Grotte du Courbet | |
![]() Os gravé, trois têtes de renne tournées à gauche, une tête de bouquetin entre le 1er et le 2e renne[1]. | |
Localisation | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Tarn |
Coordonnées | 44° 04′ nord, 1° 40′ est |
Histoire | |
Époque | Magdalénien |
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La grotte du Courbet est un site préhistorique magdalénien situé à Penne, dans le nord du Tarn. La grotte s'ouvre dans les gorges de l'Aveyron. Elle a notamment livré deux figures féminines stylisées du type Lalinde-Gönnersdorf (en) dont une petite statuette féminine dite « Vénus du Courbet ».
La grotte du Courbet se trouve à Penne, sur la rive droite de l'Aveyron, à proximité de la grotte de la Magdeleine des Albis[2], à seulement deux kilomètres des abris Plantade, Lafaye, Gandil et Montastruc de Bruniquel, et à près de 20 km de l'abri Fontalès[3].
Les premières fouilles ont lieu dans les années 1860 à l'initiative du vicomte de Lastic, propriétaire des lieux. Il rassemble une première collection de faune, d'industrie lithique et d'objets gravés, qu'il vend au British Museum, puis une seconde collection, achetée plus tard par le musée d'ethnographie de Berlin.
Les déblais des fouilles du XIXe siècle livreront encore quelques pièces intéressantes. Une fouille de sauvetage s'avère possible en 1985-1986, sur les lambeaux de couches archéologiques restés en place. C'est cette dernière fouille qui a permis d'établir la stratigraphie de la base du remplissage. Elle a livré de plus une petite statuette féminine[3].
La grotte se compose d'une cavité ovale d'une vingtaine de mètres de profondeur, largement éclairée par un vaste porche. Les Magdaléniens s'y sont installés directement sur les éboulis tombés de la falaise[3]. La plus ancienne occupation de la grotte est attribuée au Magdalénien supérieur, il y a environ 13 400 ans[3].
La grotte du Courbet a livré quelques aiguilles en os[4] et de nombreux objets sculptés ou gravés sur des supports organiques, tels que l'os et le bois de renne[3]. Certains sont ornés de décors assez complexes, notamment une série de propulseurs à tête de cheval[5].
link=]] Médias externes | |
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Perle en ivoire |
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Fragment en ivoire |
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Pendeloque pisciforme |
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Galet |
Une cinquantaine d'éléments de parure ont été signalés par les fouilleurs du site, mais beaucoup d'objets découverts anciennement ont disparu. On peut relever notamment[9] :
Ces objets semblent contemporains de ceux trouvés à l'abri Fontalès et un peu plus récents que ceux de l'abri Plantade et de l'abri Lafaye[9]. L'absence de rondelles, de contours découpés et d'art mobilier sur fragments osseux caractérise le site par rapport à l'abri Montastruc[5].
Le British Museum conserve un fragment de lampe magdalénienne découvert au XIXe siècle sur le site. Il s'agit d'une plaquette calcaire présentant une grande cupule naturelle sur l'une de ses faces ; les traces de feu trouvées dans cette sorte de godet plat témoignent de son utilisation comme lampe. On distingue, sur l'autre face de la plaquette, la silhouette gravée d'une femme de profil. La gravure, bien centrée sur le fragment conservé, a sans doute été réalisée dans un deuxième temps et sans relation avec le premier usage de la plaquette comme lampe[10].
Une dalle ou plaquette calcaire, découverte en 1967 dans les déblais des fouilles du XIXe siècle, porte aussi une figure gravée très proche des figures féminines de l'abri Fontalès, comparable à celles de la grotte de la Roche de Lalinde mais plus fruste que celle de la gare de Couze[11].
La petite statuette féminine dite « Vénus du Courbet », découverte en 1985-1986, s'inscrit dans la même série de figures féminines stylisées du type Lalinde-Gönnersdorf (en)[2].
Deux plaquettes calcaires gravées, découvertes vers 1960 dans les déblais des fouilles du XIXe siècle et conservées au musée d'Albi, ont la particularité d'être décorées d'animaux identifiables :
La présence de têtes isolées et l'orientation préférentielle à gauche rappellent les décors lithiques de l'abri Fontalès et se différencient de ceux de l'abri Montastruc[3].
L'hypothèse d'une parenté entre les Magdaléniens du Courbet et ceux de Fontalès expliquerait plusieurs caractéristiques communes telles que la présence de fléchettes[à vérifier], la présence de figures féminines stylisées et les ressemblances observées dans les objets de parure[3].
Le gisement de « La Magdeleine-La Plaine », où l'on trouve des figures féminines stylisées, pourrait avoir été fréquenté par le même groupe culturel. En revanche, la grotte de la Magdeleine des Albis et les abris Montastruc, Gandil, Lafaye et Plantade de Bruniquel n'ont sans doute pas été occupés en même temps que la grotte du Courbet[2].