Gershom Scholem
Gershom Scholem en 1935.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
JérusalemVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Père
Arthur Scholem (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Betty Scholem (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Reinhold Scholem (d)
Erich Scholem (d)
Werner ScholemVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Elsa Helene (Escha) Bergmann (d) (de à )
Fania Shalom (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeurs de thèse
Fritz Hommel, Clemens Baeumker (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales
Major Trends in Jewish Mysticism (d), De Berlin à Jérusalem (d), La Kabbale et sa symbolique (d), La mystique juive: les thèmes fondamentaux (d), Sur quelques concepts de base du judaïsme (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Gershom Scholem est un historien et philosophe juif, spécialiste de la kabbale et de la mystique juive, né le à Berlin et décédé le à Jérusalem.

Biographie

En Allemagne

Gershom Scholem naît dans une famille juive de Silésie assimilée à la culture allemande. En révolte contre eux, il redécouvre ses racines juives et le sionisme pendant son adolescence. Il apprend l'hébreu et étudie le Talmud sous la direction d'un rabbin orthodoxe. Il fréquente beaucoup les milieux Ostjuden et notamment Martin Buber. Il étudie aussi les mathématiques et la philosophie. En 1915, il rencontre Walter Benjamin. Dès cette époque, il est fasciné par la kabbale, qu'il place au centre de la continuité de l'histoire juive.

En 1918, il décide de se consacrer définitivement aux études juives, et passe en 1922 sa thèse à Munich sur le Séfer ha-Bahir, texte de la kabbale provençale.

Intellectuellement, il est en total désaccord avec son frère, Werner Scholem (1895-1940), militant du Parti communiste d'Allemagne, député au Reichstag de 1924 à 1928, mort au camp de concentration de Buchenwald.

En Israël

Il arrive à Jérusalem en 1923, et il devient responsable de la section juive et hébraïque de la bibliothèque de la future université hébraïque de Jérusalem. En 1925, quand l'Université se crée, il est chargé d'enseignement pour la mystique juive, puis en 1933, il est élu professeur, chaire qu'il occupera jusqu'en 1965. Par la suite, il devient aussi membre de l'Académie israélienne des sciences et lettres à partir de 1960 puis président de cette académie de 1968 à sa mort. Il est enterré aux côtés de son épouse au cimetière de Sanhédriah à Jérusalem.

Il a légué une très importante bibliothèque consacrée à la kabbale à l'Université hébraïque.

Son œuvre immense a fait entrer l'étude de la kabbale dans le champ académique des sciences humaines. « Par son étude exhaustive de l'histoire de la mystique juive, du IIe au XVIIIe siècle, Scholem nous a donné accès à un univers intellectuel dont presque personne ne connaissait l'existence » (David Biale[1]). Mais il fut aussi une figure de l'histoire de l'État d'Israël, en prenant position sur tous les sujets touchant le pays. Il fut toujours attentif à ce que le sionisme ne sombre ni dans le nationalisme, ni dans le populisme, et préserva entre le rationalisme et l'orthodoxie un judaïsme de la liberté ouvert vers l'utopie.

Cependant, sous l'influence de Moshe Idel, Charles Mopsik et Eric Smilevitch prétendent qu'il laisse trop supposer que « la Cabale... est une émergence d'origine étrangère apparue au sein du judaïsme »[2], tandis qu'Yoram Hazony conteste sa façon d'admettre « l'idée que le mouvement hassidique du milieu des années 1700 visait par nature à « neutraliser » le potentiel messianique […] par la suppression du sens réel concret de termes comme « Égypte », « Pays d'Israël », « exil » et « rédemption » qui « furent transformés en slogans allégoriques » »[3]. Ces critiques partisanes restent toutefois mineures au regard d'une œuvre dont on ne mesure pas encore la portée, au-delà même de ce qu'elle étudie en apparence (la cabale).

Œuvres

L'œuvre de Gershom Scholem comprend plus de quarante volumes et sept cents articles. Parmi les plus importants, on peut citer :

Œuvres traduites en français

Voir aussi

Bibliographie sur Gershom Scholem

Références

  1. David Biale, Gershom Scholem. Cabale et contre-histoire, Édition de l'éclat, 2001, (ISBN 2-84162-055-7), p. 11 (aperçu GoogleBook).
  2. Charles Mopsik et Eric Smilevitch, Observations sur l'œuvre de Gershom Scholem, revue Pardès, vol. 1, 1985, p. 6-31 (chez.com).
  3. Yoram Hazony (trad. de l'anglais par Claire Darmon), L'État juif : sionisme, postsionisme et destins d'Israël, Paris Tel-Aviv, Editions de l'Eclat, , 478 p. (ISBN 978-2-84162-142-2, lire en ligne), p. 343.

Articles connexes

Liens externes