Wagons transportant des grumes.

Une grume est un terme technique à usage régional ou spécialisé qui possède au moins trois sens communs en français. Il désigne suivant les contrées et les époques :

Au Canada, le terme « bille » est employé plus volontiers en remplacement de grume, plus répandu en France, quoique bille désigne plutôt une partie de la grume. De façon générale dans l'est du Canada, on appelle grume un tronc entier ou une section de tronc de quatre mètres et plus. Dans les régions où les arbres sont très longs et très gros, on réservera plutôt le terme grume à une portion de tronc de dix à quinze mètres de long[1].

Grumes du monde forestier

Marquage au marteau de grumes de résineux fraichement coupés (État de New York, 1894).

Les grumes préparées par les bûcherons sont transportées par de grands camions transporteurs à remorques appelés « grumiers », long véhicule tracté au tonnage atteignant trente ou cinquante tonnes. C'était systématiquement le cas des résineux dans les massifs forestiers de l'Est de la France, notamment les Vosges, où les grumes empilées sur un terre-plein devant la scierie étaient écorcées sur le teilleux (lieu de taillage) avant d'être découpées en planches par la scie mécanique ou électrique. La dernière opération unitaire consistait à sécher les belles planches avant la vente.

Les bois exotiques sont souvent transportés à l'état de grume dans des navires grumiers. Il existe ainsi des ports de débarquement ou quais aux grumes où l'arrosage permet de conserver la qualité des bois stockés sur de plus ou moins longues périodes. L'après-tempête Lothar a généralisé cette technique sur tous les lieux d'empilage des châblis, habituels ou exceptionnels, au voisinage des massifs exploités au début des années 2000.

Typiquement, les grumes d'arbres feuillus comme le chêne sont souvent sciées en plateaux et utilisées pour faire des meubles, alors que les grumes de résineux comme l'épicéa sont parfois sciées en avivés ou en madriers pour être utilisées dans la charpente.

Transport

Les grosses grumes étaient souvent autrefois acheminées vers les grandes scieries, transportées une à la fois par chariot spécial, assemblées en trains de bois flotté sur voies d'eau. Aujourd'hui des dessertes intra-forestières sont généralement dédiées aux camions grumiers, qui par ailleurs disposent dans certains pays (dont en France) de dérogations au code de la route pour les transporteurs faisant la preuve qu'ils ne disposent pas d'autres moyens de transporter ce bois (par voie d'eau, par train…)[2]. Le grumier est un navire de charge spécialisé dans le transport de bois en grumes.

Références

  1. Office québécois de la langue française, « bille de sciage », 1990.
  2. L’arrêté ministériel DEVT0913333A du 29 juin 2009 accorde au transport de bois ronds un régime dérogatoire au dispositions du code de la route aux ensembles de véhicules de plus de quatre essieux et dont le poids total roulant excède une charge équivalente à une masse de quarante tonnes. Les conditions de ces dérogations et les itinéraires autorisés sont fixés par un arrêté préfectoral pris par chaque préfet de département (exemple d'arrêté dérogatoire).

Voir aussi

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