L’espagnol chilien (espagnol : español de Chile[1],[2]), ou castillan chilien[3], est une variante d'espagnol parlée sur le territoire du Chili. Ses différences avec les autres variantes ou accents d'Amérique latine concernent principalement la prononciation, la syntaxe des phrases et le vocabulaire. La variante chilienne est connue pour avoir une multiplicité de tons pour chaque situation, en plus de sa façon particulière de conjuguer le tú (tu, toi) ou vos (vous), mais ce mot est considéré comme très informel et d'un niveau inférieur de langue.
Prononciation
- Une des principales caractéristiques est dans l'aspiration de la lettre s, sauf à l'initiale du mot. Par exemple, dans le mot trenes il est prononcé « treneh », dans le mot descontento, il est prononcé « dehcontento », mais dans le mot saber, on n'aspire pas le s puisqu'il se trouve à l’initiale. L'aspiration a le son d'un j (jota) lisse. Cette caractéristique est aussi présente dans certaines variétés de l'Espagne méridionale, dans les Caraïbes et dans une grande partie de l'Amérique du Sud.
- Au Chili, comme presque partout en Amérique hispanophone, le s est sifflant (comme en français) et non chuintant comme en Espagne. De même, le seseo (prononciation de c, devant e ou i, et de z qui est identique à celle de s) est généralisé.
- Le x, en début de mot, se prononce comme un s ou un r : Xilófono se prononce « silófono » et le prénom Ximena se prononce Jimena.
- Le s final est souvent muet, et c'est le contexte de la phrase qui permet de savoir. Par exemple, le pluriel hasta lunes se prononce comme le singulier « hasta lune ». L'expression muchas gracias se prononce « muchah gracia ».
- La conjugaison des verbes est aussi un peu différente à la seconde personne du singulier. En effet, celle-ci est dérivé de la forme originale du vouvoiement (voseo) dans lequel le s final est élidé. Par exemple, pour «¿que pensais de...?», on dira «¿que pensái' de...?». C'est cette règle grammaticale que vient le fameux « cachái' ».
- Les mots finissant par da ou ra, comme nada ou para, sont prononcés respectivement na ou naha et pa. Le d disparaît dans la prononciation. L'exemple suivant donne pour para nada, de nada (« pour rien », « de rien »), « pa' naha », « de naha ».
- Des variations de mots comme pues, qui se prononce « po » (ou « pué »), si pues étant prononcé « si po ».
De plus existe une différence selon la ville ou simplement le quartier et le niveau social des locuteurs. Un même mot sera prononcé à la chilienne mais différemment comme dans une ville comme Santiago, où les lettres finales seront plus ou moins accentuées selon le quartier. Par exemple, un mot vulgaire comme huevada (« connerie ») sera prononcé, « huévah' » dans les quartiers populaires mais « huévada » dans les quartiers riches. Le d est ici accentué.
Enfin, les nouvelles générations utilisent très fréquemment les mots weá et weón (écrits selon la prononciation usitée) qui peuvent remplir n'importe quelle fonction grammaticale. Weá (Huevada au Chili, hueva, en espagnol correct) est principalement associé à une chose ou un sujet en particulier et weón/weona (guevon/huevona) à une personne, le contexte jouant un rôle particulièrement important.