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Erich Fromm
Erich Fromm en 1974.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
MuraltoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Erich Seligmann FrommVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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Frieda Fromm-Reichmann (de à )
Karen Horney (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
L'art d'aimer (d), Man for himself (d), Avoir ou être ? (d), Psychoanalysis and Religion (d), Passion de détruire : anatomie de la destructivité humaine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Erich Fromm, né à Francfort le et mort à Muralto le , est un sociologue et psychanalyste américain d'origine allemande.

Il est avec Theodor Adorno, Herbert Marcuse et d'autres, un des premiers représentants de l'École de Francfort. Il a greffé, d'une façon critique et originale qui lui est propre, la thèse freudienne sur la réalité sociale qui s'est fait jour dans l'après-guerre.

Par ailleurs, Erich Fromm fut l'un des premiers penseurs du XXe siècle à parler de l'idée d'un revenu de base inconditionnel[1].

L'homme et son œuvre

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Erich Fromm est né à Francfort le 23 mars 1900 dans une famille juive orthodoxe. Il est l'arrière petit-fils du rabbin Seligmann Bär Bamberger[2]. Il fait ses études en droit, histoire et sociologie à l'université de Heidelberg puis à celle de Munich et enfin des études à l'Institut psychanalytique de Berlin. C'est avec Karl Landauer notamment qu'il contribue à la création de l'Institut psychanalytique de Francfort en 1929. Il est tenté par le sionisme qu'il abandonne au bout de quelques années.

Erich Fromm est un psychanalyste analysé par Frieda Fromm-Reichmann (qui allait devenir sa femme) puis Hanns Sachs. Il est analyste depuis 1927. Il fait partie du cercle de la Société psychanalytique de Vienne créée par Sigmund Freud. Puis il fréquente le « Séminaire des enfants » créé par Otto Fenichel en 1924, expression d'un mouvement de freudiens devenus non orthodoxes concernant le groupe des patients à traiter (personnes modestes). Erich Fromm est connu comme un sociologue marxiste ayant fait la conjonction de Karl Marx à Sigmund Freud (voir Freudo-marxisme et Humanisme-marxisme). Freud en politique a une approche élitiste de la société et a une vision de l'individu selon la mythologie, en totale indépendance avec le temps présent, avec l'Histoire. Fromm prône[3] l'adaptation de la psychanalyse à la dynamique sociale à partir d'une interprétation humaniste de Marx.

Devenu psychanalyste américain installé en 1934, ses textes persillés de nombreuses références bibliques et ses citations tirées des romantiques allemands témoignent de ses origines juives allemandes[réf. souhaitée]. Aux États-Unis, Erich Fromm a enseigné au Bennington College, à l'université Columbia, puis à l'université du Michigan et à Yale.

Erich Fromm est inséparable de l'école psychodynamique américaine. Il est le chef de file de l'école culturaliste à Chicago. Il fait partie du mouvement de la psychanalyse pragmatique et utilitariste utilisant l'empathie, plutôt opposé à l'intellectualisme européen distanciant. Cette école reprend les concepts du « Séminaire des enfants » où les problèmes sexuels ne sont plus considérés au centre dynamique des névroses, mais plutôt l'effet que la cause du caractère névrotique, dû aux conditions de vie[3].

Erich Fromm prend la relève de Karen Horney dans l'école culturaliste américaine qui a délaissé la sexualité au profit de la culture, le passé au profit de l'effet de la situation « actuelle ». Il s'exprime dans la tendance marxo-freudienne pour catégoriser en sociologue et en psychiatre.

Avant de rejoindre le MRI (Mental Research Institute) de l'École de Palo Alto, Erich Fromm agit aussi au Mexique dans le Centre Interculturel de Documentation de Cuernavaca, où a œuvré Ivan Illich et travaillé Paul Watzlawick. Il participe à l'élaboration des « thérapies systémiques familiales » au sein des thérapies familiales dans la continuité de l'école psychodynamique américaine, sur des prémices cybernétiques, sémiotiques et systémiques des théories de la communication dans l’approche écosystémique.

Il vit au Mexique entre 1949 et 1973, fonde et dirige la Société mexicaine de psychanalyse en 1956 et enseigne à l'Université nationale autonome du Mexique. À la fin des années 1950, Erich Fromm n'hésite pas à se lever contre Ernest Jones et contre l'appareil de l'Association psychanalytique internationale, pour dénoncer la cabale qui consiste à présenter comme fou Sandor Ferenczi, important analyste hongrois proche de Sigmund Freud sa vie durant[4]. Sa retraite d'enseignant est prise en 1965. Fromm est encore un des fondateurs de l'International Forum for Psycho-Analysis, une Fédération Internationale de Sociétés Psychanalytiques, qui refusent le modèle centralisateur de l'Association psychanalytique internationale.

Il ajoute à la technique de l'analyse une pratique concernant la connaissance de soi dans le domaine de « l'être et l'avoir » (voir Dualisme en philosophie) qui s'exprime dans le mouvement de la période 1968 (hippie) dans la biophilie, en plus de la pratique de la thérapie.

Erich Fromm et ses conceptions

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Les considérations sur l'inconscient, le complexe d'Œdipe, la libido en structure de la personnalité et le transfert divergent entre Freud et Fromm[5].

Pour Fromm, la part instinctuelle diminue chez l'Homme au profit d'un comportement qui tend à s'individualiser dans la résolution du problème fondamental : l'union-au-monde dans la liberté, liberté « positive » (« freedom to ») et liberté « négative » (« freedom from »), amour et haine, confiance et méfiance, créativité et destructivité. Fromm a fait une étude sur le phénomène psychologique du nazisme en particulier et de tout totalitarisme en général à partir des idées de « peur de la liberté » (« Fear of Freedom ») et de l'« évitement de la liberté » (« Escape from Freedom ») dans la destructivité, la haine et la surconsommation pour se relier au monde. Fromm a pour fondement la structure patriarcale de la société qui peut s’inverser en matriarcat[6]. Dans l'étiologie sociale, l'union-au-monde d'Erich Fromm peut être reliée au sentiment d'infériorité par le statut social et les conditions de vie selon la psychologie individuelle développée par Alfred Adler.

Fromm se veut clair et intelligible (univoque) dans sa communication avec autrui, il s'oppose de ce fait à Jacques Lacan de l'école européenne qui est son congénère et dont le jeu des mots dans des métaphores est associé à l'apport de sens[3].

Chez Fromm, (Avoir ou être, 1978 concept qui provient de son enfance en tant que fils de marchand de vins ayant été tenté par l'étude pure où seul l'« être » compte, étude du Talmud), la productivité de l'« être », a été transformée par le productivisme fordiste américain en « avoir(s) » disponibles sur l'étalage du supermarché de la performance des thérapies corporelles.

Son ouvrage Société aliénée et société saine, écrit en 1971 est sous-titré Du capitalisme au socialisme humaniste. Psychanalyse de la société contemporaine, ce qui renseigne sur les options politiques qui étaient les siennes. Son testament intellectuel réside dans Espoir et Révolution. Vers l'humanisation de la technique, 1981. L'internationalisme est un de ses traits caractéristiques, hors du marxisme installé en politique.

Erich Fromm et l'École psychodynamique américaine

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Commentaires

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« […] Unir Freud à Marx est conjoindre au noyau de l’homo faber le noyau de la psyché. L'âme est ici la notion protoplasmique, colloïdale où communiquent la nature affective de la vie et la nature psychique de l'homme; c'est la plaque tournante du complexe psycho-affectif. L'âme n'est donc pas une donnée ultime mais un complexe en mouvement difficile à définir. Les deux noyaux constituent comme une bipolarité autour de laquelle s'ordonne le phénomène humain. Ils fondent deux infrastructures, l'une produisant l'outil, l'autre sécrétant le rêve. Ces deux infrastructures dépendent mutuellement l'une de l'autre, se trouvant souvent en communication étrange, mais on ne saurait les réduire l'une à l'autre… »

« Pour Freud comme pour Marx, mais plus explicitement, l'homme est fondamentalement et dialectiquement bon-mauvais. Fondamentalement car l'homme est le sujet d'un conflit radical, et ce conflit est le foyer des progressions comme des régressions, mieux, d'un perpétuel mouvement progressif-régressif. Dialectiquement, le bon peut naître du mauvais, le mauvais du bon. La nature du bon-mauvais est instable, car le moi est instable, formé génétiquement et travaillé constamment, non seulement par l'antagonisme d'Eros et Thanatos, mais aussi par la lutte permanente entre la pulsion et la répression, le Ça et le Surmoi. Les dérivations sublimées des conflits (l'art, la culture, la civilisation) sont en principe « bonnes » mais comportent leur poison et leur insuffisance ; les régressions névrotiques et psychotiques sont en principe « mauvaises ». mais les mécanismes qui se bloquent dans la névrose ne sont-ils pas ceux qui entretiennent la santé de la vie normale ? Le plus remarquable, dans l'axe de l'anthropologie freudienne, est que l'homme (mauvais-bon) est constitutionnellement névrosé-sain. L'homme vit une situation névrotique permanente qui est la condition de sa santé. Dès l'origine, la conscience de la mort lui est un traumatisme qui le suit toute sa vie, et cristallise la religion comme « névrose obsessionnelle de l'humanité » : dès l'origine, le rapport avec le monde et avec autrui l'amène à doubler son rapport pratique (l'outil, le travail) d'un rapport magique (le rite, le fétiche, la possession), dès l'origine, la répression fondamentale — le tabou — qui établit la règle sociale, le stabilise et le détraque à la fois et refoule une part torrentueuse de lui-même dans l'imaginaire. Ainsi l'homme social est inadapté à son sort biologique d'être mortel ; l'homme biologique est inadapté à son sort social d'être réprimé. Cette double inadaptation projette l'homme dans les délires, mais en même temps le catapulte dans le devenir. »

« Fromm consacre une grande partie de ses écrits à la critique de l'économie de marché et de son idéologie, qui place de fortes barrières sur la voie du développement productif. Mais il en reste là. Ces vues ne conduisent pas à un examen critique des valeurs de la productivité et de la personnalité qui sont exactement les valeurs de la société critiquées. »

Œuvres

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Notes et références

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  1. http://revenudebase.free.fr/IG.ch/P3.html Voltaire en avait déjà émis l'idée, et établi une base de calcul dans L'homme aux quarante écus
  2. (en) Rainer Funk, Erich Fromm: His Life and Ideas, an Illustrated Biography, 2000, p. 9.
  3. a b et c Conférence de Michel Onfray « Erich Fromm et la psychanalyse humaniste » le 16 août 2011 sur France-culture dans la série Diffusion estivale des conférences animées par le philosophe Michel Onfray en 2010-2011 dans le cadre de l'université populaire de Caen.
  4. Le Coq-Héron, Erich Fromm : un psychanalyste hors normes, vol. n° 182, Paris, Erès, , 192 p. (ISBN 9782749204086, ISSN 0335-7899, présentation en ligne)
  5. Conférence de Michel Onfray « Déconstruction de l’analyse freudienne » le 18 août 2011 sur France-culture dans la série Diffusion estivale des conférences animées par le philosophe Michel Onfray en 2010-2011 dans le cadre de l'Université populaire de Caen.
  6. a b et c Conférence de Michel Onfray « L’empirique et le transcendantal » le 22 août 2011 sur France-culture dans la série Diffusion estivale des conférences animées par le philosophe Michel Onfray en 2010-2011 dans le cadre de l'université populaire de Caen.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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