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Guy Pierre Émile Lintz, né le à Meymac (Corrèze) et mort le à Limoges[1], est un historien, archéologue et conservateur du patrimoine français.
Il est spécialisé dans l'histoire antique du Limousin et plus particulièrement les périodes gauloises (Lémovices) et romaines.
Guy Lintz occupe, au début de sa vie professionnelle, un poste de chef de gare sur le plateau de Millevaches[2], de juillet 1963 à août 1971. Il rencontre très tôt une figure régionale, Marius Vazeilles, qui le mène rapidement sur la voie de l'archéologie[2].
Ultérieurement, il suit, au sein de l'École pratique des hautes études, les enseignements de Paul-Marie Duval[2].
De 1966 à 1967, il reprend la fouille de l'établissement antique de Gourdon-Murat[3]. Les dernières dataient de 1936. Ses travaux mettent en évidence trois phases d'occupation sur le site allant du milieu du Ier à la fin du IIIe siècle[4].
Il rejoint la direction des Antiquités historiques du Limousin en 1971 en tant qu'agent technique[2]. Ses missions sont variées : contrôle des fouilles, sauvetages, encadrement de jeunes débutants, production graphique et gestion du matériel de chantier. En 1972, aux côtés de Pascal Texier, les fouilles de sauvetage de l'abbatiale Saint-Martial de Limoges lui sont confiées. De 1973 à 1974, il est le seul responsable du chantier archéologique[5].
En 1975, il sonde le site de l'enceinte du puy de Sermus à Saint-Geniez-ô-Merle au lieu-dit Le Bos. Il est alors agent technique auprès de la DRAC. La même année et jusqu'en 1976, il poursuit la fouille d'un bâtiment sur le site gallo-romain des Cars à Saint-Merd-les-Oussines. Jean-Michel Desbordes rapporte qu'il relève avec exactitude les plans du sanctuaire et de ce bâtiment qui se révèle être une villa composée de plusieurs salles[6].
Jusqu'en 1981, Guy Lintz signe plus d'une cinquantaine de publications. La même année, il supervise et réalise la Carte archéologique de la Gaule pour le département de la Corrèze[7].
De 1981 à 1982, il dirige les campagnes de fouilles du site du sanctuaire des Jaillants à Pradines. Ces deux nouvelles campagnes de fouilles révèlent une occupation antérieure à sa construction. La conduite de ces campagnes successives a permis d'avoir une connaissance plus précise du site. La découverte de céramique gauloise permet de mieux situer dans le temps l'occupation du sanctuaire au Ier siècle av. J.-C. et de montrer que la construction du Fanum était postérieure à cette époque, puis de mettre en évidence la période d'abandon du monument avant la fin du IIIe siècle.
En 1989, à 45 ans, il soutient une thèse en art et en archéologie à l'université Paris I intitulée « L'utilisation de la micro-informatique en archéologie, un exemple : la céramique commune gallo-romaine en Limousin » sous la direction de Jean Marcadé. Au cours de ce travail, il s'emploie à la réalisation d'un fichier informatique descriptif des céramiques. Il met en évidence la céramique funéraire par rapport à la céramique d'habitat[8]. Cet intérêt pour le funéraire, Guy Lintz le garde tout au long de sa vie, et s'intéresse aux rites mortuaires par le biais des techniques d’inhumation, d’incinération, les coffres, urnes et monuments funéraires et les objets qui accompagnaient le défunt dans la mort.
En 1990, il est nommé conservateur du patrimoine de 1ère classe puis en 1993, il est nommé conservateur en chef du patrimoine[9].
Guy Lintz dirige des fouilles archéologiques menées à Saint-Gence (Haute-Vienne)[10]. C'est grâce à lui que la commune tient sa notoriété archéologique. Depuis 1998, dix campagnes programmées se sont succédé sur trois parcelles non contiguës : Le Pâtureau, Le Bourg, La Gagnerie. Elles ont permis de fouiller sur 6 000 m2 près de 3 000 structures gauloises (trous de poteaux, fosses, puits)[11]. Au total, sur dix années de fouilles ce sont 100 000 tessons d'amphores qui sont exhumés. Une grande majorité des vestiges se rapporte à La Tène jusqu'au début de l'époque romaine.
À l'initiative de Guy Lintz, la ville de Saint-Gence ouvre le musée archéologique de la cité des Lémovices[3]. Il trie et met en valeur les objets exposés, rédige les textes les accompagnant, dans une optique de vulgarisation. Il donne de nombreuses conférences auprès d'associations locales afin de faire connaître le site[12].
Un projet de lotissement communal a nécessité un diagnostic archéologique préalable visant deux parcelles. À la lecture des premiers résultats, il fut décidé de n'en privilégier qu'une des deux, où les structures semblaient plus nombreuses. Cette parcelle d'environ 35 m sur 45 m fut fouillée en 1998 et 1999 et révéla 600 structures organisées de façon régulière avec quatre concentrations de trous de poteaux. Ces zones correspondent à l'emplacement de construction qui se sont succédé durant 150 à 200 ans[13].
Un autre projet de lotissement à l'est du bourg nécessita un nouveau diagnostic archéologique en 1998, portant sur une surface de 4 hectares. Ce diagnostic a révélé une structure gallo-romaine constituée de murs associés à des fossés, des trous de poteau et des fosses. Deux autres ensembles de structures fouillées à l'est de la parcelle indiquent une occupation à la période Tibère-Claude[13].
Un nouveau projet de construction impliqua une autre fouille, conduite de 2003 à 2007. Elle permet d'identifier la limite sud de l'agglomération. Sur cette parcelle de nombreux trous de poteaux sont mis au jour, ainsi que des puits et des fosses de plusieurs dimensions. Un millier de structures en creux a été fouillé.
Un autre projet de construction sur le site de La Gagnerie déclencha un nouveau diagnostic, sur une superficie de 5 hectares[14]. Ce diagnostic déclencha une nouvelle fouille, conduite en 2009 par Christophe Maniquet, archéologue de l'INRAP[15]. Cette fouille se concentra sur 3 200 m2 et révéla 537 structures en creux (trous de poteaux de bâtiments…). Neuf puits sont également identifiés mais seulement quatre sont inspectés.
En 2005, à 61 ans, il prend sa retraite[16] sans pour autant stopper ses recherches. Par ailleurs, il conserve sa charge honoraire en qualité de conservateur du patrimoine à la DRAC Limousin.
Il publie une partie de son travail sur son site internet Nalfin[17]. Par ce biais, une très grande partie de ses recherches est rendue accessible, concernant le site de Saint-Gence, la tombe gauloise de Saint-Augustin, la nécropole gallo-romaine de Pontarion, le site gallo-romain des Mazières et la céramique commune gallo-romaine en Limousin. Il coécrit plusieurs de ses articles avec sa femme, Catherine. Ses multiples contributions ont grandement participé à connaître l'histoire antique du Limousin.
De 2010 à 2015, il est vice-président de l'association Fondation Marius-Vazeilles qui gère le musée d'archéologie et du patrimoine Marius-Vazeilles de Meymac. Conseiller scientifique pour l'archéologie antique et protohistorique, il participe notamment à la mise en place d'expositions temporaires comme celle sur les Étrusques en 2017 et celle sur les Gaulois en 2019[2].
En 2019, il est présent lors de l'inauguration du musée archéologique de la cité des Lémovices, à Saint-Gence (Haute-Vienne)[18].
Il meurt le , à l'âge de 77 ans à Limoges (Haute-Vienne). Il est enterré au cimetière de Nexon.
Le , un hommage lui est rendu lors d'une conférence organisée par l'association Les Lémovices en fête.
Le 17 mars 2023, le musée archéologique de la cité des Lémovices de Saint-Gence prend le nom de « Musée archéologique lémovice Guy Lintz »[19],[20],[21].
De 1967 à 2017, Guy Lintz signe 139 publications[22], composées d'articles de revues et bilans scientifiques mais aussi de livres telles que sa participation à l'établissement de la Carte archéologique de la Gaule (1981) ou de son ouvrage Saint-Gence, le village gaulois (2012).
Liste non exhaustive triée par ordre chronologique (du plus récent au plus ancien).