Gabriel Van Dievoet
Gabriel Van Dievoet (1875-1934), peintre, décorateur et sgraffitiste Art nouveau.
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Gabriel Van Dievoet, né à Bruxelles le 12 avril 1875[4] et mort à Saint-Gilles (Bruxelles), le 17 novembre 1934[5], est un décorateur et sgraffitiste Art nouveau belge[6].

Il est un des grands maîtres du sgraffite de style Art nouveau, aux côtés de Paul Cauchie, Henri Privat-Livemont et Adolphe Crespin.

Sa formation et son atelier

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Après une formation à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles où il fut condisciple de Paul Cauchie, il ouvrit son atelier de décoration et commença à collaborer avec de nombreux architectes Art nouveau, ou de l'éclectisme tardif, comme Victor Boelens, De Kock, Georges Delcoigne, Édouard Elle, Alfred Frère, Jules Lalière, Guillaume Low, Georges Peereboom, Édouard Pelseneer, Albert Roosenboom, Fernand Symons, Joseph Van Neck, Florent Van Roelen, Armand Van Waesberghe ou encore son propre frère, Henri Van Dievoet.

En 1898, il s'associa avec Léon Van Cutsem[7] en une société en nom collectif[8], et établit avec lui un atelier rue Faider, 73. À cette occasion les deux associés publièrent une affiche publicitaire Art-nouveau[9], mais leur association fut de courte durée car Léon Van Cutsem la quitta pour ouvrir sa propre entreprise de peinture et décoration[10].

Gabriel Van Dievoet continua seul ses activités rue Souveraine, 91, à Ixelles.

Outre son œuvre de décorateur, Gabriel Van Dievoet s'intéressait aussi à l'électricité et aux techniques de la photographie et du cinéma, c'est ainsi qu'il obtint plusieurs brevets dans ce domaine, concernant la synchronisation des films et aussi concernant un système de protection électrique (le selfprotect) des maisons.

Son œuvre

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Le style de Van Dievoet se caractérise principalement par l'emploi d'éléments floraux stylisés.

Il est l'auteur des sgraffites ornant de nombreux édifices en Belgique, principalement à Bruxelles, mais aussi à Namur et à Charleroi où habitait alors sa grand-mère Hortense Poelaert veuve d’Eugène Van Dievoet (1804-1858), sœur du célèbre architecte, décédée à Charleroi le 15 avril 1900, 21 rue Léopold[11].

Gabriel Van Dievoet a rédigé lui-même la liste[12] de ses sgraffites ainsi que de ses travaux de décoration[13].

Gabriel Van Dievoet, debout à droite dans son premier atelier rue Faider, 73, à Ixelles, à ses côtés, Léon van Cutsem et deux aides (photo vers 1898).

Décorations en sgraffito

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1897

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1898

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1899

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Maison dorée de Charleroi : sgraffites de Gabriel Van Dievoet (1899).

1900

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1901

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Place Morichar, 11, sgraffites par Gabriel Van Dievoet.
Sgraffites à Marcinelle, réalisés en 1901 (n° 65) par Gabriel Van Dievoet, rue du Basson, 26, après la restauration en mai-juin 2018.
Photographie par Gabriel Van Dievoet d'un sgraffito, avec tête de femme et marguerites, semblable à ceux qu'il a réalisés à Marcinelle rue du Basson 26.
Gabriel van Dievoet (1875-1934), dessin par son fils Léon van Dievoet
Alice Demets (1878-1945), épouse de Gabriel van Dievoet (1875-1934), dessin par son fils Léon van Dievoet (1907-1993).

1902

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1903

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1904

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Gabriel Van Dievoet dans son atelier de la rue Souveraine, 91, à Ixelles, devant un sgraffito destiné à la façade de la pharmacie Paul Weil, boulevard de Waterloo, 94 à Bruxelles (photo du 25 août 1904).
La façade de la pharmacie Paul Weil, boulevard de Waterloo, 94 à Bruxelles, sgraffites par Gabriel Van Dievoet, réalisés le 25 mai 1904 (ornement : classique ; métrage : 20m ; lieu : boulevard de Waterloo ; architecte : Jules Mockel ; propriétaire : Jules Mockel ; entrepreneur : Entreprises Michel). (Photo par Gabriel van Dievoet).

1905

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1906

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1907

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1908

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Travaux de décorations, fresques, peintures murales (extraits)

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Sa participation à l'Exposition universelle de Bruxelles de 1910

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L'Exposition universelle de Bruxelles de 1910 offrit à de nombreux artistes belges l'occasion d'y faire connaître leur talent au niveau international, c'est ainsi que Gabriel Van Dievoet prit lui aussi une part active à la mise en œuvre de cette exposition dans la construction et la décoration de Bruxelles-Kermesse, conçue par les architectes Jules Barbier, puis Franz Van Ophem, comme une reconstitution d'un Bruxelles pittoresque de jadis qui était déjà en train de disparaître.

Il participa ainsi à l'édification et à la décoration de nombreuses reconstitutions de maisons de style néo-Renaissance flamande ou médiéval et son atelier travailla ainsi à la confection et à la pose de tables, volets, lambris, papiers peints, fer forgé, lustres Renaissance, etc., d'après les plans de l'architecte Van Ophem, et était encore en pleine activité le 22 avril, veille de l'ouverture et jusqu'au milieu du mois de mai[19].

Œuvres de chevalet

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Il est également l'auteur de peintures et d'aquarelles. La Bibliothèque royale de Belgique, Albertine, Cabinet des Estampes, conserve de lui une gravure intitulée Tête de Lion, cotée F 41265.

Galerie

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Médaille

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Médaille du Comité national de secours et d’alimentation durant la guerre de 1914-1918 ayant appartenu à Gabriel Van Dievoet, qui fit partie de ce comité.

Durant la guerre de 1914-1918, Gabriel Van Dievoet participa au Comité national de secours et d’alimentation dont il reçut la médaille commémorative.

Sa famille

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Article détaillé : Famille Van Dievoet.

Ses proches

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Faire-part de mariage de Gabriel van Dievoet et Alice Demets, 11 octobre 1905.

Gabriel Van Dievoet est le fils de Léon Van Dievoet, qui était commissionnaire-expéditeur par eau au 37, Quai-au-Bois à Brûler, et d'Hermine Straatman, fille de Lambert Straatman ; il est le petit-fils d'Eugène Van Dievoet, juge au Tribunal de Commerce de Bruxelles, et d'Hortense Poelaert (sœur de l'architecte Joseph Poelaert) et le frère de l'architecte Henri Van Dievoet.

Il épouse à Ixelles le 11 octobre 1905 (après conventions matrimoniales arrêtées devant Maître Albert Poelaert, notaire à Bruxelles, le 5 octobre 1905), Alice Demets, née à Bruxelles le 8 novembre 1878, et décédée à Saint-Gilles, rue Saint-Bernard, 150, le 7 novembre 1945. Ils ont trois enfants :

Brevet d'invention

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Gabriel Van Dievoet, outre son activité de décorateur, s'intéressait aussi à l'électricité et aux techniques de la photographie et du cinéma, c'est ainsi qu'il obtint plusieurs brevets dans ce domaine :

Bibliographie

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Notes

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  1. « http://aam.be/wp-content/uploads/2014/11/Van-Dievoet-Gabriel.pdf » (consulté le )
  2. « http://aam.be/en/list-of-collections/ » (consulté le )
  3. « http://www.archiefbank.be/dlnk/AE_10638 »
  4. Adresse de naissance : quai au Bois à Brûler, 37. Baptisé à l'église protestante de Bruxelles (Chapelle royale), dite du Musée.
  5. Adresse de décès : rue Saint-Bernard, 150.
  6. « Artistes, de père en fils », sur Site-LeVif-FR, (consulté le )
  7. Léon François Van Cutsem, peintre-décorateur, né à Saint-Josse-ten-Noode le 3 novembre 1874, demeurant à Saint-Gilles, fils de Joseph Philippe Van Cutsem, peintre-décorateur, demeurant à Saint-Gilles, et de Clémence Louise Van Cutsem, épousa à Ixelles, le 9 mai 1899 (acte 212), contrat par devant le notaire Bauwens à Bruxelles le 8 mai 1899, Marie Amélie Goffin, née à Spa le 24 octobre 1877, demeurant à Ixelles rue de l'Aqueduc, 160, fille de Henri Georges Nicolas Joseph Goffin, propriétaire, et Marie Amélie Deloitte, conjoints demeurant à Ixelles.
  8. Recueil des actes et documents relatifs aux sociétés commerciales, tome XLI, p. 966, n° 259 « Société en nom collectif L. Van Cutsem et G. Van Dievoet, à Ixelles. – Constitution. Par extrait en date du 28 avril 1899, enregistré à Bruxelles (Sud) le 1er mai 1899, volume 394, folio 847, case 7. Reçu 7 francs. Le receveur, (signé) (illisible). Les soussignés : 1. Léon-François Van Cutsem, peintre-décorateur, domicilié à Saint-Gilles, rue d’Albanie, n° 26 ; 2. Gabriel Van Dievoet, peintre-décorateur, domicilié à Bruxelles, rue de la Longue-Haie, Ont formé entre eux une société sous les conditions suivantes : Art. 1er. La société est en nom collectif, sous la raison sociale L. Van Cutsem et G. Van Dievoet. Art. 2. Le but de la société est : toutes entreprises de peinture et décoration et tout ce qui s’y rattache directement. Art. 3. Le siège social est à Ixelles, rue Faider, n° 73. Art. 4. Chacun des deux associés aura la signature sociale, dont il ne pourra faire usage que pour les affaires de la société. Les traites, billets à ordre, chèques et autres titres de crédits devront être signés par les deux associés. Tout engagement dépassant deux mille francs devra porter la signature des deux associés. Art. 5. La durée de la société est fixée à dix années, à dater du 28 avril 1898. Fait en double à Bruxelles, le 28 avril 1898. (signé) L. Van Cutsem et G. Van Dievoet. Pour extrait conforme : Léon Van Cutsem Gabriel Van Dievoet (Déposé au greffe du tribunal de commerce de Bruxelles le 4 mai 1899.)
  9. Inventaire des biens mobliers de la Région Bruxelloise, collection Maison Cauchie.
  10. Léon François Van Cutsem est cité en 1905 comme entrepreneur de peinture à Uccle et son frère Auguste Joseph Van Cutsem comme entrepreneur de peinture à Saint-Gilles.
  11. Charleroi, état-civil, acte de décès 147 du 16 avril 1900, décès de Hortense-Catherine Poelaert, veuve d'Eugène Van Dievoet. Elle demeurait à Charleroi chez son fils Camille Van Dievoet (Bruxelles, 1842 - Paris, 1931), agent de la Banque Nationale à Charleroi de 1896 à 1910.
  12. Éric Hennaut et Marie Demanet, « Gabriel Van Dievoet et les ateliers de sgraffites », dans : Les sgraffites à Bruxelles, Bruxelles : éd. Fondation roi Baudouin, 1994, (ISBN / 2-87212-133-1), p. 66 : « Van Dievoet dressera lui-même une liste de ses œuvres classées selon les essences végétales ».
  13. Gabriel Van Dievoet, Liste des sgraffites et des travaux de décoration, d'après les cahiers originaux, fac-simile, Bruxelles, édition privée à tirage limité. Une photo d'un extrait en est publié dans : Simone De Boeck, en collaboration avec l'équipe du GERPM-SC, « L'âge d'or des sgraffites », dans : Le patrimoine et ses métiers, Sprimont : Mardaga, 2001 (ISBN 2-87009-780-8), p. 76 : « Extrait du Cahier des charges de G. Van Dievoet (cliché photographique) ».
  14. a et b Emmanuelle Dubuisson, « Les sgraffites : une technique ancienne à l'apogée dans l'architecture Art nouveau », À la recherche de sgraffites bruxellois…, dans Nouvelles du Patrimoine, édité par l'Association des Amis de l'Unesco, Bruxelles, no 42, février 1992, p. 22.
  15. Marie Wautelet, « L'architecture Art nouveau à Charleroi, ses auteurs et ses spécificités », dans : Documents et rapports de la société royale d'archéologie, d'histoire et de paléontologie de Charleroi, tome LXIII : 1996-2006, Charleroi, 2006, p. 162 : « Le grand sgraffite ornant la façade de la Maison dorée est en revanche l'œuvre du décorateur Gabriel Van Dievoet. Les sgraffites de cette maison comptent “parmi ses réalisations les plus remarquables”. Dans les environs de Charleroi, le décorateur réalise également un projet de sgraffite pour la façade de la maison de M. Deschamps à Gilly-Lodelinsart et pour quatre maisons de l'architecte namurois Jules Lalière, avenue Gillieaux à Montignies-sur-Sambre. Les sgraffites de ce décorateur sont souvent des variations sur un thème floral. Chez Van Dievoet, c'est le choix d'une ou deux sortes de fleurs, déclinées sous plusieurs modes — de face ou de profil, en bouton, en fleur ou en fruit — qui assure l'unité de la composition. »
  16. Emmanuelle Dubuisson donne comme numéro actuel 9/10 : Emmanuelle Dubuisson, « Les sgraffites : une technique ancienne à l'apogée dans l'architecture Art nouveau », « À la recherche de sgraffites bruxellois… », dans Nouvelles du Patrimoine, édité par l'Association des Amis de l'Unesco, Bruxelles, no 42, février 1992, p. 21.
  17. Iris Monument, Place Albert Leemans
  18. Inventaire du patrimoine architectural de Bruxelles, rue Peter Benoit, 7, 9-11, 13, par l'architecte Victor Boelens
  19. Benoît Schoonbroodt, « Le refus de la modernité : architecture et beaux-arts à l'exposition de 1910 », dans Bruxelles 1910. De l'Exposition Universelle à l'Université, Serge Jaumain et Wanda Balcers (dir.), Bruxelles, Racine, 2010, p. 120 : « Le “copie-lettre” du peintre-décorateur Gabriel Van Dievoet fait apparaître que ce célèbre peintre-décorateur bruxellois collabore à la décoration de nombreux bâtiments de Bruxelles-Kermesse et donne des indications précieuses sur les matériaux employés. Van Dievoet procède ainsi à la confection et à la pose de tables, volets, rideaux, frises ornementales, parquets, portes à deux ouvrants, châssis à petites glaces, lambris, bars à angle, papiers peints, tablettes, peintures des plafonds, tapis, petits lustres de style Renaissance, comptoirs en bois à angle, corniches, fer forgé, enseignes commerciales, Lincrusta, rideaux, terrasses extérieures sur plancher en bois, zinc recouvrant les toitures, en conformité totale avec les plans de l'architecte Van Ophem, qui supervise l'ensemble des travaux. Le 22 avril, soit la veille de l'ouverture officielle, il est encore en plein travail pour plusieurs bâtiments, ce que confirment des chroniqueurs de l'époque qui visitent Bruxelles-Kermesse quelques heures avant l'ouverture, évoquant une véritable fourmilière où tous les métiers s'affairent encore en tous sens… Van Dievoet continue d'ailleurs à décorer des bâtiments à la mi-mai et à y placer des terrasses, portes ou enseignes. »
  20. Paul Piron, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Ohain-Lasne, 2003, tome II, p. 619 : sub verbo "VAN DIEVOET, Léon (Ixelles, 1907 - Bruxelles, 1993)" : « Architecte, peintre, dessinateur, graphiste. Fils de Gabriel, frère de René Van Dievoet. S'inspire pour ses dessins du vieux Bruxelles, pour ses peintures et fusains de paysages belges et français. Membre du Cercle d'art de Saint-Josse-ten-Noode. A exposé avec son cercle à l'« Hôtel Charlier » à Bruxelles en 1963. Œuvres au Cabinet des Estampes de Bruxelles (pointes sèches) ».
  21. Paul Piron, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Ohain-Lasne, 2003, tome II, p. 619 : sub verbo "VAN DIEVOET, René (Ixelles, 1908-1978)" : « Sculpteur. Fils de Gabriel, frère de Léon Van Dievoet.Formation à l'Académie de Bruxelles chez E. Rombaux et à l'Académie de Saint-Gilles chez L. Grandmoulin. Auteur de sculptures en marbre et de petits objets en bois de style art-déco ».

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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