Crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022
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Rapport public du renseignement américain sur les mouvements de troupes russes près de la frontière russo-ukrainienne (3 décembre 2021). Il est alors estimé que la Russie a déployé environ 70 000 hommes, la plupart à une distance de 100 à 200 km de la frontière et que ce nombre pourrait s'accroitre à 175 000 hommes.
Informations générales
Date
(11 mois et 21 jours)
Lieu
Casus belli
Issue Invasion de l'Ukraine par la Russie
Belligérants
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Soutenue par :
Drapeau de la Russie Russie

Drapeau de la République populaire de Donetsk République populaire de Donetsk[N 1]
Drapeau de République populaire de Lougansk République populaire de Lougansk[N 1]
Soutenues par :

et diplomatiquement par :

Conflit russo-ukrainien

Coordonnées 52° 07′ 12″ nord, 31° 46′ 48″ est

La crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022 est une série d'incidents qui avivent les craintes d'une invasion de l'Ukraine par la Russie dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne débutée en 2014. La Russie déploie à partir de d'importantes forces armées près de sa frontière avec l'Ukraine ainsi qu'en Biélorussie et en mer Noire[9]. Les enjeux de cette crise ne sont pas que régionaux puisque la Russie transmet aux États-Unis et à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) en un projet d'accord dans lequel elle demande qu'ils s'engagent à ne pas élargir l'OTAN à l'Ukraine et qu'ils retirent leurs forces militaires des pays issus de l'URSS et du bloc de l'Est européen.

Cette crise est d'une gravité inédite depuis la crise ukrainienne de 2014. Les décideurs occidentaux excluent d'intervenir militairement en Ukraine[9], mais menacent la Russie de sanctions « rapides et draconiennes » en cas d'invasion de l'Ukraine, allant bien au-delà des sanctions contre la Russie prises à la suite de la crise de 2014[10]. Les échanges diplomatiques se multiplient entre les parties jusqu'au plus haut niveau. Plusieurs échanges ont lieu entre Vladimir Poutine et respectivement Joe Biden et Emmanuel Macron notamment. La diplomatie occidentale est confrontée à un dilemme entre le risque d'une escalade militaire aux conséquences désastreuses et celui d'une reculade diplomatique qui discréditerait l'OTAN et donnerait lieu à une perte de confiance de ses membres européens[11].

La Russie nie à de multiples reprises avoir l'intention d'envahir l'Ukraine. Mais prétextant un danger pour la Russie et dans le cadre d'une montée des tensions avec l'OTAN, Poutine reconnait l'indépendance des entités séparatistes. Le , les Forces armées de la fédération de Russie envahissent l'Est de l'Ukraine contrôlé par ces mêmes séparatistes[12],[13]. Le 24 février, Poutine annonce une « opération militaire spéciale » en Ukraine[14],[15]. Cette annonce est suivie le même jour d'un bombardement des principales villes de l'Ukraine et d'une invasion générale du pays[16].

Contexte

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Article détaillé : Guerre russo-ukrainienne.

Les relations entre Moscou et Kiev se sont considérablement tendues depuis la révolution ukrainienne de 2014 menant à la destitution du président pro-russe Viktor Ianoukovytch. En effet, la Russie utilise l'instabilité de l'Ukraine pour déclencher l'annexion de la Crimée à la Russie suite à un référendum contesté organisé après l'invasion de la péninsule par la Russie. De plus, des séparatistes proclament la création de deux républiques sécessionnistes dans la région russophone du Donbass : les républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL).

Si le rattachement de la péninsule ukrainienne n'est pas reconnue sur le plan international, la Russie gouverne de facto la région. Cette situation entraîne de nombreux conflits en mer d'Azov, dont le plus emblématique est l'arraisonnement de trois navires ukrainiens par la Russie le alors qu'ils tentaient de traverser le détroit de Kertch[17],[18].

Sur un autre niveau, le conflit à l'est du pays n'a pas cessé depuis et les accords de Minsk II en . Après l'utilisation du format Normandie entre Paris, Berlin, Kyïv et Moscou en , un cessez-le-feu a été mis en place à partir du [19].

En réaction, les pays occidentaux ont mis en place de nombreuses sanctions économiques visant les activités de personnalités proches du pouvoir et l'économie russe. Sur le plan diplomatique, la Russie est exclue du Groupe des huit — qui revient à sa forme initiale, le G7[20],[21].

Contexte nucléaire

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L'Ukraine, ancienne république soviétique, possédait le troisième plus gros arsenal nucléaire au monde mais retourna de 1994 à 1996 ses 1 900 armes nucléaires stratégiques à la Russie pour qu'elles soient démantelées en application du Mémorandum de Budapest comme la Biélorussie et le Kazakhstan[22].

Alors que le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine, utilisant la doctrine militaire russe d'« escalade pour désamorcer »[23], avait mis en garde pour la première fois lors de la conférence de presse qui a suivi sa rencontre à Moscou avec le président français Emmanuel Macron le lundi , que les nations qui s'opposeraient à ses opérations militaires risquaient des « conséquences encore jamais connues », phrase interprétée par certains comme une menace d'utilisation de l'arsenal nucléaire de la Russie en cas d'entrave à son offensive en Ukraine, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qualifiant le président russe de « dictateur » lui rappelle que l'alliance Atlantique est aussi une alliance nucléaire[N 3],[28].

Chronologie

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Tensions de mars-

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Situation du conflit dans la région du Donbass en 2020. La zone rouge est contrôlée par les séparatistes pro-russes.

L'empoisonnement et l'emprisonnement de l'opposant politique Alexeï Navalny a dégradé les relations entre le Kremlin et les capitales européennes[29]. Sur un autre plan, l'année commence avec l'expulsion de la République tchèque de dix-huit diplomates russes accusés d'espionnage et l'annonce par le G7 que l'annexion de la Crimée ne sera pas reconnue[30],[29].

Dans le Donbass, la Mission spéciale d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a constaté une augmentation de 30 % de la violation du cessez-le-feu entre février et alors que le conflit dans cette région a fait en 7 ans plus de 13 000 morts[31],[19]. Les nombreux mouvements de troupes russes constatés près de la frontière ukrainienne incitent l'OSCE à demander plus de transparence de la part de Moscou sur ses activités — comme le précise le partenariat entre la Russie et l'organisation défensive européenne[32]. La recrudescence des violations de cessez-le-feu et l'augmentation des victimes au sein de l'armée ukrainienne est principalement le fait de tireurs d'élite côté séparatistes. L'interdiction de journalistes chez ces derniers ne permet pas de connaître leurs situations[33],[34].

Dans le même temps, Moscou a distribué plusieurs milliers de passeports russes à la population du Donbass[32]. C'est pourquoi de nombreuses fausses informations ont été relayées par la presse russe sur des attaques ukrainiennes et sur des agressions envers la population russophone en Ukraine comme à Odessa[31]. De son côté, la stratégie du président ukrainien Volodymyr Zelensky est de répondre a minima aux agressions séparatistes. C'est ainsi qu'il a obtenu les conditions du cessez-le-feu qui fut le plus long depuis le début du conflit. Toutefois, Zelensky a demandé en ce début d'année le soutien de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) et de l'Union européenne et une accélération du processus d'intégration de l'Ukraine, à rebours de sa politique depuis le début de son mandat[19].

Fin avril, Moscou a annoncé le retrait de ses troupes abaissant ainsi les tensions dans la région sans toutefois mettre fin à la crise[35].

Échanges diplomatiques

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Les mois qui suivent la montée des tensions initiée en février sont marqués par de nombreuses rencontres diplomatiques entre les chefs d'État occidentaux, russes et ukrainiens. La plus emblématique est la rencontre entre le président américain Joe Biden et Poutine à Genève le qui relance les échanges entre les locataires de la Maison Blanche et du Kremlin après des échanges télévisés[Pas dans la source][36]. Deux jours plus tôt, Zelensky a exprimé de nouveau sa volonté d'intégrer l'association atlantique — malgré l'opposition de certains pays membres dont l'Allemagne — et dit regretter que le président américain rencontre le président russe avant lui[36]. Dans le même temps, Washington a annoncé un soutien supplémentaire de 150 millions de dollars américains à Kiev et a réitéré, par la voix du secrétaire d'État des États-Unis, Anthony Blinken, son soutien à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN[37],[36]. En août 2021, un forum diplomatique, la plateforme de Crimée, est organisé par Zelensky, où une quarantaine de pays condamne l'annexion par la Russie, mais sans prendre de mesures concrètes[38].

Alors à la fin de son mandat de chancelière allemande, Angela Merkel a multiplié pendant l'été 2021 les visites diplomatiques entre Washington, Kiev et Moscou pour s'assurer de la mise en place du gazoduc Nord Stream 2 — dont l'un des objectifs est de contourner l'Ukraine, comme dans une autre mesure le projet Turkish Stream, qui ne disposera plus de pressions face à la Russie qui y fait transiter la majorité de son gaz — et pour renouveler le soutien de Berlin à l'Ukraine face à la Russie[39],[40]. C'est dans ces conditions que l'Ukraine fête le trentenaire de son indépendance[41].

Début septembre, la Russie et son voisin la Biélorussie organisent, comme tous les quatre ans, un exercice militaire de grande ampleur — Zapad[N 4]. Plusieurs autres pays y participent comme les pays de l'Asie centrale et l'Inde[42]. Moscou annonce la présence de 13 000 soldats sur le sol biélorusse mais ce chiffre s'élève à 200 000 comme lors de l'édition 2017 côté russe[42],[43],[N 5].

Novembre 2021 - février 2022

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Selon les observateurs de l'OSCE, entre le et le , le régime de cessez-le-feu dans la région de Donetsk a été violé 988 fois, et à Louhansk 471 fois soit deux fois plus souvent qu'en 2020[réf. nécessaire]. Les observateurs du MSO de l'OSCE ont signalé le mouvement de matériel militaire des Forces armées ukrainiennes, ainsi que des tentatives répétées d'étouffer le signal de ses drones, qui sont utilisés pour surveiller le terrain. Dans le même temps, des publications sont apparues dans les médias occidentaux selon lesquelles la Russie envoyait à nouveau des troupes à la frontière ukrainienne. Des photos satellites de véhicules blindés russes ont été citées comme preuves[44].

Les 2 et , le directeur de la Central Intelligence Agency et ancien ambassadeur des États-Unis en Russie, William Burns, est venu à Moscou et y a rencontré de hauts responsables du renseignement russe[45]. Selon CNN, le but du voyage était de faire part au Kremlin de l'inquiétude de Biden à propos de la situation à la frontière ukrainienne[46]. Burns a également demandé la collaboration des autorités russes pour lutter contre des hackers opérant depuis le territoire russe et attaquant des entreprises américaines avec des rançongiciels. Des sources de la chaîne de télévision ont rapporté qu'après le voyage, Burns s'est entretenu par téléphone avec Zelensky afin d'apaiser les tensions entre Moscou et Kiev. Dans le même but, un haut responsable du département d'État américain a été envoyé en Ukraine le [47],[48].

Le , Dmytro Iaroch, l'ancien chef de l'organisation Secteur droit, a été nommé conseiller du commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeri Zaloujny. Le , l'ancien vice-Premier ministre Oleksiy Reznikov est nommé ministre de la Défense[49]. Sa nomination s'accompagne d'un communiqué de la présidence ukrainienne affirmant qu'il ne communiquera pas avec les médias sur une durée d'un mois pour se familiariser avec ses fonctions[50]. Ce changement au sein du gouvernement se fait dans un contexte politique confus[51].

En , le ministère russe de la Défense a qualifié le déploiement des navires de guerre américains en mer Noire de « menace pour la sécurité régionale et la stabilité stratégique ». Selon le ministère russe, le véritable objectif des forces américaines en mer Noire est de préparer une éventuelle tentative de régler le conflit par la force[52]. Poutine évoque aussi ces exercices comme un facteur de tensions lors d'un échange téléphonique avec Macron[53].

Le , Zelensky annonce que la Russie a à nouveau amassé 100 000 soldats dans la zone frontalière[54]. Début novembre, des responsables américains alertent l'UE du renforcement de la présence militaire russe et d'une possible invasion de l'Ukraine[55],[56]. Ces informations ont été contredites par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov[57]. Peskov a accusé l'Ukraine en retour de « planifier des actions agressives contre le Donbass »[58] et a exhorté l'OTAN à cesser d'amener des forces militaires le long des frontières de la Russie et à renoncer à armer l'Ukraine avec des armes modernes[59].

Le , Zelensky et le président du Conseil européen Charles Michel ont évoqué la situation. Le même jour, Dmitry Kuleba s'est entretenu sur les mêmes sujets à Bruxelles. Le nouveau chef du ministère de la Défense, Reznikov, s'est rendu à Washington, où il a rencontré le le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Le , le secrétaire d'État à la Défense britannique Ben Wallace s'est rendu à Kiev. Le , Poutine a signé un décret sur la fourniture d'un soutien humanitaire à la population de certains districts des régions de Donetsk et de Louhansk en Ukraine[60].

Le , le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a appelé l'Occident à envoyer à la Russie « un signal clair appelant à réduire les tensions, en évitant toute escalade en Ukraine et dans ses alentours ». Stoltenberg a ajouté que l'alliance enregistre une « concentration inhabituelle » de forces russes près de la frontière ukrainienne. Le , le ministre allemand des Affaires étrangères par intérim Heiko Maas et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ont exprimé leur inquiétude. Dans le même temps, l'attaché de presse du Pentagone, John Kirby, a confirmé que les États-Unis continuaient d'observer les mouvements militaires de la fédération de Russie près des frontières de l'Ukraine, et Blinken en a discuté avec Le Drian. Il a été rapporté que les États-Unis discutaient de réactions avec des alliés européens[61].

Le , le chef de la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense de l'Ukraine, Kyrylo Boudanov, a rapporté que la Russie aurait concentré plus de 92 000 soldats et des systèmes de missiles balistiques à courte portée Iskander près des frontières ukrainiennes. Boudanov a déclaré que la Russie était à l'origine des manifestations contre la vaccination contre le COVID-19 à Kiev et d'autres rassemblements en Ukraine, qu'il s'agit de la préparation d'une invasion militaire à grande échelle. Selon Boudanov, la Russie a besoin des manifestations pour que la population ukrainienne ne lui résiste pas lors de l'opération militaire, estimant que les autorités ukrainiennes l'ont trahie : « Ils veulent organiser des rassemblements et des manifestations pour montrer que les gens sont contre le gouvernement », a-t-il déclaré dans une interview au Military Times. « Ils essaient de prouver que notre gouvernement trahit le peuple. » Selon le chef des services secrets ukrainiens Boudanov[62], des actions actives devraient être attendues en janvier-[63],[64].

Carte montrant deux plans russes supposés, publiés séparément par le quotidien Bild[65] et le Center for Strategic and International Studies[66].

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Moscou, à son tour, accuse l'Ukraine d'actions agressives. Le , la Russie a reproché à l'Ukraine d'avoir déployé la moitié de son armée (environ 125 000 soldats) dans le Donbass pour affronter les séparatistes pro-russes[67]. Le , Poutine a critiqué l'Ukraine pour avoir utilisé un drone Bayraktar TB2 contre des séparatistes pro-russes dans le Donbass[68],[69]. C'est la première fois que l'armée ukrainienne utilise ce type de drone[70],[71]. L'armée ukrainienne a déclaré que la frappe a eu lieu en réponse à un tir d'un canon Howitzer D-30 en possession des séparatistes et visait exclusivement des véhicules sur le sol ukrainien[70],[69]. Ces drones, de fabrication turque, ont été le facteur déterminant de la supériorité azérie lors du conflit du Haut-Karabagh en 2020 et participe à la diplomatie d'Ankara — membre de l'OTAN et proche du Kremlin depuis 2015 — dans la région[71],[72]. L'utilisation de ce type d'arme est proscrit par les accords de paix de Minsk[73],[71]. Kiev reconnaît que l'utilisation de ces armes pourrait servir de prétexte à une réaction russe[70].

Les déclarations dures de Kiev et de Moscou sonnent dans le contexte d'une impasse sur toutes les plates-formes de négociation existantes. Il n'y a pas de contacts au sein du Format Normandie et ils ne sont attendus à aucun niveau : il n'y aura pas de sommet, les ministres des Affaires étrangères n'ont pas encore pu coordonner une réunion, et les conseillers politiques n'ont pas communiqué depuis septembre. Au sein du Groupe de contact trilatéral, les négociations se réduisent à discuter de la question de savoir si la Russie est partie au conflit.

Le , la Russie a accusé l'Ukraine d'avoir déplacé de l'artillerie lourde vers la ligne de front où les séparatistes combattent avec les forces ukrainiennes[74]. Le chef d'état-major général russe, Valéri Guérassimov, a déclaré : « Les livraisons d'hélicoptères, de véhicules aériens sans pilote et d'avions [de l'OTAN] à l'Ukraine poussent les autorités ukrainiennes à prendre des mesures brutales et dangereuses. Toute provocation des autorités ukrainiennes par la voie d'un règlement forcé des problèmes du Donbass sera supprimé. »[75] Le , après un appel téléphonique entre Biden et Poutine, Poutine a déclaré que si les États-Unis les sanctionnaient, ce serait « une erreur fatale ».

La Russie présente le deux textes nommés « Traité entre les Etats-Unis et la fédération de Russie sur les garanties de sécurité »[76] et « Accord sur les mesures pour assurer la sécurité de la fédération de Russie et des Etats membres de l'OTAN »[77] et annonce sa volonté de négocier dès le lendemain soit le [78]. Ces documents, prêts à être signés contiennent ces exigences[79] :


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Réunion entre les délégations américaines et russes à Genève le .

Le , le gouvernement ukrainien a annoncé qu'il avait arrêté un agent du renseignement militaire russe présumé qui tentait d'en recruter d'autres pour mener des attaques dans la ville ukrainienne d'Odessa. Plus tard, le , l'Ukraine a été frappée par une vaste cyberattaque dont les auteurs étaient soupçonnés d'être des pirates informatiques russes. Le même jour, les services de renseignement militaires ukrainiens ont déclaré que des services spéciaux de la Russie préparaient des « provocations » contre des soldats russes stationnés en Transnistrie, un État séparatiste non reconnu internationalement considéré comme faisant partie de la Moldavie, pour créer un prétexte à une invasion russe de l'Ukraine.

Des pourparlers bilatéraux ont eu lieu à Genève le , pour discuter des préoccupations concernant leurs activités militaires respectives et pour faire face aux tensions croissantes concernant l'Ukraine. Les pourparlers (« la réunion extraordinaire du dialogue sur la stabilité stratégique ») étaient dirigés par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, et la sous-secrétaire d'État américaine, Wendy Sherman (en). La réunion de Genève a été suivie d'une réunion du Conseil OTAN-Russie à Bruxelles le , qui a réuni les 30 membres de l'OTAN et la Russie pour discuter, selon le communiqué officiel publié par l'OTAN, « de la situation en Ukraine et autour de celle-ci, et les implications pour la sécurité européenne » ; la déclaration du ministère russe de la Défense à l'issue de la réunion a été : « [La Russie] a apporté des évaluations russes de l'état actuel dans le domaine de l'euro-sécurité, et a également donné des explications sur les aspects militaires du projet d'accord russe sur les garanties de sécurité ». Les pourparlers ont été jugés par la Russie comme infructueux.

Le , une autre réunion à lieu entre Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Genève[82].

Le samedi , le ministère russe de la Défense annonce que la Russie finalise le transport d'un arsenal militaire en Biélorussie, pour un exercice conjoint prévu mi-février, dont des missiles antiaériens et des avions de combat[83].

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit le lundi sur la crise ukrainienne à la demande des États-Unis, à la veille d'un entretien téléphonique prévu entre Lavrov et Blinken. Avec ses alliés de l'OTAN, Washington intensifie ses efforts pour dissuader la Russie d'envahir l'Ukraine, tout en préparant de nouvelles sanctions contre Moscou[84].

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Début février, les Occidentaux excluent d'intervenir militairement en Ukraine[9] mais menacent la Russie de sanctions « rapides et draconiennes » en cas d'invasion de l'Ukraine, allant bien au-delà des sanctions contre la Russie prises à la suite de la crise de 2014[10]. Les échanges diplomatiques se multiplient entre les parties jusqu'au plus haut niveau. Plusieurs échanges ont lieu entre Poutine et respectivement Biden et Macron[85] notamment. La diplomatie occidentale est confrontée à un dilemme entre le risque d'une escalade militaire aux conséquences désastreuses et celui d'une reculade diplomatique qui discréditerait l'OTAN et donnerait lieu à une perte de confiance de ses membres européens[11]. La Russie nie cependant avoir l'intention d'envahir l'Ukraine.

Le , la Russie annonce entamer le retrait des troupes ayant terminé leurs exercices militaires. L'OTAN se montre sceptique et demande des preuves[86]. Le , Washington affirme que le nombre de soldats massés aux frontières ukrainiennes n'a pas diminué mais augmenté de 7 000 hommes additionnels[87].

Le , la RPD et la république populaire de Lougansk ont annoncé l'évacuation des civils vers la Russie[88] avec des allocutions pré-enregistrées le [89]. Le même jour, les deux républiques ont proclamé la mobilisation générale à la suite d'un regain de tension dans le Donbass[90] ; un véhicule portant des plaques d'immatriculation attribuées au chef de la police de Donetsk Denis Sinenkov explose sans faire de blessé[91], tandis qu'une rencontre entre Blinken et Lavrov est prévue pour le [92].

Le , Poutine a évoqué l'incendie de la Maison des syndicats d'Odessa lors d'une conversation téléphonique avec Macron lors du paroxysme de la crise. Répondant à une mention des « autorités démocratiquement élues » en Ukraine, Poutine a déclaré « Ce n'est pas un gouvernement démocratiquement élu. Ils ont accédé au pouvoir par un coup d'État sanguinaire. Il y a eu des gens brûlés vifs. C'était un bain de sang. Et Zelensky est l'un des responsables »[93],[94],[95].

Le , lors d'une allocution télévisée, Poutine annonce la reconnaissance russe de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk et les forces armées russes envahissent l'Est de l'Ukraine contrôlé par les séparatistes pro-russes[96],[97].

Le lendemain, l'administration Biden qualifie officiellement les mouvements de troupes russes d'invasion, ouvrant la voie à des sanctions plus sévères de la part des États-Unis contre la Russie[98] ; elle annonce aussi de nouvelles livraisons d'armes à l'Ukraine[99]. António Guterres, secrétaire général de l'ONU, lance un appel « à la désescalade dans la crise ukrainienne, […] à un cessez-le-feu immédiat et au rétablissement de l'Etat de droit »[100]. Il demande à la Russie d'appliquer tous les principes de la Charte des Nations Unies[101]. La reconnaissance de l'indépendance de plusieurs régions du Donbass par Moscou est, toujours selon le secrétaire général de l'ONU, « une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine »[100], tout en appelant à la négociation. Le gouvernement allemand décide quant à lui de suspendre l'autorisation du gazoduc Nord Stream 2[99].

Lorsque le monde entier a critiqué l'invasion russe sur l'Ukraine, les pays du Conseil de coopération du Golfe, inclus l'Arabie saoudite, Bahreïn, Oman et les Émirats arabes unis, sont restés silencieux. Le , les ministres des Affaires étrangères des Émirats et Russes se sont rencontrés à Moscou pour discuter de « l'expansion de la Russie multiforme à plusieurs niveaux ». En outre, le , les ÉAU « soulignaient la profondeur de la relation » avec Moscou, seulement des heures avant que la Russie ait commencé une agression militaire sur l'Ukraine[102],[103].

Suites

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Le , la Russie lance une opération militaire en Ukraine, des explosions à Kiev et dans plusieurs grandes villes sont signalées moins d'une heure après l'annonce par le président russe d'une opération militaire dans le but de « démilitariser et dénazifier l'Ukraine »[104]. Le ministère de l'Intérieur russe a, quant à lui, rendu « illégaux » tous les rassemblements opposés à la guerre. La ville de Kiev a mis en place un couvre-feu et le gouvernement ukrainien a rompu toutes relations diplomatiques avec Moscou[105].

Le , Lavrov annonce que la Russie est prête à des négociations si l'Ukraine dépose les armes[106]. Ce même jour, le Conseil de l'Europe suspend la Russie en réponse de ses actes de guerre dans le conflit russo-ukrainien[107]. Le Royaume-Uni a décidé de stopper les avoirs britanniques de Poutine et Lavrov, montre la liste des nouvelles sanctions décidées par Londres en réponse à l'offensive lancée par Moscou contre l'Ukraine. Le premier ministre britannique Boris Johnson avait annoncé plus tôt, dans la journée, une mesure en ce sens, similaire à celle décidée en parallèle par les dirigeants de l'Union européenne.

Conséquences économiques

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Depuis et l'annexion de la Crimée par la Russie, Moscou a réduit de façon draconienne la part du dollar dans son économie pour faire face à certaines sanctions économiques[108]. Ainsi, à l'inverse de l'Iran qui a été coupé du réseau Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) en et , les conséquences d'une telle suspension seraient moindres pour la Russie qui a développé des alternatives comme un système de messagerie financière ou encore la carte de paiement Mir désormais utilisée par 87 % des Russes même si elle ne représente qu'un quart des transactions[108],[109].

Lors de la semaine du 7 au , plusieurs pays occidentaux demandent à leurs ressortissants de quitter l'Ukraine en raison de l'imminence d'un conflit dans la région[110]. Ainsi, le , de nombreuses places boursières européennes ouvrent en nette baisse comme c'est le cas à Paris ou encore à Milan[111],[112],[113]. Le rouble russe perd aussi de la valeur avant de se stabiliser autour des 86,5 RUB pour 1 euro[114].

Pour Raphaël Glucksmann, président de la commission spéciale sur l'ingérence étrangère dans l'ensemble des processus démocratiques de l'Union européenne, y compris la désinformation, cette crise montre l'urgence pour l'Union européenne d'utiliser son pouvoir commercial — notamment usant du devoir de vigilance — pour influer sur des États ne respectant pas ses valeurs et exerçant des pressions sur ses frontières[N 6],[115]. La forte dépendance en gaz russe pour des pays de l'Union illustre selon Glucksmann cette nécessité[N 7],[115].

Washington annonce le de nouvelles sanctions contre les régions séparatistes du Donbass à la suite de leur reconnaissance par Moscou. Biden va « publier un décret qui interdira tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions ». D'autres sanctions pourraient suivre[116]. D'autres sanctions financières suivent, annoncées par Biden le [117].

Déstabilisation

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Cyberguerre

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Article connexe : Cyberguerre russo-ukrainienne.
Article détaillé : Cyberattaque de 2022 en Ukraine.

Le principal réseau international de hackers « Anonymous » déclare sur sa page Twitter une cyberguerre au gouvernement de la fédération de Russie. Ils ont revendiqué des attaques par déni de service sur le site de la chaîne de télévision Russia Today[118]. Le Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie ( FSB de Russie ) évalue le niveau de menace pour les ressources d'information de la Russie comme critique[119]. Les Américains envisagent eux aussi d'intégrer cette cyberguerre pour venir en aide à l'Ukraine en perturbant la connectivité Internet à travers la Russie, coupant l'alimentation électrique ou altérant les commutateurs de chemin de fer pour entraver la capacité de la Russie à réapprovisionner ses forces[N 8],[120].

L'Ukraine est victime de multiples cyberattaques, par déni de service et par le biais de logiciel malveillants capables de supprimer les données de serveurs stratégiques[121].

Guerre de l'information

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Avec la désinformation généralisée et les médias sociaux[122],[123] amplifiant les revendications militaires et les demandes reconventionnelles, il est difficile de déterminer exactement les informations fiables pour donner les deux points de vue de façon neutre[124],[125],[126].

Les médias russes ont délibérément propagé de fausses informations comme l'explosion d'un conteneur de gaz au chlore près d'une zone habitée par des civils à Horlivka mais aussi la transmission d'affrontements pré-enregistrés ou encore provenant d'autres pays entre séparatistes et armée ukrainienne[127].

Pour justifier l'invasion de l'Ukraine, les forces séparatistes sont soupçonnées d'avoir orchestré plusieurs fausses attaques pour justifier l'escalade militaire[127].

Concernant la manipulation d'enregistrements, John Kirby, porte-parole du Pentagone a déclaré lors d'une allocution début février qu'« il est probable que le gouvernement russe, nous le pensons, prépare une fausse attaque de soldats ou d'agents de renseignement ukrainiens contre le territoire russe ou des russophones [d'Ukraine] »[128].

Les forces armées ukrainiennes sont aussi accusées d'avoir propagé de fausses informations. Le ministère ukrainien des armées a par exemple publié une vidéo montrant un drone turc abattant un char d'assaut du régime syrien près de Maarat al-Nouman en Syrie, et a écrit : « Forces armées ukrainiennes ont libéré une vidéo avec la destruction de l'équipement militaire russe Bayraktar TB2 »[129].

Le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l'information et des médias de masse (Roskomnadzor) — un service exécutif fédéral russe chargé de superviser les médias — exige des médias nationaux de supprimer de leurs contenus toute référence à des civils tués par l'armée russe en Ukraine ainsi que les termes « d'invasion », « d'offensive » ou de « déclaration de guerre »[130]. Pour Roskomnadzor seules « les sources officielles russes disposent d'informations actuelles et fiables » sur l'intervention en Ukraine qui est une « opération militaire spéciale » de « maintien de la paix »[130]. Roskomnadzor a demandé au bureau du procureur général la fermeture dans le pays de Wikipédia au motif d'"informations illégales" sur l'armée russe et les décès de civils en Ukraine dans l'article intitulé "invasion de l'Ukraine par la Russie de 2022"[131],[132].

À l'issue du Comité des représentants permanents de l'Union européenne (Coreper) chaque État membre est chargé de faire respecter l'interdiction de diffusion des médias russes RT et Sputnik considérés comme des instruments de «désinformation» de Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine[133]. En France, l'Arcom suspend avec effet immédiat la convention de RT France[134].

Le 4 mars, Poutine signe une loi votée par la Douma limitant fortement la liberté d'expression et l'accès à l'information[135]. La loi prévoit jusqu'à 15 ans de prison pour quiconque publiera des informations mensongères sur le conflit en Ukraine[135]. Elle concerne les particuliers ainsi que les médias russes et étrangers[135]. Par exemple, le média indépendant russe Znak a fermé son site[135]. L'ONG Reporter sans frontières estime que le dirigeant russe est « clairement en train de mettre son pays sous cloche »[135]. Le classement de RSF place la Russie à la 150e place sur 180 États pour la liberté de la presse[135]. Le réseau social Facebook est également bloqué par les autorités russes depuis le 4 mars[135].

Rhétorique du pouvoir russe

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Discours du président russe le 21 février avec traduction partielle.
(Sous-titres complets en anglais et en russe disponibles)

Révisionnisme historique

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En , Poutine publie l'essai « De l'unité historique des Russes et des Ukrainiens » où il aborde en longueur les liens qui uniraient les deux peuples tant sur le plan historique mais aussi sur le plan culturel et religieux. Ce faisant, le président russe considère « les Russes et les Ukrainiens sont un seul peuple qui appartient au même espace historique et spirituel »[136]. À l'occasion d'un sondage effectué peu après par l'ONG Rating Group Ukraine, sur l'ensemble de la population, seuls 41 % des Ukrainiens sont en accord avec cette position[137],[136]. L'étude montre que les Ukrainiens sont partagés selon les régions et les mouvements politiques d'appartenance tandis qu'à l'Est et dans les mouvements pro-russes, 60 % des répondants partagent ce point de vue, à l'Ouest 70 % sont en désaccord tout comme les membres des partis politiques opposés au Kremlin qui réfutent à 80 % cette position[137].

Dans ce discours, le président russe détermine que l'Ukraine a été créée de toutes pièces par la Russie soviétique et particulièrement Lénine et conteste de nouveau son existence[138]. Les bolchéviks auraient ensuite, selon lui, abandonné des parties du territoire historique de la Russie — à l'instar du transfert de la Crimée acté par Khrouchtchev en  — et découpé les slaves de l'est en plusieurs nations[N 9],[138]. Cette révision de l'histoire ukrainienne se place dans un discours qui trace une continuité directe entre la conversion de Vladimir à l'orthodoxie, le Rus' de Kiev et la Russie tsariste[136]. Cette proéminence des communistes russes dans la « création » de l'Ukraine selon Poutine a une signification particulière quand Kyïv a depuis plusieurs années amorcé une politique de décommunisation (« декоммунизация », dekommounizatsia) puisqu'il implique le démantèlement du pays sous sa forme actuelle[138].

Juliette Cadiot, directrice d'étude au centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC) à l'EHESS, indique que le président russe utilise un discours des sciences sociales actuelles donnant aux empires en voie de dislocation — ici en l'occurrence l'empire tsariste — la genèse des nationalismes sans prendre en compte la dimension populaire, illustrée en Ukraine par l'indépendance du pays de à mais aussi du plébiscite de la population ukrainienne lors de la dislocation de l'URSS où neuf Ukrainiens sur dix se sont prononcés pour un État indépendant[139]. Sabine Dullin, professeure en Histoire contemporaine à Sciences Po Paris, note que si l'URSS a bel et bien encouragé l'essor de nationalismes, c'est notamment le cas en Asie centrale où le sentiment national turkmène ou ouzbek n'existait pas par exemple. Le sentiment national ukrainien quant à lui était visible dès la fin du XIXe siècle et ce hors des frontières de l'Empire russe, en Galicie austro-hongroise[140],[141],[N 10]. Dans le contexte de la création de l'Union des républiques socialistes soviétiques dans l'immédiat après-guerre et durant la guerre civile, la méthode de mise en avant des nations est le sujet d'un débat entre Lénine d'une part et Staline d'autre part. Si le premier a l'intention de donner l'opportunité à tous les peuples habitants sur le territoire de l'empire russe pour diminuer l'importance du nationalisme russe, le second émet des réserves dans cette démarche. Les critiques répétées de Lénine par le président russe se réfèrent en partie à cet épisode de la naissance de l'Union soviétique[140],[142],[N 11].

Éléments de langage

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Pour le chercheur à l'université d'Oxford Milàn Czerny, l'utilisation du terme « génocide » s'inscrit dans une longue durée comme l'indique l'utilisation par Sergueï Glaziev (en) dès les années 1990 de « génocide économique » contre les Russes après la libéralisation du pays[138]. Glaziev est devenu le conseiller de Poutine dès 2012[138]. Pour Cécile Vaissié, spécialiste du monde slave à Rennes-II, cette vision est partagée par de nombreux membres des cercles néoconservateurs et nationalistes russes[143]. Pour ces derniers, la diminution de l'importance du russe dans les ex-pays soviétiques — même si une large majorité des Ukrainiens est bilingue, une série de lois depuis 2014 diminuent la place du russe dans l'espace public sans la supprimer comme le prétendent les tenants du discours d'une « ukrainisation totale »[144] — relève d'un « génocide culturel »[143],[138]. Aussi, l'incendie de la Maison des syndicats d'Odessa touchant des russophones en 2014 est régulièrement utilisé par le locataire du Kremlin[139].

Dans le même temps, l'ouverture du discours du locataire du Kremlin par le terme « compatriote » remonte selon Czerny à Boris Eltsine et couvre toute personne se considérant comme liée avec la Russie — monde russe soit en russe « rousskïï mir » — et que Moscou doit protéger[138]. Poutine est coutumier de ce terme puisqu'il l'utilise dès et lui a servi notamment lors de la crise de Crimée[145],[146].

Jenny Raflik, professeure d'histoire contemporaine à Nantes Université, indique que le président russe a repris à son compte des éléments de langages auparavant utilisés par le camp occidental et particulièrement les États-Unis avec par exemple l'emploi des termes « maintien de la paix » ou encore du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes »[140].

Réactions

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Ukraine

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Dans une interview accordée au journal français Libération en , le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a déclaré que le renforcement des troupes russes près de la frontière avec l'Ukraine et la détérioration de la situation dans l'est de l'Ukraine étaient les plus graves depuis l'attaque contre des marins ukrainiens dans le Détroit de Kertch en [147].

En , Boudanov, le chef de la Direction générale du renseignement, a déclaré que la Russie se préparait à une attaque d'ici fin janvier ou début [148]. Le , le ministre de la Défense Reznikov a déclaré qu'il ne voyait pas de menace d'attaque immédiate d'une invasion russe à grande échelle de l'Ukraine ; il a insisté sur le fait que la menace n'avait pas augmenté de manière significative en huit ans car « l'armée russe n'avait pas formé de groupe de frappe capable de mener une invasion »[149],[150]. Le , le président Zelensky a appelé l'Occident à ne pas créer de « panique » dans son pays face à une éventuelle invasion russe, ajoutant que les avertissements constants d'une menace « imminente » d'invasion mettent l'économie de l'Ukraine en danger[151],[152]. Zelensky a déclaré que « nous ne voyons pas une plus grande escalade » qu'au début de 2021, lorsque le renforcement de l'armée russe a commencé[153].

Dans la nuit du 23 au , quelques heures avant que Poutine n'annonce une intervention militaire en Ukraine, le président Zelensky, dans un discours en langue russe, a appelé la société civile en Russie à faire pression sur ses dirigeants pour prévenir une grande guerre en Europe qui pourrait débuter d'un jour à l'autre. Il déclare : « Les Russes veulent-ils la guerre ? J'aimerais tant connaître la réponse à cette question. Et cette réponse dépend de vous, citoyens de la fédération de Russie », accusant Moscou d'avoir déployé 200 000 hommes pour attaquer son pays et révélant avoir tenté de parler, sans succès, à Poutine[154].

Russie

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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontre le secrétaire d'État américain Antony Blinken le .

Le Kremlin a nié à plusieurs reprises avoir l'intention d'envahir l'Ukraine[155],[156]. Poutine a rejeté ces craintes comme « alarmistes »[157]. Sergueï Narychkine, directeur du service de renseignement extérieur russe, a rejeté les rapports d'une éventuelle invasion de l'Ukraine affirmant qu'il s'agissait de « propagande malveillante du département d'État américain »[158]. Le , Poutine a déclaré qu'une expansion de la présence de l'OTAN en Ukraine, en particulier le déploiement de tout missile à longue portée capable de frapper des villes russes ou des systèmes de défense antimissiles similaires à ceux de la Roumanie et de la Pologne, constitueraient un problème de « ligne rouge » pour la Russie[159],[160],[161]. En , Nikolaï Jouravlev, vice-président du Conseil de la fédération, a averti que l'Europe ne recevrait pas de gaz naturel, de pétrole et de métaux de la Russie au cas où la Russie serait déconnectée du système de paiement international SWIFT. De plus, une telle décision ne pourrait être réalisable car elle nécessiterait le consentement de tous les pays participant à ce système[162]. Fin , Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, a déclaré que l'idée que la Russie « menace l'Ukraine » était « absolument ridicule » et a ajouté : « Nous ne voulons pas de guerre. Nous n'en avons pas du tout besoin »[163]. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grushko, a condamné le déploiement de troupes, de navires de guerre et d'avions de combat de l'OTAN en Europe de l'Est, affirmant que l'alliance militaire « diabolisait la Russie » afin de « justifier l'activité militaire sur le flanc oriental [de l'OTAN] »[164]. La Russie a accusé l'Ukraine de ne pas mettre en œuvre les accords de Minsk conclus en 2015 dans le but d'instaurer la paix dans le Donbass[165].

Communauté internationale

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Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a prononcé un discours à Berlin sur une éventuelle invasion russe de l'Ukraine le .

Organismes intergouvernementaux et supranationaux

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Société civile

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Analyses

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D'après la chercheuse Isabelle Facon, Paris et Berlin n'auraient qu'une faible influence diplomatique, Moscou choisissant de négocier directement avec Washington :« La Russie estime avec constance, et un agacement perceptible, que les pays européens sont irrémédiablement incapables d'autonomie stratégiques à l'égard des États-Unis et qu'ils refusent de prendre leurs responsabilités face à la dégradation de la situation stratégique et internationale »[272].

Sylvie Kauffmann du Monde rapporte que, selon de nombreux analystes, l'objectif réel du président russe est de « stopper la progression démocratique de l'Ukraine, nation slave sœur et russophone, que Vladmir Poutine considère comme partie intégrante de la sphère d'influence russe »[79].

D'après Florent Parmentier, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), l'hypothèse d'une invasion de l'Ukraine par la Russie est peu crédible et cette dernière chercherait surtout à faire accepter au gouvernement ukrainien les conclusions des accords de Minsk signés en 2014 et 2015. Côté américain, il s'agirait pour Biden « de vendre à son opinion publique et à ses alliés une victoire qui passerait par le fait de ne pas avoir d'invasion russe en Ukraine. Pour cela, il doit accentuer la pression, la tension. Plus elle est élevée, plus le fait de ne pas avoir de conflit sera vécu comme une victoire »[273].

Notes et références

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Notes

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  1. a et b Entité reconnue par la Russie et l'Ossétie du Sud-Alanie. Elle n'est pas reconnue par la communauté internationale.
  2. « La dissuasion, articulée autour d'une combinaison appropriée de capacités nucléaires et conventionnelles, demeure un élément central de notre stratégie d'ensemble. Les conditions dans lesquelles un recours à l'arme nucléaire pourrait être envisagé sont extrêmement improbables. Aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires, l'OTAN restera une alliance nucléaire. »
  3. Au sommet de Lisbonne fin 2010, l'Alliance adopte un nouveau concept stratégique, toujours actuel[24], qui rappelle les principes fondamentaux de sécurité et défense collective sur lesquels l'Alliance est fondée : « Nous maintiendrons une combinaison appropriée de forces conventionnelles, nucléaires et de défense antimissiles. La défense antimissiles deviendra partie intégrante de notre posture générale de défense. Notre objectif est de renforcer la dissuasion en tant qu'un des éléments centraux de notre défense collective et de contribuer à la sécurité indivisible de l'Alliance. »[N 2]
    qui met principalement l'accent sur les menaces qui pèsent de manière croissante sur ses membres, telles que la prolifération des armes de destruction massive NBC et des missiles balistiques porteurs de ces armes, les cyberattaques et le terrorisme, la sécurité maritime et aérienne et sur les risques liés aux crises et conflits au-delà des frontières de l'OTAN[25],[26],[27].
  4. « Ouest » en russe.
  5. Au delà de 13000 unités, les exercices doivent accueillir des observateurs de l'OSCE comme le signalent le « document de Vienne ».
  6. Comme la crise aux frontières biélorusses le montre depuis 2021.
  7. Pour exemple, 56 % du gaz allemand provient de Russie. Les récentes tensions avec Moscou ont mis en lumière le projet de gazoduc Nord Stream 2 dont certains pays comme la France demandent l'arrêt.
  8. Les cyberattaques potentielles envisagées sont conçues pour perturber mais pas détruire, et ne constituent donc pas un acte de guerre des États-Unis contre la Russie.
  9. Les slaves de l'Est représentent les pays de l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie par opposition aux slaves du Sud (réunis autrefois dans la traduction littérale « Yougoslavie ») et les slaves de l'Ouest en Pologne, République tchèque et Slovaquie.
  10. La Galicie représente désormais une partie de l'Ouest de l'Ukraine, dont fait partie l'oblast de Lviv, où le sentiment pro-européen est fort.
  11. Si Lénine et Staline n'étaient pas en accord sur la création de multiples républiques socialistes, c'était principalement sur la forme et non sur le fond où les deux hommes étaient sur la même position. Staline était connu pour sa connaissance du sujet depuis la parution en 1913 de Le Marxisme et la Question nationale qui lui a valu la confiance des bolchéviks et le poste de commissaire du peuple aux Nationalités dès 1917 au sein du Conseil des commissaires du peuple. Un exemple de la position stalinienne est son opposition à l'apparition d'une RSS géorgienne — son pays natal — alors incluse dans la république socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie. Les Géorgiens demandant en fait le même statut que l'Ukraine. Il est aussi à noter que les deux hommes avaient un lien avec les « non-russes » de l'empire tsariste. Ilia Oulianov, le père de Lénine participait à la création des écoles pour les minorités non-russes dans la province de Simbirsk tandis que Joseph Djougachvili — surnommé plus tard Koba puis Staline — naît à Gori en Géorgie et commence en politique à Bakou. Lénine voyait dans Staline un homme russifié. C'est au tournant des décennies 1920-1930, alors que Staline a pris le contrôle de l'URSS, que la politique de korenizatsia prit fin — notamment en Ukraine — comme le rappelle Sabine Dullin dans son ouvrage paru en novembre 2021.
  12. Ce qui correspond à 1 489 620 € selon le taux de change en vigueur à cette date.

Références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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