Dūnhuáng shì
敦煌市
Dunhuang
Place principale du centre-ville
Monument à « La joueuse de pipa »
Sun Jiyuan. Granit. 1998
Image illustrative de l’article Dunhuang
Localisation de la ville-district de Dunhuang dans sa juridiction (en rose) et la ville-préfecture de Jiuquan (en jaune), dans la province de Gansu.
Administration
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Province ou région autonome Gansu
Préfecture Jiuquan
Statut administratif Ville-district
Code postal 736200[1]
Indicatif +86 (0)937
Immatriculation 甘F
Démographie
186 027 hab. (2010)
Densité 6,9 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 09′ 00″ nord, 94° 40′ 00″ est
Altitude 1 142 m
Superficie 2 696 000 ha = 26 960 km2
Localisation
Localisation de Dūnhuáng shì
Localisation dans la préfecture de Jiuquan.
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Dūnhuáng shì
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Dūnhuáng shì
Liens
Site web www.dunhuang.gov.cn

Dunhuang (chinois simplifié : 敦煌市 ; pinyin : Dūnhuáng shì), parfois orthographié Touen-Houang ou Toun-houang[2], est une ville-district de la province du Gansu en Chine. Elle est placée sous la juridiction de la ville-préfecture de Jiuquan. Son territoire, essentiellement désertique, s'étend sur 26 960 km2. Cette ville est surtout connue pour abriter des grottes bouddhistes, notamment celles de Mogao et de Qianfo Dong[3]. Cette ville était sur la route de la soie.

Elle était autrefois appelée Shazhou (zh) (沙州, shāzhōu), la préfecture du sable. Ce nom a été conservé pour un bourg de la préfecture, Shazhou zhen (沙州镇).

Histoire

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Orchestre sogdien à la joueuse de pipa[4]
Période Tang moyenne, 762-827
Grotte de Mogao N° 112[5]

Dunhuang est construite par les Chinois et érigée en préfecture en 111 av. J.-C. par les Han près de l'oasis de Shazhou (沙洲)[6] sur une décision de l'empereur Han Wudi, et après la campagne menée contre les Huns par le général Huo Qubing. La ville a été un point important d'échanges entre la Chine et le monde extérieur pendant les dynasties Han et Tang, au point qu'au IIe siècle, elle comptait une population considérable de 76 000 habitants. Les premières grottes bouddhiques furent creusées en 353, décorées de peintures par les pieux voyageurs pour garantir le bon achèvement du périlleux voyage qu'ils avaient entrepris.

Au cours de la seconde moitié du VIIe siècle, les Tibétains (voir l'Empire du Tibet) s'emparent de Dunhuang, et n'en seront chassés que vers la fin de la dynastie Tang, en 851, par le général chinois Zhang Yichao (en), avant que la ville ne tombe[Quand ?] sous la dépendance d'autres populations[Qui ?].

En 1227 – année de la mort de Gengis Khan à qui succède son fils Ögödei – les Mongols s'emparent de la région, et continuent les conquêtes initiées par ses prédécesseurs sur la majorité de l'Asie. En 1279, Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan, devient le premier dirigeant de la dynastie Yuan, mongole, qui dirige alors toute la Chine.

Dès le XVIe siècle, la région échappe à l'empire chinois, pour tomber sous la coupe du khanat musulman de Djaghataï[7].

À la suite de la découverte en 1900, dans la « bibliothèque murée » des grottes de Mogao, de plusieurs dizaines de milliers de vieux manuscrits et d'autres objets anciens, par le taoïste Wang Yuanlu (l'« abbé Wang »), les archéologues étrangers affluèrent. Paul Pelliot put acheter à Wang Yuanlu, entre de très nombreux objets, de vieux manuscrits tibétains, dont la totalité fut cataloguée par Marcelle Lalou ; ces manuscrits tibétains se trouvent actuellement à la Bibliothèque nationale de France.

Les quelques milliers d'autres objets rapportés par Paul Pelliot, tels que des peintures sur soie Tang, des statues, des manuscrits et autres documents non bouddhiques (tels qu'une rarissime version nestorienne de L'Évangile selon Saint Jean, par exemple), se trouvent aujourd'hui essentiellement au musée Guimet.

Géographie

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À l'origine poste de contrôle de la Route de la soie, la ville-oasis est située à l'est du désert du Taklamakan, près de la jonction des deux pistes caravanières qui contournaient ce désert, l'une par le nord, l'autre par le sud, en provenance d'Asie centrale.

Climat

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Marché à Dunhuang

Dunhuang a un climat désertique sec et froid (BWk selon la classification de Köppen), avec un total de précipitations annuelles de 67 mm, dont la majorité en été. Les précipitations ne se produisent que sporadiquement et s'évaporent rapidement[8]. Les hivers sont longs et froids, avec une température moyenne sur 24 heures de −8,3 °C en janvier, tandis que les étés sont chauds avec une moyenne en juillet de 24,6 °C ; La moyenne annuelle est de 9,48 °C. Les moyennes de variation de températures diurnes annuelles sont de 16,1 °C. Il y a 3 258 heures de soleil par an, et seul mars ne reçoit que 70 % du total possible[pas clair].

Il n'est pas rare d'observer des trombes terrestres de faible intensité dans le désert avoisinant la ville.

Relevé météorologique de Dunhuang (période 1971-2000)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −14,6 −10,5 −3,2 4,1 9,6 13,9 16,4 14,6 8,5 0,6 −5,5 −12 3,5
Température maximale moyenne (°C) −0,8 4,9 12,7 21,2 27 30,9 32,7 31,7 26,8 18,8 8,4 0,6
Précipitations (mm) 0,8 0,8 2,1 2,4 2,4 8 15,2 6,3 1,5 0,8 1,3 0,8
Nombre de jours avec précipitations 1,5 0,9 1,2 1,3 1,3 3,7 4,8 2,6 0,9 0,5 1,1 1,3
Source : China Meteorological Administration

Monuments et sites remarquables

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Grottes des environs

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Bouddha des lumières flamboyantes et les Cinq Planètes. H 80,4 cm. Daté 897. British Museum[9]
Origine : Qian Fo Dong, Grotte des mille Bouddha

Grottes de Mogao

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Maitreya. Grotte de Mogao n° 275. Peintures et sculpture de la dynastie des Liang du Nord
Article détaillé : Grottes de Mogao.

À 27 km au sud-est de la ville se trouvent les grottes de Mogao, où ont été découverts de magnifiques peintures murales créées de la dynastie Wei (386-581) à la dynastie Yuan (1279-1368). De très nombreuses statues, dont une statue de Maitreya assis en lotus de 35 mètres de haut, une allongée de plusieurs dizaines de mètres de long et de précieux manuscrits médiévaux. En 1879, des explorateurs russes puis des géologues hongrois visitent ces grottes. En 1900, le moine taoïste Wáng Yuánlù redécouvre les manuscrits. Plus tard, la redécouverte de fresques vers 1946 est mentionnée et décrite par Francois Cheng dans son livre Le Dit de Tianyi.

Des destructions ont eu lieu : musulmans, réfugiés russes blancs, expédition Langdon Warner. Des prélèvements massifs de manuscrits et objets (de la bibliothèque secrète découverte par Wang Yuánlù), ont également eu lieu au début du XXe siècle, négociés et emportés par des archéologues de nationalité britannique, française, japonaise et russe. Le site fut protégé durant la révolution culturelle.

Monuments et sites remarquables

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Vestiges de la grande muraille de la dynastie Han, vers Dunhuang

Le paysage aménagé en parc d'attractions

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Les « dunes qui chantent » sur le bord oriental du désert de Kumtag près de Dunhuang

Le quartier des attractions scéniques des « Dunes qui chantent », Mingsha , et de la « Source du Croissant de Lune » (鸣沙山月牙泉风景名胜区) : situés à 3 km au sud de Dunhuang, avec, parmi les 40 km d'Est en Ouest et 20 km du Nord au Sud des dunes Mingsha (鸣沙山, míng shāshān, « Dune du sable chantant »), une dune jaune surplombant de 250 mètres la source du Croissant de Lune (月牙泉, yuèyá quán). On peut aussi y trouver depuis peu le musée de Dunhuang. Il est également possible de se promener dans les dunes à dos de chameau, en véhicule 4x4, ou de faire un tour en ULM. Des bottes orange fluo sont également disponibles à la location afin de réduire considérablement l'ensablement des chaussures[11].

Démographie

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La population du district était de 186 027 habitants en 2010[12].

Culture

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Grande mosquée de Dunhuang

Au sud-ouest de la ville, une ville fortifiée artificielle dans le style de l'époque des Han a été construite et sert principalement de décor de cinémas. On peut la visiter. D'autres fortifications de cette époque se trouvent sur la ville-préfecture, comme près de la porte Yangguan.

Vêtements

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Il est possible de voir dans la ville des femmes intégralement voilées (à l'exception des yeux), surtout pour se protéger du soleil et des vents de sable. Cela n'a pas de rapport avec la pratique locale de la religion musulmane, qui n'impose pas de voile intégral[réf. nécessaire].

Religion

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Mosquée

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Une importante communauté musulmane vit à Dunhuang, aussi l'édifice religieux le plus important de la ville est-il sa mosquée.

Énergie

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Remplissage d'un taxi au gaz naturel dans une station service dédiée, en bordure de la ville.

Les taxis de Dunhuang roulent au gaz naturel. Lors du remplissage du véhicule, seul le personnel de la station et les chauffeurs sont autorisés à rester dans la station, afin de minimiser les risques liés aux possibles accidents, les passagers doivent se placer à la sortie de la station (voir photo).

Champs photovoltaïque de 10 MW de Dunhuang

Le parc solaire Gansu-Dunhuang est une immense centrale solaire photovoltaïque d'environ 9 km2 et produisant 10 MW d’électricité, située au Sud-Ouest de la ville[13]. C’était le plus grand de Chine en 2009[14]. Un réseau de distribution d'électricité de 750 000 volts a été créé spécialement[15].

L'utilisation de chauffe-eau solaire est massive dans cette ville très ensoleillée, comme dans une bonne partie du reste de la Chine (voir la photo de la mosquée).

Agriculture

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La ville-district comporte de nombreux vignobles et le centre urbain, formant une oasis dans le désert, est entouré de milliers de petits champs.

Transports

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Gare de Dunhuang

Galerie de photos

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Voir aussi

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Notes et références

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  1. (en) Codes postaux et téléphoniques du Gansu, (en) China Zip Code/ Telephone Code, ChinaTravel.
  2. Richard A. Gᴀʀᴅ, Les Grandes Religions du monde, t. 2 : Le Bouddhisme, Edito-Service, Genève, 1968, p. 270-271.
  3. (en) The Princeton dictionary of buddhism par Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr aux éditions Princeton University Press, (ISBN 0-691-15786-3), page 272
  4. Pipa : Cet instrument a été introduit en Chine à l'époque Tang par la route de la soie et avec la vogue des musiques et danses, des arts du spectacle vivant qui arrivaient en Chine avec un goût manifeste pour l'exotisme. « The pipa: How a barbarian lute became a national symbol », sur Danwei (consulté le )
  5. Les musiciens , de droite à gauche, jouent du pipa, (guitare chinoise à quatre cordes), du ruanxian (guitare à quatre cordes), du konghou (cithare chinoise), du tambour en forme de corbeille, de la flute traversière, des castagnettes et d'autres instruments. Au centre une danseuse tient un pipa derrière son dos tout en jouant de son instrument. La vogue du pipa, introduit en Chine sous les Tang depuis l'actuel Xinjiang, correspondait à un engouement des chinois d'alors pour les musiques et les spectacles pleins d'énergie venus d'au-delà du désert. Cette peinture très populaire encore a donné l'idée d'une sculpture monumentale réalisée en ciment en 1982, puis agrandie en granit en 1998.
  6. (Bonin 1901, p. 210)
  7. Judy Bonavia, Route de la Soie, Éditions Olizane, p. 150-151, (ISBN 2-88086-343-0)
  8. (en) « Dunhuang Climate − Best time to visit » (consulté le )
  9. Tejaprabhā Buddha : British Museum
  10. Fan Jinshi, 2007, p. 12
  11. (zh) « 鸣沙山月牙泉官方网站 », sur mssyyq.com
  12. (en) National Bureau of Statistics Census 2010 in [1]
  13. [2] carte du champ sur OpenStreetMap
  14. (zh) 敦煌将建中国最大太阳能电厂
  15. 敦煌太阳能光伏发电项目遭遇并网尴尬

Bibliographie

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Généralités

Dunhuang

Articles connexes

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Liens externes

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