Takifugu

Takifugu
Description de cette image, également commentée ci-après
Takifugu rubripes en aquarium
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Actinopterygii
Sous-classe Neopterygii
Infra-classe Teleostei
Super-ordre Acanthopterygii
Ordre Tetraodontiformes
Sous-ordre Tetraodontoidei
Famille Tetraodontidae
Sous-famille Tetraodontinae

Genre

Takifugu
Abe, 1949

Le genre Takifugu comprend des poissons appelés fugu (河豚/鰒/鮐/魨/鯸/鯺?), connus pour provoquer de très graves intoxications à la tétrodotoxine. Il est aussi appelé « poisson-globe » et « poisson-ballon » en Méditerranée orientale.

Description

Le fugu se gonfle d'eau lorsqu'il se sent menacé, ce qui explique son surnom de poisson-globe[1].

Toxicité

Le foie, les ovaires, les intestins et la peau[2] des fugu contiennent un poison très toxique (actif à des concentrations de l'ordre du nanomolaire) : la tétrodotoxine, contre laquelle il n'existe pas d'antidote, la mort pouvant intervenir dans un délai de quatre à six heures[3]. Le Takifugu ocellatus, par exemple, est mortel pour l'homme dans plus de 62 % des cas d'intoxication : il faut donc immédiatement rechercher une aide médicale dès les premiers symptômes (paresthésie buccale, fourmillements au visage, nausées et douleurs abdominales) et effectuer un bouche-à-bouche si nécessaire pour essayer de sauver la victime[4]. Cette neurotoxine paralyse les muscles et entraîne la mort par arrêt respiratoire[1]. Cette paralysie résulte de l'inhibition des canaux sodiques voltage-dépendants, provoquant ainsi des potentiels d'action caractérisés par un niveau de seuil plus élevé, une phase ascendante plus lente et une amplitude moindre.

Des traces de tétrodotoxine ont été trouvées dans les algues rouges du genre Jania (en) (Rhodophyta). Dans cette algue, on peut isoler une bactérie qui, cultivée, produira ce poison. Cette bactérie est vraisemblablement ingérée avec l'algue par les animaux, qui accumulent par la suite la tétrodotoxine. Le fugu y est lui-même résistant, ce qui expliquerait que le fugu d'élevage est exempt de cette toxine [5].

Cuisine

Enseigne en forme de fugu au Japon.

Au Japon, seuls les cuisiniers disposant d'une licence accordée par l'État sont autorisés à préparer ce plat, considéré comme très raffiné[3]. Pour autant, pour une question de sécurité, l'empereur du Japon tout comme les samouraïs n'avaient pas le droit d'en manger, une loi les en empêchant (cette loi étant toujours d'actualité pour l'empereur)[6]. Pour en retirer la toxine, il leur faut enlever notamment la peau, le foie, les intestins et les gonades. Néanmoins en 2011, 17 personnes ont été empoisonnées par le fugu au Japon, et l'une d'entre elles en est morte[1]. En , les autorités ont ainsi retiré sa licence à un restaurant qui avait servi un foie de fugu à la demande du client[1]. Depuis , tous les restaurants peuvent proposer du fugu, à condition qu'il ait été préparé et nettoyé par un chef agréé[1].

Une personne non initiée pourra le trouver un peu fade, mais la texture particulière, la rareté du mets et le folklore lié à sa préparation font de sa dégustation un événement singulier. Il se sert en sashimi (coupé en tranches très fines, translucides) et en nabe[3]. En 2012, un plat de fugu coûtait plus de 5 000 yens (environ cinquante euros) auprès de la chaîne Torafugu-tei, jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de yens dans de grands restaurants[1].

Les Polynésiens préparent le fugu, dans l'archipel des Tuamotu, c'est une tradition qui se transmet de génération en génération. Il est également préparé à Taïwan, en particulier dans les îles Pescadores où il est pêché en grande quantité[7].


Présence naturelle

Au Japon, 80 % des fugu pêchés, ou produits par la pisciculture, passent par Shimonoseki, où se concentrent les entreprises spécialisées dans sa préparation. Elles les débarrassent de leurs parties empoisonnées avant de les expédier dans le reste du pays[3],[8].

Depuis quelques décennies[Quand ?], le fugu colonise, avec d’autres espèces végétales et animales, la Méditerranée orientale[9].

En raison de la surexploitation, l'Union internationale pour la conservation de la nature estime que la population mondiale du Takifugu chinensis (es) a diminué de 99,99 % depuis les années 1970[10].

Liste d'espèces

Selon FishBase (5 févr. 2012)[11] :


Le fugu dans la culture populaire

Littérature

Cinéma

Séries TV

Jeux vidéo

Internet

En 2019, un fugu fait le buzz sur YouTube et devient un mème internet du fait du son émis quand on lui donne une tranche de carotte.

Notes et références

  1. a b c d e et f Shingo Ito (AFP du 15 juin 2012 h 16), « Le poisson globe ou fugu, un plaisir mortel pour les gourmets japonais », sur romandie.com, Nyon, Virtual Network SA (consulté le ).
  2. Voet et Voet 2015, p. 754.
  3. a b c et d Philippe Pons, « Le fugu, un mets à haut risque », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. Karim Amri, Animaux mystérieux : Ils peuvent tuer mais aussi sauver des vies, Éditions Favre SA, , 286 p. (ISBN 978-2-8289-1636-7), Takifugu ocellatus (Fugu ocellé, poisson-globe) page 14 et 15
  5. (en) Usio Simidu et al., « Marine Bacteria Which Produce Tetrodotoxin », AEM, vol. 53, no 7,‎ , p. 1714–1715 (PMID 3310884, PMCID 203940, lire en ligne).
  6. Oger 2013.
  7. « Fugu, poisson mortel », Présentation du fugu et de sa préparation à Taïwan, sur l'archipel de Penghu.
  8. Hikari Sumiki, « Le fugu, un poisson mortel que les Japonais apprécient », sur Nippon.com, (consulté le ), p. 2.
  9. Véronique Nizon, Georges Pinol, René Heuzel, Jérémy Simonnot et Erwan Brouillard, Méditerranée : une mer tropicale ?, reportage, France 3-Thalassa, diffusé le 21 décembre 2007.
  10. « L’appétit mondial pour les ressources pousse de nouvelles espèces vers l’extinction – La Liste rouge de l’UICN », sur iucn.org.
  11. FishBase, consulté le 5 févr. 2012

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes