Tout Français majeur a le droit de vote sans distinction de sexe, d'origine, de religion ou d'idéaux politiques. Ce droit s'applique dans la commune où il est inscrit et lui permet de participer au choix de conseillers lors des élections locales, ou de député(s) lors des élections nationales et européennes.

Le droit prévoit cependant la possibilité d'assortir une condamnation pénale d'une interdiction qui prive le citoyen de son droit de vote pour un temps limité. Cette privation n'est cependant pas automatique et on peut jouir du droit de vote en prison.

Les ressortissants de l'Union européenne sont également autorisés à voter en France et dans tout pays de l'Union européenne aux élections européennes — comme le prévoit le droit communautaire — et aux élections municipales.

Règles générales

Chaque électeur a le droit à une voix (contrôle de l'identité), et cette voix est un bulletin secret : obligation de voter dans le secret de l'isoloir, et de mettre le bulletin dans une enveloppe opaque. Il est en revanche autorisé de ne pas prendre de bulletin ou de n'en prendre qu'un[1] ,[2],[3]. Le code électoral a été remis à jour par le Conseil constitutionnel en 2012. L'article L 62[4] traite de l'opération de vote et insiste sur le fait que le votant « doit se rendre isolément dans la partie de la salle aménagée pour le soustraire aux regards pendant qu'il met son bulletin dans l'enveloppe ». Il n'est mentionné nulle part le nombre minimum de bulletins que doit prendre ce votant[5].

L'inscription sur les listes électorales est obligatoire[6], mais aucune sanction n'est prévue pour les citoyens qui ne s'inscriraient pas sur les listes électorales, ce qui rend en fait l'inscription facultative. Cependant, cette inscription est faite d'office pour tous les habitants atteignant l'âge de la majorité.

La participation aux scrutins n'est pas obligatoire, sauf pour l'élection des sénateurs, élus par un collège spécial de grands électeurs[7], qui, conformément aux dispositions de l'article L 318 du Code électoral[8], ont l'obligation de participer au scrutin sous peine d'amende de 100 [9].

Histoire du droit de vote en France

Initiateurs

Dates clés

XVIIIe siècle

Sous l'Ancien régime, il y avait une forme de suffrage censitaire (même élargi dans certains cas aux femmes), pour des conseils communaux, des corporations, des assemblées provinciales.

Le suffrage universel est à trois degrés :

  1. Les électeurs de chaque canton désignent 110 d'entre eux pour constituer la liste d'arrondissement qui permet de choisir les fonctionnaires de l'arrondissement. Ces membres désignent alors 110 d'entre eux pour constituer la liste départementale.
  2. La liste départementale permet de choisir les fonctionnaires du département. Ces membres désignent encore 110 d'entre eux pour constituer la liste nationale.
  3. La liste nationale permet au Sénat de choisir les fonctionnaires nationaux dont les membres du corps législatif et du Tribunat.

XIXe siècle

XXe siècle

XXIe siècle

Notes et références

  1. Combien faut-il prendre de bulletins dans le bureau de vote ?, sur le site territorial.fr du 19 mars 2012
  2. Décision no 93-1281, juillet 1993 conseil-constitutionnel de juillet 1993
  3. Que risque-t-on si l'on emporte seulement un bulletin avec soi dans l'isoloir?, sur le site slate.fr
  4. Article L62 du code électoral, sur le site legifrance.gouv.fr, consulté le 30 mars 2015
  5. [PDF] Dispositions communes à l'élection des députés, des conseillers généraux et des conseillers municipaux, Page 29, sur le site conseil-constitutionnel.fr
  6. art L. 9 du Code électoral
  7. Le collège des grands électeurs est constitué des maires, conseillers généraux, conseillers régionaux, députés, certains conseillers municipaux et maires adjoints, selon la taille de la commune, voire certains électeurs élus par les conseils municipaux, pour les grandes communes
  8. Article L318 - Modifié par Loi no 2004-404 du 10 mai 2004 - art. 11 JORF 11 mai 2004, sur le site legifrance.gouv.fr, consulté le 6 décembre 2014
  9. Avant la loi no 2004-404 du 10 mai 2004, cette amende n'était que de 4,57 .
  10. Alexandre Maral, Les derniers jours de Versailles, Perrin, (ISBN 978 2 262 06411 2), p. 62.
  11. a b c d e f g h i et j Christian Le Bart, « Les étapes de la conquête du droit de vote », sur Vie publique.fr, .
  12. Roger Dupuy, La République jacobine. Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire (1792-1794), tome 2 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Le Seuil, coll. Points, 2005, p. 34-40.
  13. « Suffrage universel : définition et histoire du suffrage direct et indirect en France », sur www.droit-vote.com (consulté le ).
  14. « La « grande muette » », sur www.lhistoire.fr, .
  15. a b et c « Pourquoi l'armée s'appelle-t-elle « la Grande Muette » ? », sur Choses à Savoir, .
  16. « 1940-1958 : d'une République à l'autre - Histoire - Le suffrage universel - La République et le suffrage universel - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  17. La conquête de la citoyenneté politique des femmes, sur le site assemblee-nationale.fr, consulté le 6 décembre 2014
  18. Antoine Corgoet, « Quand les militaires n’avaient pas le droit de vote », sur www.marianne.net, .
  19. a b et c Daniel Lefeuvre, « 1945-1958 : un million et demi de citoyennes interdites de vote ! », Clio. Femmes, Genre, Histoire, vol. 1, no 1,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/clio.52, lire en ligne, consulté le )
  20. « Le statut général des militaires », sur journaldunet.fr, .
  21. Patrick Weil, « Le statut des musulmans en Algérie coloniale: Une nationalité française dénaturée », Histoire de la justice, vol. 16, no 1,‎ , p. 93 (ISSN 1639-4399 et 2271-7501, DOI 10.3917/rhj.016.0093, lire en ligne, consulté le )
  22. « loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions 1998 », sur AdmiNet (consulté le )
  23. « la loi n°69-03 du 3 janvier 1969 », sur Legifrance (consulté le )
  24. « Loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », sur Legifrance (consulté le )
  25. « loi portant réforme de la protection juridique des majeurs », sur Legifrance (consulté le )

Bibliographie

Articles connexes