La famille du Buat est une famille de la noblesse française, d'ancienne extraction, originaire de Basse-Normandie. Elle a formé plusieurs branches, établies principalement dans l'Avranchin et dans le diocèse de Séez (département de l'Orne actuel).
En latin de Buato (voir Buatum), ce mot d’origine celtique signifierait colline, montagne. En gallois-breton (Bwa), il signifierait arc, voûte, passage couvert[2]. Il se pourrait aussi que le terme désigne une superficie en ancien et moyen français[3]. Le sens du mot "buat" n'est pas clair. Il semble avoir acquis plus tard le sens de "lavoir". Mais pour Albert Dauzat, "Buat" dériverait du francisque buka (ruisseau, lavoir) [4]. Buatum, employé pour Buata, pourrait également signifier un lieu souterrain (cave, crypte, caveau)[5].
La branche des seigneurs de Tréhéru (et peut-être d'autres), a attaché son nom en "Dubuat" pendant la période révolutionnaire, et a plus tard demandé un retour à la forme initiale du nom ("du Buat").
Les origines de la famille du Buat sont mal connues.
Les plus anciens membres retrouvés sont Raoul et Robert du Buat, vivants au temps de Guillaume le Conquérant, tous deux distingués dès cette époque[2].
La famille du Buat s'est divisée en plusieurs branches[6].
La première division a lieu au XIIIe siècle entre les trois fils d'Hughes Ier du Buat :
Issue de la branche du Perche, Jean du Buat, troisième fils de Jean II du Buat (XIVe siècle), envoyé commander en Anjou, fait souche et fonde les branches de la famille du Buat en Anjou et au Maine : du Buat de Barillé, de Brassé et de la Subrardière, de Teillay. Seule la branche du Buat (de Brassé et) de la Subrardière, appelée branche de la Subrardière, a subsisté jusqu'à la fin du XIXe siècle[7].
Une nouvelle division de la branche du Perche a lieu au début du XVIe siècle entre les fils de Guillaume III du Buat, seigneur du Buat, de Prépotin et de Montcollin :
Autres tiges : du Buat du Bailleul, branche de Lorraine.
L'histoire de la famille du Buat a commencé au Grand Buat, dans la paroisse de Lignerolles, dans l'Orne, en Normandie.
La famille du Buat a été présente principalement en Normandie, en Bretagne, au Maine et en Anjou. À l'écart du principal foyer de peuplement de la famille, une branche s'est épanouie en Lorraine. D'autres membres sont mentionnés en Aquitaine (Castres, etc.). À partir du XVIIIe siècle, de nombreux membres de cette famille ont vécu en Eure-et-Loir, dans les Yvelines et à Paris. D'autres membres de cette famille ont également vécu hors de ces territoires : Martinique, Pondichéry (troupes coloniales).
Il y a également eu la présence d'une "Porte du Buat", détruite en 1780, à Provins. Selon Jean Mesqui, la première mention retrouvée de cette porte remonte à 1262 (cf Personnalités Guarnerius du Buat, templier), "mais le quartier de Provins qu'elle desservait portait le nom de "du buat" de façon bien plus ancienne.
Château du Grand Buat (paroisse de Lignerolles - Orne, aujourd'hui disparu, ce château avait "fossés, pont-levis et chapelles"), Château du Petit-Buat (Saint-Céronne), Château du Buat (l'Aigle, Orne), Château de la Subrardière (Ballots, à côté de Craon), Manoir de Buttenval (Tortizambert - Calvados), château de Nancay, etc[2].
Terres et fiefs nobles de la famille : "du Buat, du Grand-Buat, de Brassé, de la Subrardière, de Barillé, de Chantelou, de la Blandinière, du Teillay, de Ballots, de Chanteil, de la Hunaudière, de Maupertuis, de la Ragottière, de Cramaillé, de Saint-Gauld, etc."[10].
Il est également possible qu'il y ait / ait eu une présence en Angleterre :
Une présence est également probable au Québec : Selon Narcisse-Eutrope Dionne, le nom aurait existé au Québec, rapidement transformé en "Bouat" .
De nombreux mariages ont été réalisés au fil des siècles.
Par ordre chronologique pour la branche des seigneurs de Tréhéru : familles de Feings (XIIIe siècle), des Près de Pratis (Colette, dame de Montcollin, XIVe siècle), de Craon (Yolande, XIVe siècle), de Martigny (Catherine, 1452) , du Chesnay (Madeleine, XVIe siècle), de la Tour (Marie, 1534), d'Aubray (Lucrèce, XVIe siècle) , de Grongneaux (Renée, XVIIe siècle), Le Normant (Geneviève, XVIIe siècle), du Chesnay (Marie, XVIIe siècle) ; de Gogué (Barbe, XVIIe siècle) ; du Bosc (Marie Catherine, XVIIIe siècle), de Gastel (Marie-Françoise, XVIIIe siècle), Langer (Marie Charlotte Joséphine, parents André-Charles de Gueffe et Louis-Barbe de Saint-Denis, issue d'un frère de Jeanne d'Arc - famille Le Cornu - selon Henri Le Court - preuves non trouvées, XVIIIe siècle), Fauveau (Anastasie, XIXe siècle), Lary (Caroline Anastasie, XIXe siècle)[2].
Selon le Nobiliaire de Normandie : "de Rosmadec, de Coëtquen, de Montmorency, de Budes, de Sévigné, de Quatreveaux, de Madaillan en Bretagne, du Vergier, de Saint-Aignan, de Barillé, de Nepveu, de Mondamer, de Charnacé, de la Touche, de Baraton, du Bois-Joullain, de Mauvielle, de Bois-Hébert, de Champagné, de Birague, d’Aubert, de la Corbière de Blavet, du Mortier, Lenfant, de Valleaux, d’Anthenaise, de Perrien, de Chabot, de Tessé, d’Adde etc."[10].