Crotale R-440 | |
Unité de tir Crotale, livré à l’armée française en 1980, du Groupe anti aérien 503, de l'Escadron de défense sol-air 13/950 Somme stationné sur la base aérienne 103 Cambrai-Épinoy en 2008. L'escadron existe de 1987 a 2010. | |
Présentation | |
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Type de missile | Missile sol-air à courte portée |
Constructeur | Thales et MBDA |
Déploiement | 1971 (en Afrique du Sud) |
Caractéristiques | |
Moteurs | Moteur à poudre |
Masse au lancement | 85 kg |
Longueur | 2,89 m |
Diamètre | 150 mm |
Envergure | - |
Vitesse | Mach 2,3 / Mach 3,5 pour le VT1 |
Portée | 13 000 m / 15 000 m pour le VT1 |
Altitude de croisière | >6 000 m / 9 000 m pour le VT1 |
Charge utile | 13,9 kg pré-fractionnée à gerbe focalisée qui explose juste après avoir croisé sa cible en lançant environ 75 % des éclats vers l'arrière |
Guidage | Radar et infrarouge |
Détonation | Fusée de proximité |
Plateforme de lancement | Hotchkiss P-4R Sisu XA-181 Navire de guerre |
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Le missile Crotale est un missile sol-air français à courte portée, composé d'une batterie comportant une unité d'acquisition et deux ou trois unités de tir ou embarqué à bord de navires militaires.
L'origine du Crotale remonte à la volonté de l'Afrique du Sud de se doter d'un système antiaérien mobile en tout temps en 1964. À la suite du refus du gouvernement britannique de lui fournir un tel système d'arme, l'Afrique du Sud demanda à Thomson-CSF de le développer, Pretoria assurant 85 % des coûts de développement.
Il fut conçu par une équipe dirigée par Jean Galipon de la Division Systèmes Électroniques de Thomson-CSF située à Bagneux. Après une série d'essais au centre d'essai des Landes, les premières unités furent livrées à l'armée sud-africaine en 1971, sous le nom de Cactus. L'Armée de l'air française, intéressée, commanda une unité d'acquisition et deux unités de tir puis, après une série de tests concluants, passa commande de 20 batteries[1].
Les premières versions de missiles sont capables d'atteindre une cible mobile à 8 500 mètres de distance en vingt secondes de vol.
Par la suite, le missile VT-1 fut développé par Thomson-CSF en collaboration avec l'entreprise américaine Ling-Temco-Vought.
Le 5 avril 1991, Thomson-CSF rejoint le GIE Euromissile, constitué de l'allemand MBB (du groupe Deutsche Aerospace) et du français Aérospatiale pour développer en commun le système antiaérien courte portée Crotale NG (Nouvelle Génération)[2].
L'Afrique du Sud l'emploie durant la guerre de la frontière sud-africaine
La Libye a déployé une unité durant la guerre du Kippour en 1973. Lors de l'Opération El Dorado Canyon dans la nuit du 14 au 15 avril 1986, un avion militaire General Dynamics F-111 Aardvark aurait été abattu par une batterie de Crotale.
La France l'a déployé au Tchad. Lors d’une attaque le 7 septembre 1987 par un avion Tupolev Tu-22 libyen contre la base aérienne d'Abéché, 4 missiles sont tirés sans le toucher, mais cela l'a empêché de viser les installations militaires[3].
Lors de la guerre du Golfe, il est également mis en œuvre par la France avec cinq ou six unités de tir de l'armée de l'air[4], qui ne l'a toutefois pas utilisé au combat. L'Arabie saoudite l'a déployé lors de la libération de la capitale du Koweït en février 1991.
Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, deux systèmes et des missiles[5] données par la France à partir au plus tard de novembre, aux Forces armées ukrainiennes sont utilisées entre autres, contre les missiles de croisière russes[6].
Le Crotale a été constamment amélioré, et compte de nombreuses versions, dont certaines embarquées sur des bâtiments de guerre.
Véhicule P-4 R | |
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Équipage | 2 hommes |
Poids | 14,8 t |
Longueur | 6,22 m |
Largeur | 2,65 m |
Hauteur | 2,04 m |
Vitesse maximale | 70 km/h |
Autonomie | 500 km |
Blindage | 3 à 5 mm |
La batterie de missiles sol-air Crotale de première génération dans l'armée de l'air française est composée d'une unité d'acquisition et de deux ou trois unités de tir. Toutes deux sont montées sur le véhicule spécifique Hotchkiss P-4 R (sans rapport avec la Peugeot P4)[14], monté sur vérins hydrauliques en position de tir.
L'unité d'acquisition a pour fonction la détection, l'identification et la désignation des cibles. Pour cela, elle est équipée d'un radar Thomson-CSF Mirador IV Doppler, d'une portée maximale de 18 km. Ce radar est capable de prendre en charge jusqu'à douze objectifs à la fois. La cible repérée est identifiée et, si elle est hostile, est affectée à l'une des unités de tir. La batterie fonctionne donc en réseau.
L'unité de tir porte quatre missiles Crotale R-440. Elle comporte un radar d'acquisition et de poursuite, qui engage la cible dès que l'unité d'acquisition a envoyé le signal d'engagement. Elle est capable de tirer deux missiles à quelques secondes d'intervalle. Elle n'emporte aucun de rechange, mais dispose d'un camion chargé de la ravitailler. Le rechargement des lanceurs peut être effectué en moins de deux minutes par un équipage entraîné.