élève de Liszt. Il fait ses études secondaires dans les lycées (Gymnasien) de Sondershausen et d'Arnstadt, ainsi qu'à l'école monastique de Roßleben, recevant une solide formation intellectuelle fondée sur les langues et littératures classiques.

En 1868, après avoir obtenu son baccalauréat (Reifeprüfung) au lycée d'Arnstadt, Riemann entame ses études supérieures à Berlin où il fait des études de droit, d'histoire et de langue et littérature allemande ; l'historien Wilhelm Scherer l'incite à se consacrer à l'esthétique. L'année suivante, il poursuit ses études à Tübingen, où il suit les cours de philosophie de Christoph von Sigwart, d'histoire de Julius Weizsäcker, d'histoire de l'art de B. von Kugler et d'esthétique de Karl Reinhold Köstlin. Il découvre alors deux ouvrages qui auront pour lui une grande importance : Die Natur der Harmonik und der Metrik de Moritz Hauptmann et Die Lehre von den Tonempfindungen als physiologische Grundlage für die Theorie der Musik (1863) de Hermann von Helmholtz.

En 1870, il fait paraître sous un pseudonyme ses premiers articles, très théoriques, consacrés à Richard Wagner et à Gaspare Spontini dans la Neue Zeitschrift für Musik. Ils sont suivis en 1872 d'autres essais de théorie musicale, publiés sous le nom d'Hugibert Ries.

Après son expérience de la guerre franco-allemande, il décide de consacrer sa vie à la musique et entreprend des études au conservatoire et à l'université de Leipzig, où il a, entre autres, pour professeurs Ernst Friedrich Richter (théorie musicale), Carl Reinecke (composition) et l'hégélien Oskar Paul (histoire de la musique). Rejetée par ce dernier, sa thèse Über das musikalische Hören reçoit à l'université de Göttingen un accueil favorable du philosophe Rudolf Hermann Lotze et du musicologue Eduard Krüger. Le , il obtient le titre de docteur en philosophie.

Il s'établit alors à Bielefeld, où il enseigne le piano pendant quelques années, publiant également quelques essais pédagogiques sur le piano, la syntaxe musicale et l'harmonie. En 1876, il épouse Elisabeth Bertelsmann, issue d'une famille d'industriels, avec qui il aura cinq enfants. À l'automne 1878, Riemann obtient son habilitation à l'université de Leipzig avec une thèse sur l'histoire de la notation musicale, menée sous la direction de Philipp Spitta, qui par la suite l'encouragera dans ses recherches. Sa situation professionnelle ne s'en trouve cependant pas consolidée : au cours des années suivantes, il ne parvient pas à entamer la carrière universitaire à laquelle il aspire. Pendant deux ans, il donne quelques cours à Leipzig en tant que maître de conférence, puis doit accepter d'exercer un modeste emploi de chef de chœur et de professeur de musique à Bromberg (aujourd'hui Bydgoszcz en Pologne). En 1881, il obtient un poste au conservatoire de Hambourg, où il assure une classe de piano et toutes les matières théoriques. En 1890 il enseigne pendant trois mois au conservatoire princier de Sondershausen, où il a pour élève Max Reger. Ce dernier le suit, lorsqu'il est nommé au conservatoire de Wiesbaden, où Hans Pfitzner suivra quelque temps son enseignement.

En 1895, Riemann retourne définitivement à Leipzig, où il devient professeur extraordinaire (ausserordentlich) en 1901, puis titulaire (planmässig) en 1905. En 1908, il prend la direction du Collegium Musicum, institut de musicologie qu'il a lui-même fondé. Il a pour élève notamment le musicologue bulgare Stoyan Brashovanov. Membre honoraire de l'Académie Sainte-Cécile à Rome en 1887, de l'Académie royale de Florence en 1894 et de la Musical Association de Londres en 1900, Riemann est nommé professeur honoraire de l'université d'Édimbourg en 1899. Sa dernière fonction est celle de directeur de l'Institut de recherche en musicologie de l'État de Saxe (Staatliches sächsisches Forschungsinstitut für Musikwissenschaft) en 1914.

En 1905, on put entendre les premières exécutions réalisées par le Collegium Musicum des partitions de musique baroque et classique éditées par Hugo Riemann.

À partir de 1903, Riemann réduisit fortement son activité de compositeur, mais poursuivit jusqu'au bout son œuvre théorique immense.

Travaux

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En plus de son travail comme enseignant et compositeur de morceaux pédagogiques, Riemann bénéficie d'une réputation mondiale comme théoricien de la musique. Son œuvre la plus célèbre est le Musiklexikon, un dictionnaire universel de la musique et des musiciens, le Handbuch der Harmonielehre, un travail sur l'étude de l'harmonie, et le Lehrbuch des Contrapunkts, ouvrage du même type sur le contrepoint, qui ont tous été traduits en français. Une de ses inventions, le Tonnetz repris de Leonhard Euler, est un modèle géométrique de disposition des notes couramment utilisé de nos jours.

Son texte sur la musica ficta, Verloren gegangene Selbstverständlichkeiten in der Musik des 15.-16. Jhahrhunderts. Die musica ficta; eine Ehrenrettung (1907), a été très influent, bien que selon Vincent Arlettaz son contenu soit peu convaincant, Riemann faisant reposer ses théories sur un traité n'évoquant presque pas la musica ficta et tirant des conclusions hâtives sur la façon d'aborder les œuvres anciennes[1].

Publications

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Le Musiklexikon

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Éditions allemandes[2]
Éditions étrangères

Autres

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Œuvres traduites en français :

Notes et références

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  1. Vincent Arlettaz, Musica Ficta : Une histoire des sensibles du XIIIe au XVIe siècle, Liège, Editions Mardaga, coll. « Musique-Musicologie », , 526 p. (ISBN 2-87009-727-1 et 978-2870097274, lire en ligne), pp. 23-24
  2. Cf. Wikisource (allemande), avec accès aux éditions anciennes, notamment l'édition française de 1913 : [1]

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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